Prisonnier-e-s anarchistes / Ville de Mexico – Oaxaca

Depuis 2009 nous cheminons et soutenons des compagnons et compagnonnes prisonnier-e-s anarchistes et ceux et celles qui se revendiquent eux-mêmes prisonnier-e-s de la guerre sociale.

Ainsi nous travaillons étroitement avec des compagnons et compagnonnes au Mexique : à la Ville de Mexico avec la Croix Noire Anarchiste de Mexico qui suit de près les cas des compagnon-e-s anarchistes et d’autres non anarchistes en lutte et avec les familles de prisonnier-e-s ; à Oaxaca nous travaillons également avec le groupe de soutien aux prisonniers de la région d’Eloxochitlán de Flores Magón.

Actuellement nous sommes en relation avec des prisonnier-e-s qui tiennent un petit journal appelé « El Canero » que nous avons traduit en français et commencé à diffuser en France.

Prisonnier-e-s anarchistes / prisonnier-e-s de la guerre sociale

SOLIDAYA

Où sont-ils, qui sont-ils ?

Eloxochitlán de Flores Magón, Oaxaca

miguelflomMiguel Peralta Betanzos est un membre de l’Assemblée Communautaire d’Eloxochitlán de Flores Magón, Oaxaca et militant anarchiste. Le jeudi 30 avril 2015, vers 5 heures et demie de l’après-midi, Miguel Ángel Peralta Betanzos, membre de l’Assemblée Communautaire a été arrêté au centre-ville de Mexico. Cette arrestation a été exécutée sans identification et sans mandat d’arrêt, avec une grande violence, par trois personnes habillées en civil accompagnées de plus de 20 policiers ministériels de la ville de Mexico. Toutes ces irrégularités concernant l’arrestation de Miguel constituent une attaque de plus contre l’Assemblée Communautaire d’Eloxochitlán, dans la continuité de celles qui sont perpétrées depuis 5 ans par Manuel Zepeda Cortéz, ex-président municipal qui siégea à la Présidence municipale après s’y être imposé de façon autoritaire en piétinant ainsi le système communautaire basé sur les « us et coutumes indigènes » dont l’Assemblée Générale est l’organe de prise de décisions. Le cas de Miguel Peralta Betanzos commence à sortir de l’ombre et à se diffuser au Mexique et ailleurs.

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Ville de Mexico

fer

[Mexique] Fernando Barcenas sort de prison !

Fernando Bárcenas, compagnon anarchiste, a été arrêté le 13 décembre 2013, accusé d’avoir brûlé un arbre de noël de Coca-Cola. Il a été condamné à de la prison ferme pour les mêmes délits d’attaques à la paix publique et association de malfaiteurs. Un recours (Amparo) a été présenté par sa défense, cependant, le 11 décembre 2014, Fernando a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison ferme pour les délits d’attaques à la paix publique, délit qui l’empêche de sortir sous caution.

Fernando, âgé de 22 ans, a été arrêté alors qu’il participait à une manifestation contre la hausse de 67% des tarifs du métro décidée par le Gouvernement de la Ville de Mexico. Ensuite il s’est vu accusé d’avoir brûlé un arbre de noël appartenant à Coca-Cola. Il se trouve dans la prison Nord à Mexico.

C’est en prison que Fernando a crée le journal appelé « journal indépendant de combat : El Canero », qui signifie « celui qui est en taule ». Il s’agit d’un média libre produit par des prisonniers et prisonnières, derrière les barreaux de plusieurs geôles de la capitale mexicaine. Ce projet continuera d’exister même si Fernando et d’autres compas sont sortis de prison.

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portabrahamAbraham Cortés Ávila a été arrêté le 2 octobre 2013 pendant la manifestation commémorant les quarante-cinq ans du massacre de Tlatelolco, il est le seul à rester en prison après les arrestations du 2 octobre 2013. Abraham faisait face à une accusation de tentative d’homicide, pour avoir supposément lancé des cocktails Molotov contre les lignes de policiers anti-émeutes. Ceci en plus d’une autre accusation pour attaques à la paix publique en bande. Pour ces accusations, le compagnon avait été condamné à 13 ans et 4 mois de prison ; cependant, grâce à une procédure en appel (Amparo) qu’il a mené, une nouvelle sentence a été prononcée de 5 ans et 9 mois pour le délit d’attaques à la paix publique en bande, car l’accusation de tentative d’homicide a été rejetée. Abraham se trouve dans la Prison Nord de la Ville de Mexico.

[Mexico] Le compagnon Abraham Cortés est sorti de prison, enfin dans la rue !

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gatitoCollectif des prisonniers CIMARRON

Le collectif CIMARRON est formé par plusieurs prisonniers en résistance de la ville de Mexico :

Fernando Barcenas Castillo
Gerardo Ramirez Valenzuela
Luis Lazaro Urgell
Sinue Rafful
Hans Razo Alvarez
Compa Gato Punk
Compa Josh

Le compagnon anarchiste Fernando Barcenas Castillo a élaboré plusieurs projets à l’intérieur de la prison Nord de la Ville de Mexico où il est incarcéré depuis le 13 décembre 2013. Il a créé des ateliers d’écriture, de réflexion, de musique; avec d’autres prisonniers et prisonnières écrit et diffuse le journal anticarcéral Indépendant et de combat « El Canero »; dernièrement il a mis en place une bibliothèque gérée par les propres prisonniers. Fer a également encouragé et lancé l’organisation des prisonnier-e-s en résistance, tout d’abord il encourage la formation du C.C.P.R (Coordination Combative de Prisonniers en Résistance) plus tard il participe à la coordination des grèves de la faim avec d’autres prisonniers anarchistes de la ville de Mexico. Par la suite Fer lance et encourage la formation de la C.I.P.RE (Coordination Informelle des Prisonniers en Résistance) comme forme et espace d’organisation pour tous ceux et celles qui ont été brimés et torturés par la machinerie pénitentiaire. La CIPRE étant une organisation informelle s’est dissoute et aujourd’hui s’efface non sans laisser toute une expérience organisationnelle derrière elle. Fer lance une nouvelle proposition donnant lieu au collectif des prisonniers CIMARRON, le nom « cimarron » signifie «s’échapper, fuir». Le marronnage était le nom donné à la fuite d’un esclave hors de la propriété de son maître.

« Ce collectif a entamé un vaste travail de re-signification et de ré-appropriation de la vie à partir de la résistance culturelle, ignorant les espaces institutionnels pour mettre concrètement en place des ateliers, des discussions, une bibliothèque alternative pour construire de la sorte une vie communautaire en marge du temps et des restrictions de la prison… En effet, la majorité de ceux d’entre nous considérés comme des « criminels » nous avons démontré que nous sommes capables d’assurer la subsistance avec intelligence, instinct et force physique en les combinant parfaitement entre eux, c’est ce qui fait de nous un ennemi en puissance à écarter par ceux qui nous dominent. C’est d’ailleurs pour ce motif qu’ils nous enferment dans des cages et qu’ils nous combattent de façon si brutale… »

+ d’infos sur les Prisonniers en Résistance / CIMARRON

La C.I.P.RE (Coordination Informelle des Prisonniers en Résistance) étant une organisation informelle s’est dissoute.

CIPRETC.I.P.R.E (Coordination Informelle des Prisonniers en Résistance) « est une forme et un espace d’organisation pour tous ceux et celles qui ont été brimés et torturés par la machinerie pénitentiaire, qui n’est rien d’autre que le bouclier de la structure étatique qui lui permet de se perpétuer et de se maintenir sur la base des intérêts les plus viles et mesquins ; la prison est une affaire commerciale d’état car en même temps elle terrorise et maintient la domination par le chantage, la peur et l’intimidation. Elle pratique l’exploitation des prisonnier-e-s et fabrique la « délinquance » par son biais utilisant les filtres, la subornation et la corruption pour maintenir l’environnement social sous contrôle » (…) « Nous en avons ras le bol d’être stigmatisés et limités par l’ostracisme pratiqué à notre encontre ; l’état constant de non défense dans lequel nous nous retrouvons tous en raison de l’existence de ces structures vaines, inutiles que sont la prison… Nous autres nous n’acceptons pas leurs « traitements » parce que nous ne reconnaissons pas la légitimité « morale » de ces bandits et voleurs organisés en syndicats du crime qui fondent leur critère sur l’acceptation de la soumission et de l’obéissance de nous envers eux et elles. Nous disons ça suffit et c’est pour cela que nous nous organisons pour faire cesser la répression et la torture, l’exploitation à laquelle nous sommes soumis pour que ne se répètent jamais plus les situations similaires ni en prison ni dans aucun autre lieu occupé par l’avant garde fascistoïde déguisée en gouvernement démocratique ».

Vous pouvez télécharger des fanzines et des brochures intéressantes de nos compagnons:


Fanzines + d’infos [Cliquez sur l’image pour télécharger les fanzines]

MIGUELFANZIN

 

 

 

 

 

 

 

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«… le Gouvernement de la ville de Mexico conjointement avec les grands médias de communication, ont commencé une campagne contre l’anarchisme, en créant l’image d’un ennemi dangereux qu’il est nécessaire de combattre pour le bien de la société, et sous prétexte de combattre ce danger, ils ont approuvé et mis en place des mesures qui renforcent la machine du contrôle social : l’installation de plus de 20 mille caméras de surveillance dans toute la ville, la mise en place du Protocole de Contention des Foules, les réformes du code pénal local afin de durcir les peines, la fermeture du zocalo (place centrale) de la capitale pour empêcher l’arrivée de manifestations, l’augmentation toujours plus forte de la présence policière dans les rues, tout ceci n’est qu’une partie de ce contrôle (…) Le bilan de cette politique, c’est plus de 500 personnes détenues durant différentes manifestations et mobilisations. Bien qu’elles ne soient pas toutes anarchistes, les médias répètent inlassablement qu’elles le sont. Cela fait partie de sa mise en scène répressive, ils cherchent à lier chaque acte de désobéissance et de protestation à l’anarchisme, dans une tentative désespérée de cacher la réalité sociale où existe un énorme mécontentement qui est en train de s’étendre. En effet, il y a chaque fois plus de personnes qui sont dégoûtées des mensonges de la démocratie bourgeoise capitaliste et qui cherchent à construire des alternatives viables pour avoir une vie digne. Et nous sommes aussi de plus en plus nombreux à savoir que nous ne pouvons construire sans détruire jusqu’à ses fondations, tout ce qui nous opprime et nous exploite…». [ Croix Noire Anarchiste – Mexico / CNA-Mexico ]

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« …Nous sommes les jeunes humiliés et harcelés par les CRS, les renseignements généraux et tout type de forces répressives « qui construisent leur démocratie ». Nous sommes la cible quotidienne de leur abus de pouvoir. Nous sommes les blessées lors des manifestations ; on nous a cogné la tête contre le béton, nous avons été humiliés, et notre dignité a été piétinée sous leurs bottes, ils nous ont cassé les jambes à coup de matraques et nous ont rempli les poumons de gaz lacrymogène. À présent, nous savons que nous mourrons en avance, virilement assassinés, virilement soumis , massacrés sans pitié pour le simple fait de ne pas être d’accord avec des lois qui nous volent la vie, la liberté et la dignité. Nous sommes les détenus, nous sommes ces prisonniers de guerre que l’état a capturé, et qui traînent depuis un bout de temps par les cours et les tribunaux. Nous cassons leurs banques, nous affrontons la police, nous détruisons leur paix publique qui se construit jour et nuit par le lavage de cerveau des citoyens afin qu’ils obéissent et se taisent. Aujourd’hui nous cheminons avec la chaleur de notre dignité et de notre rage, pendant toutes les nuits froides qu’ils nous ont fait passer en prison… »

Fernando Barcenas Castillo

« …Prison, institution de répression, école de méchanceté, d’obscurité, de froideur, de crainte, d’égoïsme, de vice, le lieu de destruction dans lequel nous sommes séquestrés depuis 16 mois par un gouvernement corrompu, plein de mensonges, plein d’ambition ; pendant ces 16 mois je ne suis pas le seul à vouloir sa prétendue libération, il y a plus de 12 mille internés qui cherchent la même chose, comme ceux qui arrivent chaque jour, ignorant tout d’ici. Mais ce qui est clair pour moi c’est que bien qu’ils nous « libèrent », nous ne serons pas « libres », car avec tant d’institutions nous ne savons plus à qui faire confiance, de plus avec leurs maudites stratégies pour éloigner la population en général, car ce qui est vécu n’est pas de l’indifférence,ce que l’ont ressent c’est la crainte des gens, la crainte qui peu à peu cesse d’exister, depuis ici, dedans, c’est ce que je peux voir, entendre et sentir, même si cette institution répressive essaie de nous faire taire, de nous faire disparaître, de nous séquestrer, ou de nous tuer, nous n’avons plus peur, nous ne la sentons plus… »

  Abraham Cortes Avila

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ferFernando Bárcenas est un  militant anarchiste, il a été arrêté le 13 décembre 2013, accusé d’avoir brûlé un arbre de noël de Coca-Cola. Il a été condamné à de la prison ferme pour les mêmes délits d’attaques à la paix publique et association de malfaiteurs. Un recours (Amparo) a été présenté par sa défense, cependant, le 11 décembre 2014, il a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison ferme pour les délits d’attaques à la paix publique, délit qui l’empêche de sortir sous caution.

Fernando, âgé de 20 ans, est étudiant au Collège de Sciences Humaines (CCH) de Vallejo et travaillait pour aider sa famille. Il a été arrêté alors qu’il participait à une manifestation contre la hausse de 67% des tarifs du métro décidée par le Gouvernement de la Ville de Mexico. Ensuite il s’est vu accusé d’avoir brûlé un arbre de noël appartenant à Coca-Cola. Il se trouve aussi dans la prison Nord à Mexico, mais à un autre étage que les prisonniers du 2 octobre.

Fernando a écrit plusieurs lettres depuis la prison en critiquant la situation d’enfermement dans laquelle il se trouve. « Être prisonnier c’est être mort en vie. Ils nous maintiennent enfermés sous de fausses accusations et des délits fabriqués, ils nous maintiennent sous l’étiquette de délinquants », écrivait Fernando le 27 décembre 2013.

À l’intérieur, les compagnons doivent aussi payer les matons pour avoir le droit de figurer sur la liste des prisonniers qui reçoivent des visites. Dans le cas de Fernando Bárcenas, celui-ci doit payer en plus dix pesos pour accéder à son dortoir. Les compagnons ont donc commencé à fabriquer des piñatas et des bracelets pour couvrir ces dépenses et soutenir leur famille, car certains étaient soutiens de famille. Voix depuis la prison Nord de Mexico : Fernando Bárcenas Castillo voir la mise à jour du cas de Fer Barcenas et la CIPRE.

La Coordination Informelle des Prisonniers en Résistance (CIPRE)

huelgaciptreC.I.P.RE (Coordination Informelle des Prisonniers en Résistance) « est une forme et un espace d’organisation pour tous ceux et celles qui ont été brimés et torturés par la machinerie pénitentiaire, qui n’est rien d’autre que le bouclier de la structure étatique qui lui permet de se perpétuer et de se maintenir sur la base des intérêts les plus viles et mesquins ; la prison est une affaire commerciale d’État car en même temps elle terrorise et maintient la domination par le chantage, la peur et l’intimidation. Elle pratique l’exploitation des prisonnier-e-s et fabrique la « délinquance » par son biais utilisant les filtres, la subornation et la corruption pour maintenir l’environnement social sous contrôle ». [CIPRE]

Communiqués de la CIPRE [chronologie] :

Communiqué de la C.I.P.R.E, fin de la grève de la faim

Mexico: 50éme jour de Grève de la faim de la C.I.P.R.E.

Mexico: La grève de la faim, une stratégie de lutte, Fernando Barcenas

Mexico: La Coordination Informelle des Prisonniers en Résistance (C.I.P.RE) annonce une grève de la soif à partir du 10 août 2015

Prisonniers de la Coordination Informelle des Prisonniers en Résistance (CIPRE) après 33 jours de grève de la faim.

Communiqué de presse grève de la faim de la Coordination Informelle des Prisonniers en Résistance – C.I.P.R.E.

Déclaration de Fernando Barcenas Castillo à propos de la grève de la faim.

Déclaration collective. Coordination Informelle des Prisonniers en Résistance en Grève de la faim

Grève de la faim de la Coordination Informelle des Prisonniers en Résistance

Message de la Coordination Informelle des Prisonniers en Résistance

L’arbitraire du système de justice, la criminalisation de la dissidence

Face à cette persécution, il faut mentionner que la majorité des personnes arrêtées dernièrement ont été accusées d’attaques à la paix publique. L’article 362 du Code Pénal de la Ville de Mexico – District Fédéral concernant les « attaques à la paix publique » – a été modifié après trois semaines d’actions pour exiger son abrogation, suite aux arrestations massives durant la manifestation contre l’investiture présidentielle d’Enrique Pena Nieto le 1er décembre 2012, ce qui devrait permettre que les détenus suivent leur procès pénal en dehors de la prison. L’article, qui spécifie le délit de « attaques à la paix publique », consiste en réalité en une assignation pour terrorisme que le gouvernement de la Ville de Mexico utilise pour criminaliser les dissidents. Le cas de Mario Gonzalez [Aujourd’hui à nouveau dans la rue] est une clé pour comprendre l’arbitraire du système de justice. Dans son cas, la juge Marcela Ángeles Arrieta avait fixé sa caution à 130 000 pesos (un peu plus de 7000 euros), ce qui est totalement disproportionné par rapport au salaire minimum mexicain qui est de 3 euros par jour environ. Cette somme a été réglée mais le jour prévu de sa libération, un groupe de policiers a ramené Mario en prison, la tête couverte et en le rouant de coups, sans donner d’explications. L’argument de la Juge a été que Mario est une « personne dangereuse pour la société ». De cette façon, la juge a annulé sa remise en liberté sans prévenir la défense.  Mario est resté en prison pendant un an, bien qu’il avait payé une caution qui selon la loi lui permettait d’obtenir sa libération.

Il faut également rappeler que les cautions sont extrêmement élevées, puisqu’elles peuvent aller de 60 000 à 130 000 pesos. Ceci explique non seulement le business qui se pratique autour, mais aussi le fait qu’au Mexique, sur une population de 233 277 prisonniers environ, 43% (53% selon plusieurs sources) se trouvent en prison dans l’attente d’un procès, la majorité ne pouvant pas payer la caution ou les différents frais nécessaires pour le suivi de leur cas.

Les confusions nécessaires

La Commission des Droits de l’Homme du District Fédéral (CDHDF) s’est prononcée pour l’abrogation de l’article 362 du Code Pénal local qui concerne le délit d’attaques à la paix publique, puisqu’elle a considéré que ce délit est pénalement du même type que le délit de terrorisme spécifié dans l’article 139 du Code Pénal Fédéral.

Dans un document présenté à la Commission d’Administration et de Procuration de Justice et où il propose une analyse de cette sentence, l’organisme des Droits de l’Homme établit que c’était un piège de lier un bien commun mineur, telle la paix publique, avec les présomptions de terrorisme, ce qui constitue une violation du principe de légalité.

Dans les codes pénaux de la Ville de Mexico et au niveau fédéral, la description des délits d’attaques à la paix publique et celle des délits de terrorisme sont très similaires, puisque dans le premier cas les peines s’établissent entre cinq et 30 ans de prison pour ceux qui, par le biais de l’utilisation de substances toxiques, par incendie, inondation ou violence extrême, réalisent des actes contre les personnes, les choses ou les services publics.

Dans le deuxième cas, il est signalé qu’une peine de prison de six à 40 ans s’imposera à ceux qui, en utilisant des substances toxiques, des armes chimiques, biologiques ou similaires, du matériel radioactif ou des instruments qui émettent des radiations, des explosifs ou des armes à feu, ou par incendie, inondation ou par tout autre moyen violent, réalisent des actes contre les personnes, les choses ou les services publics.

De la même manière, la CDHDF a questionné le fait que le terme de « violence extrême » utilisé dans la législation locale est tellement imprécis qu’il laisse son application ouverte à grande échelle.

On assiste à un qualificatif « d’attaques à la paix publique/terrorisme » utilisé par la « justice » telle une carte blanche, donnant lieu à la criminalisation de la dissidence, de la contestation, de la manifestation, des mobilisations, qui sont en soi des éléments qui surgissent du mécontentement social et de la remise en cause du système capitaliste.

Par les trois passants
Correction Myriam, Val et Valérie

Voir aussi la rubrique Répression/prison
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*Le 2 octobre 1968, à quelques jours de l’imposition des Jeux Olympiques, le gouvernement de Gustavo Díaz Ordaz et son Ministre de l’intérieur, avec l’aide de l’armée, réprimèrent brutalement la révolte étudiante en assassinant plus de 300 personnes et en faisant 700 blessés et plus de 3000 arrestations. Le 2 octobre 2013, une manifestation de plusieurs milliers de personnes à Mexico commémorait le quarante-cinquième anniversaire du massacre des étudiants en 1968. Une fois de plus, la répression policière fait donc irruption ce jour-là. L’usage démesuré de gaz lacrymogène, le lancement aveugle de flash-balls ont laissé derrière eux plus d’une centaine de détenu-e-s et de nombreux blessés.

Sources :

Proceso, sobre liberacion de los 11 detenidos el 20 de noviembre
Subversiones
CNA- Mexique
La Jornada sobre articulo 362 ataques a la paz pública
La jornada sobre Comisión de Derechos Humanos pide que se derogue el artículo 362 del Código Penal
Proyecto Ambulante
Resultados de la Primera Encuesta a la Población en Reclusión del Sistema Penitenciario Federal, realizada por el Centro de Investigación y Docencia Económica (CIDE), 2012.

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Mexico : fin de la grève de la faim des prisonniers anarchistes

presos-en-huelga-de-hambre

Communiqué sur la fin de la grève de la faim des prisonniers anarchistes

Aux gens solidaires
Aux médias libres

De manière collective et coordonnée, nous avons décidé, ce 17 octobre, de mettre fin à notre grève de la faim. Nous estimons que nous avons formulé notre revendication de négation et de mépris profond envers les prisons et le système pourri qui depuis ses racines les régit, et nous continuerons de le nier depuis la quotidienneté de nos vies, à l’intérieur ou à l’extérieur de la prison.

Le but de cette action a été de casser l’isolement et la dispersion, pour soutenir, pour créer un lieu de lutte et pour démontrer que même si nous sommes derrière les barreaux, ils n’ont pas pu refroidir nos esprits rebelles.

En tant qu’anarchistes, une part de la rupture que nous choisissons de réaliser consiste à nier le contrôle et la régulation qu’essaie d’exercer l’état et n’importe quelle forme d’autorité sur nos corps et nos vies. C’est nous, d’une manière individuelle et consciente, qui devons décider pour nous mêmes, et personne d’autre. Pour cela nous avons repris le contrôle de nos corps, la grève de la faim a été un clair exemple de cela.

Nous pouvons résumer notre action comme un petit apport à la guerre irréductible contre la domination du pouvoir établi, pour la dignité de ceux et celles qui peuvent regarder en face l’ennemi sans baisser les yeux. Un acte de révolte et de désobéissance et non un acte de victimisation ; un acte qui unit nos coeurs et qui nous fait sentir partie prenante d’une lutte conséquente qui ne s’arrêtera pas.

Nous n’écartons pas la possibilité de recommencer à employer la grève de la faim ou n’importe quel autre outil que nous considérons nécessaire pour mener à bien nos luttes.

Nous remercions profondément toutes les personnes qui ont été attentives pendant notre protestation, pour leur accompagnement et leur solidarité, en leur rappelant que les prisons n’arrêteront pas notre révolte.

Parce qu’il ne suffit pas de parler d’anarchie, nous devons être l’expression de cette dite anarchie.

Jusqu’à ce que tous nous soyons libres!!

Mario González García
Carlos López “Chivo”
Fernando Bárcenas
Abraham Cortés

Source

Traduit par les trois passants/correction Myriam

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Mexique : Des prisonniers anarchistes se déclarent en grève de la faim. Solidarité !

hueloctCommuniqué de Jorge Mario González García, Carlos López “El Chivo”, Fernando Bárcenas Castillo et Abraham Cortes Ávila

Aux médias libres
Au peuples du monde
Aux opprimé-e-s

Motivés par un sentiment de rébellion et par un clair et véritable rejet de tous les mécanismes de contrôle et, parmi eux, de celui du système carcéral, nous, anarchistes et libertaires, prisonniers séquestrés par l’État mexicain, nous avons décidé d’utiliser l’un des outils de lutte dont nous disposons depuis l’enfermement : la grève de la faim. Et cela à partir d’aujourd’hui, 1er octobre, un an après les arrestations du 2 octobre 2013, dix mois après la séquestration de Fernando Barcenas et neuf mois après celle d’Amélie, Carlos et Fallon.

Pour nous, la grève n’est pas synonyme de faiblesse. Nous cherchons encore moins à endosser une posture de victime. Au contraire, nous assumons la grève comme une alternative de lutte que nous jugeons adéquate pour protester et proclamer dans les faits notre insoumission face à l’enfermement de nos corps, à l’humiliation, à l’isolement et à la frustration que signifie le fait d’être incarcéré dans ces centres de terreur. Nous avons choisi de passer à l’action au lieu d’accepter la prison comme une situation « normale ».

L’État cherche à former des citoyens dociles et serviles pour maintenir son « ordre social » établi et pouvoir ainsi soutenir la structure de production capitaliste qui ne bénéficie qu’à la classe dominante. Les prisons jouent un rôle primordial dans la configuration de ces bons citoyens et c’est la société bourgeoise qui cherche la réadaptation de la ou des prisonnier-e-s.

Nous rejetons la supposée fonction de réinsertion que la prison peut exercer dans nos vies. Nous la considérons non seulement comme inutile, mais aussi comme largement nocive. C’est pour cela que nous avons décidé de continuer à lutter pour la détruire, en commençant par de petites actions de négation et de non-reconnaissance de son influence dans nos vies.

Nous déclarons cette grève de la faim pour un temps indéfini, sans demander ou clamer quoi que ce soit. Nous ne cherchons pas l’amélioration des conditions en prison. Il s’agit simplement de ne pas accepter ni reconnaître sa fonction dans nos vies, en agissant de façon coordonnée et solidaire.

Par cette action nous accompagnons la manifestation de protestation du 2 octobre, 46 ans après le génocide de Tlatelolco, sans oubli ni pardon et menant la guerre jusqu’à la fin de l’oppression.

Nous ne cesserons jamais d’aspirer à la liberté !
Nous n’abandonnerons pas la lutte pour elle !

Jorge Mario González García (Torre Médica del Reclusorio de Tepepan)
Carlos López “El Chivo” (Reclusorio Oriente)
Fernando Bárcenas Castillo (Reclusorio Norte)
Abraham Cortes Ávila (Reclusorio Norte)

Traduit par les trois passants/correction Valérie

Source 1

Source 2

https://soundcloud.com/subversiones/huelga-de-hambre-contra-el-sistema-penitenciario

NOTE : Carlos López, Amélie Pelletier et Fallon Poisson ont été mis en “liberté sous caution » le 13 mars 2015.

Ville de Mexico: Voix depuis la prison

libaran

Notre compagnon Abraham Cortés Ávila a été arrêté le 2 octobre 2013 pendant la manifestation commémorant les quarante-cinq ans du massacre de Tlatelolco, et condamné à plus de 13 ans de prison ferme. Abraham est le seul à rester en prison après les arrestations du 2 octobre 2013, et c’est lui qui a la sentence la plus lourde, il n’a pas de famille dans la ville de Mexico. Abraham se trouve actuellement à la Prison Nord de la Ville de Mexico, il partage certains moments de sa journée avec le compagnon Fernando Barcenas, lui aussi condamné à 5 ans et 9 mois de prison ferme. Depuis leurs arrestations ils sont devenus copains de lutte à l’intérieur de la taule, ensemble ils ont décidé de se battre pour obtenir leur liberté.

portabrahamQui est Abraham Cortés Ávila ?

Abraham Cortés Ávila est un jeune artisan et jongleur âgé de 23 ans, il est originaire de la ville de Tlaxiaco, État d’Oaxaca. Le 2 octobre 2013, Il s’est rendu au centre de la ville de Mexico pour acheter le matériel nécessaire pour faire son artisanat. Après avoir vu le dispositif policer disproportionné de la manifestation commémorant chaque année le massacre d’étudiants de 1968, il a décidé de s’incorporer à la marche au niveau du Théâtre « Blanquita ». Là, il a trouvé une connaissance qu’il a accompagné pendant une partie du parcours.

Au bout de quelques mètres, ils se sont aperçu qu’ils étaient suivis par deux personnes habillées en civil avec une coupe militaire, tout en observant les agressions de la police anti – émeutes qui agressaient les manifestants de façon généralisée. C’est à ce moment-là qu’ils ont commencé à courir poursuivis par les deux personnes qui semblaient les suivre. Après être arrivés au panthéon de San Fernando aux environs du métro « Hidalgo », ils sont rattrapés et agressés par des inspecteurs.

Une fois qu’Abraham a été arrêté, il a été jeté de force dans une voiture de police, puis les policiers ont parcouru la zone en récoltant différents objets qu’ils trouvaient sur le chemin, entre autres des balles calibre 223, balles qui serviraient plus tard à monter de toute pièce des preuves pour l’accuser des actes délictueux. Abraham a subi pendant à peu près une heure des agressions et des traitements dégradants, puis il a été présenté aux bureaux du Procureur Général de la République (PGR), avant d’être transféré plus tard au commissariat d’Iztacalco. C’est à ce moment-là que deux personnes en uniforme sont arrivées en l’accusant de tentative d’homicide.

Le 4 octobre 2014 Abraham a été présenté au juge de la prison Nord de la ville de Mexico, Jorge Martínez Arreguín, qui lui a signifié sa détention pour les délits de tentative d’homicide, d’outrage à agent et attaques à la paix publique.

Le 2 juin dernier une sentence de 13 ans et 4 mois de prison ferme lui a été dictée, et ce malgré le fait que le commissariat n’a jamais confirmé le témoignage des policiers qui l’accusent, et malgré le manque de preuves suffisantes pour continuer son procès.

D’autres irrégularités graves ont été constatées dans son cas : les agressions qu’il a subies au moment de son arrestation, le retard pour le présenter devant une autorité compétente, des agressions physiques et psychologiques durant son transfert et la fausse accusation de port de balles [calibre 223].

À présent Abraham se trouve dans la prison Nord avec Fernando Bárcenas, tout les deux ont démarré un projet de diffusion anti – carcérale à l’intérieur de la prison, il s’agit d’un petit journal appelé « el Canero »[le prisonnier, celui qui est en taule]

Pour ce qui est du procès, après la sentence un appel a été présenté par sa défense, mais la sentence a été à nouveau confirmée, la seule solution juridique qui lui reste pour obtenir sa libération est le recours « d’Amparo directo » [Habeas Corpus*]. Sa demande de recours sera étudiée par le troisième tribunal collégial en matière pénale du premier degré, formé par les magistrats Humberto Venancio Pineda, Ricardo Ojeda Bohórquez et Humberto Manuel Román Franco.

Lettre d’Abraham Cortés Ávila

Janvier 2015

Le 2 octobre 1968 est un jour d’injustice, de disparition et de mort. Maintenant, ce n’est pas seulement un jour, c’est tous les jours, ce système qui gouverne pareil à tous les précédents, c’est toujours la même chose, le peuple connaît seulement la pauvreté, ici dans la prison nous sommes punis aussi, le bourgeois n’est rien sans le peuple. Des centaines, des milliers de prisonniers, et chaque fois il y a plus de prisons, l’injustice c’est pour le peuple… ça suffit !

Avant, je pensais que l’esclavage n’existait plus et je pensais que nous étions libres, mais non, la vérité c’est que nous n’avons jamais été libres, nous n’arrivons pas à l’indépendance totale, nous continuons d’être des esclaves, mais à présent nous ne sommes pas esclaves d’un seul patron, mais d’un président, de l’armée, de la police. Nous devons donner toujours notre adresse pour qu’ils aient le contrôle sur nous, sans parler de la carte d’identité, être plus surveillés ce n’est pas possible.

Mais quelle liberté avons-nous ? Si dans les rues nous sommes surveillés pareil qu’en prison, la prison est un instrument de destruction, elle ne te réhabilite pas, elle fait mal, elle détruit… et comme ils disent ici : elle fait de toi un enfoiré. Cela faits déjà 6 mois que je suis ici en taule et je suis en lutte, je ne vais jamais me mettre à genoux, mon poing reste levé et mon esprit fort.

Bientôt j’aurais la réponse du troisième tribunal collégial en matière pénale du premier degré à propos de mon dernier recours, j’espère seulement qu’ils feront leur boulot, car nous savons tous qu’ils sont en train de piétiner mes droits, c’est abusé, c’est le même système qui m’a mis ici en prison, qui m’a séquestré avec une sentence très lourde de 13 ans et 4 mois. Eux et nous savons qu’ils n’ont pas les éléments pour me maintenir ici en prison, il s’agit d’une stratégie pour faire peur au peuple, mais ces histoires nous n’y croyons plus, il ne s’agit pas de la liberté d’une seule personne mais de celle de tous, parce que ici en prison il y en a beaucoup d’autres qui veulent leur liberté.

Liberté à tous et à toutes les prisonniers/ères
À bas les institutions !
Abraham Cortès

*Acte célèbre passé en loi anglaise, qui accorde à tout accusé le droit à un jugement.

ferFernando Bárcenas Castillo est un jeune musicien et étudiant du Collège de Sciences Humaines, siège Vallejo – ville de Mexico. Il a 20 ans et a été arrêté le 13 décembre 2013, dans le cadre des protestations contre l’augmentation du prix des billets du métro. Il a été accusé d’avoir mis le feu à un l’arbre de Noël de l’entreprise Coca-Cola, depuis lors il se trouve dans la prison Nord à Mexico. Pendant son arrestation, il a un temps disparu et n’a pas eu le droit à un coup de téléphone, il a aussi subi des agressions physiques et verbales et il n’a disposé d’aucune défense juridique durant la première partie de son procès pénal. En décembre 2014 il a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison pour les délits d’attaques à la paix publique et association délictueuse, il a fait appel et il est dans l’attente de la décision. A l’intérieur de la prison, Fernando a élaboré plusieurs projets de diffusion et d’information tels des fanzines et le journal anti-carcéral “El Canero”. Lettre du compagnon anarchiste Fernando Bárcenas à un an de sa détention.

Traduit par les trois passants
Correction Myriam et Amparo

Source Comite de Solidaridad con Mario Gonzalez et Proyecto Ambulante

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Lettre du compagnon anarchiste Fernando Bárcenas à un an de sa détention.

invebar Le 13 décembre 2013, suite à une manifestation contre la hausse des tarifs du métro où un arbre de Noël appartenant à la multinationale Coca-Cola a été incendié, Fernando Barcenas Castillo a été arrêté et se trouvait en prison préventive dans la prison Nord de la ville de Mexico où il attendait avec impatience son procès. C’est ce 11 décembre que nous avons appris qu’il a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison ferme pour les délits d’attaques à la paix publique, délit qui l’empêche de sortir sous caution. Fernando a 19 ans, avant d’être arrêté il était étudiant au Collège de Sciences Humaines (CCH), siège Vallejo, établissement appartenant à l’Université Nationale Autonome du Mexique (UNAM).

Lettre de Fernando Bárcenas, 15 décembre 2014 :

Aux esprits libres et rebelles
Aux opprimés et marginaux
Au peuple en général

Aujourd’hui, cela fait officiellement un an qu’a démarré ma réclusion. Le 10 décembre 2014, j’ai été condamné à 5 ans et 9 mois de prison, accusé d’attaques à la paix publique et d’association délictueuse. Ces accusations sont fondées sur de simples suppositions et sans preuves réelles qui montrent ma culpabilité. Pour ce qui est du délit d’association délictueuse, le seul fait que signale l’accusation est le port d’objets avec des inscriptions de protestation et de revendication anarchiste, ce qui laisse voir clairement qu’il s’agit d’une criminalisation idéologique à tendance diffamatoire et discréditant les idées anarchistes et libertaires.

Historiquement, à toutes les époques, une série d’idées, de pensées, d’informations en général ont été occultées pour que les individus n’aient pas à y réfléchir. Cependant, il y a toujours des personnes, des individus qui refusent d’être aligné-e-s, non-conformes avec ce qu’il est permis de faire, d’être et de penser. Nous avons choisi de risquer nos vies dans la recherche d’une liberté authentique.

Et quand nous avons fait face aux mal-être social, produit de la hiérarchie, nous avons été appelés auteurs du désordre et ils nous ont envoyé peupler les prisons.

Or, dans la prison, la rébellion ne s’achève pas, car c’est dans la prison que le rebelle s’assume complètement et tout doute ou contradiction qu’il pourrait y avoir dans ses pensées se dissipe, il finit par être encouragé et par devenir plus fort idéologiquement. En rentrant dans la prison un cycle de lutte finit et un autre, nouveau, commence, mais cette fois ci plus radical, plus cohérent et plus complet.

À bas les murs des prisons et que la liberté continue son cours inexorable, jusqu’à ce que nous soyons tous libres !

Fernando Bárcenas

source

Communiqué commun en solidarité avec Fernando Bárcenas Castillo

Au compagnon Fernando Bárcenas Castillo,
À ses amis et à sa famille
À la Croix Noire Anarchiste du Mexique
À ceux et celles qui sentiront ces mots comme les leurs

Compagnons et compagnonnes

Il y a quelques jours, grâce aux nouvelles que vous diffusez vous-mêmes -loin des miettes que la presse vendue diffuse de plus en plus – nous avons appris avec beaucoup de rage, que le compagnon anarchiste Fernando Bárcenas Castillo, a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison pour le délit d’attaques « à leur paix » publique, à la paix que le pouvoir confond avec servilité, soumission, silence, dissimulation, mensonge et réclusion…. cela c’est leur paix, mais ce n’est pas la nôtre. Ils sont tellement préoccupés de la maintenir (leur paix) qu’il y a quelque jours, nous avons appris la mise en oeuvre de la loi anti-manifestations. Avec cette loi, ils sont en train de dire que rien, ni même les rues n’appartiennent au peuple, et en fait le message est clair : « légalement », ils disent au peuple de se taire et de cesser de protester.

Aujourd’hui, en reconsidérant les cas des compagnon-ne-s anarchistes arrêté-e-s au Mexique, nous nous sommes rendus compte que tous et toutes ont été condamné-e-s pour attaques à « leur » paix publique… Au jour d’aujourd’hui, aucune des autorités ne peut donner de leçons de paix, à présent, ce sont eux – aux yeux de nous tous et toutes – les assassins ; l’État mexicain s’est détruit de l’intérieur, ils se sont entre-dévorés en essayant de récupérer les miettes par le biais de leurs mensonges et de leurs fables inventées, et pourtant, toutes leurs tentatives sont vaines, combien de fois lors des dernières semaines, dans les mobilisations pour Ayotzinapa, nous avons entendu dans les rues, dans les écoles, les couloirs, dans les manifestations, ces paroles  : Nous ne vous croyons plus !Vous n’êtes ni ne serez jamais des nôtres, qui sommes et vivons ici en bas !

Les lettres du compagnon Barcenas, ses mots, rendent compte d’une réalité partagée par beaucoup des jeunes, où que nous soyons, d’où que nous venions et où que nous résistions, nous sommes les mêmes, ceux de toujours, ceux d’en bas, ceux qui reçoivent les coups, les menaces, la réclusion, la mort, et selon les propres mots de Bárcenas que nous répétons aujourd’hui : « Nous sommes les jeunes humiliés et harcelés par les CRS, les renseignements généraux et toutes les sortes de forces répressives « qui construisent leur démocratie ». Nous sommes la cible quotidienne de leur abus de pouvoir. Nous sommes les blessés lors des manifestations ; on nous a cogné la tête contre le bitum, nous avons été humiliés, et notre dignité a été piétinée sous leurs bottes, ils nous ont cassé les jambes à coup de matraques et nous ont rempli les poumons de gaz lacrymogène ».

Oui, Fernando, c’est vrai tout ce que tu dis, mais nous à la différence d’eux, nous sommes là, nous regardons vers le bas, et nous trouvons un compagnon de plus accusé par leurs lois qui sont devenues une farce, une méthode et une pratique quotidienne pour emprisonner la rébellion et la dignité.

Nous, à la différence d’eux, nous nous solidarisons sans aucun intérêt, sans rien attendre en échange, nous te disons compagnon Fernando, que nous sommes là, et que depuis ce jour nous avons commencé à diffuser l’information de cette étape où l’enfermement de la rébellion au Mexique et dans le monde sont des consignes gouvernementales.

Nous te voyons et nous nous reflétons en toi, et aujourd’hui, nous te disons que tu n’es pas seul, courage et force, compagnon !

Nous envoyons une salutation non seulement au compagnon Bárcenas, mais également à Abraham Cortez Avila, Luis Fernando Sotelo Zambrano, Carlos López, Fallon Roullier, Amelie Trudeu, aux prisonniers du 15 de novembre et aux inculpés du 20 novembre.

Vous n’êtes pas seul-e-s nous sommes là !
Prisonnier-e-s dans la rue !!!

En solidarité:
Les trois passants, Paris, France – Caracol Solidario Besançon, France – Comité de Solidaridad con Mario González, Ville de Mexico – Ass. Solidaria Cafè Rebeldía-Infoespai, Barcelone – Mut Vitz 13, Marseille, France – Confederación General del Trabajo , État espagnol – ASSI (Acción Social Sindical Internacionalista) – Centro de Documentación sobre Zapatismo,CEDOZ, État espagnol – Associazione Ya Basta! Milano, Italie – La Pirata: Nodo Solidale, Italie et Mexique, Colectivo Zapatista de Lugano, Suisse, Nomads, Italie et Berlin, adhérents individuels – l’Adhesiva, Barcenole – Terre et Liberté pour Arauco, Paris, France- CSPCL, Paris, France- UK Zapatista Solidarity Network: Dorset Chiapas Solidarity Group, Edinburgh Chiapas Solidarity Group, Essex Zapatista Solidarity Group, Kiptik Bristol, London Mexico Solidarity Group, Manchester Zapatista Collective, UK Zapatista Translation Collective, Alternative libertaire, France.

Traduit par les trois passants et Caracol Solidario /correction Myriam

Articles associés:
♦Écrits du compagnon anarchiste Fernando Barcenas Castillo
♦Voir aussi la Mise à jour concernant la situation des prisonniers de la Ville de Mexico

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L’État Mexicain est en train de durcir ses méthodes répressives.

presxs
Le jeune anarchiste Fernando Bárcenas a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison ferme.

fer

Le 13 décembre 2013, suite à une manifestation contre la hausse des tarifs du métro où un arbre de Noël appartenant à la multinationale Coca-Cola a été incendié, Fernando a été arrêté et se trouvait en prison préventive dans la prison Nord de la ville de Mexico où il attendait avec impatience son procès. C’est ce 11 décembre que nous avons appris qu’il a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison ferme pour les délits d’attaques à la paix publique, délit qui l’empêche de sortir sous caution.

Selon la CNA -Mexique, cette condamnation arrive au moment au l’État mexicain est en train de durcir ses méthodes répressives ; cette condamnation représente un message pour ralentir les mobilisations récentes qui reflètent le mécontentement social. Elle appelle à continuer la lutte pour ne pas oublier les compagnon-ne-s anarchistes qui se trouvent en taule suite à des actions, mobilisations et manifestations, tous et toutes se trouvent derrière les barreaux pour le délit d’attaque à la paix publique, associé ou cumulé avec d’autres délits.

Tous les compagnons et compagnonnes anarchistes ont été déjà condamnés (sauf Mario Gonzalez qui a obtenu sa liberté le 31 octobre dernier) ; il faut mentionner le cas complètement arbitraire d‘Abraham Cortez Avila condamné dernièrement à une lourde peine de 13 ans et 4 mois de prison ferme pour les délits d’attaques à la paix publique en bande organisée et tentative d’homicide.

Le 31 octobre 2014, la sentence concernant le procès fédéral qu’affrontent Carlos López, Fallon Roullier et Amelie Trudeu, accusé-e-s d’atteinte à la propriété en la modalité d’un incendie, a été prononcée. Cette sentence est de 7 ans et 6 mois de prison ferme. Ensuite, le 6 novembre dernier, la sentence concernant les accusations d’attaques à la paix publique et dégât aggravé en bande qu’affrontent parallèlement Amelie, Fallon et Carlos a été prononcée. Cette sentence est de 2 ans, 7 mois et 15 jours de prison ferme, et une amende pour réparation de 108 000 pesos.

Plusieurs activités sont en cours de préparation pour réussir à libérer nos compagnon-ne-s, suite à la nouvelle concernant la condamnation de Fernando, une soirée de solidarité aura lieu à la ville de Mexico ; cependant la solidarité doit se répandre et se durcir car les accusations dont nos compagnon-ne-s font face ne sont pas simples. Il faudra se mobiliser fortement pour les soutenir.

Abajo los muros de las prisiones !

Les trois passants

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Articles associés:
♦Écrits du compagnon anarchiste Fernando Barcenas Castillo
♦Communiqué des personnes arrêtées le 20 novembre lors de la cinquième journée de solidarité avec les 43 étudiants disparus.
Sources:
CNA-Mexico

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Le compagnon anarchiste Fernando Barcenas, condamné à 5 ans et 9 mois de prison ferme

ferbarcenas Fernando a été arrêté le 13 décembre 2013 et accusé d’avoir mis le feu à un arbre de Noël appartenant à la multinationale Coca-Cola, dans la ville de Mexico. Avec rage, nous venons d’apprendre que ce compagnon a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison ferme.

Suite à la première mobilisation contre la hausse de 67% du tarif du métro, Fernando a été arrêté et accusé d’attaques à la paix publique et association délictueuse, la possibilité de payer une caution et de suivre son procès dehors lui a été refusé. Il se trouvait dans la prison Nord de la ville, et jusque là, il était dans la zone pénitentiaire réservée à tous les prisonniers attendant un procès. Maintenant le compagnon Fernando devra s’adapter à la zone de « population carcérale », qui est encore plus difficile.

Fernando a 19 ans, avant d’être arrêté il était étudiant au Collège de Sciences Humaines (CCH), siège Vallejo, établissement appartenant à l’Université Nationale Autonome du Mexique (UNAM) et travaillait dans une usine de meubles pour aider sa famille.

Écrits du compagnon anarchiste Fernando Barcenas Castillo depuis la prison préventive masculine – Nord de la ville de Mexico au mois de juin 2014 :

Aux individus libres et conscients, à tous ceux qui malgré toutes les adversités continuent à résister depuis les tranchées de bataille, depuis les tranchées clandestines, depuis les prisons préventives et fédérales.

Nous sommes nés de la haine, nous avons grandi dans la solitude et l’exil. Dans la précarité d’une piaule oubliée et sale, nous avons appris à haïr tous ceux qui nous gouvernent, les fausses démocraties, l’autorité en général.

Qui sommes-nous réellement ?

Pour quoi ils ne peuvent pas nous acheter avec l’argent ?

Pourquoi nous nous donnons à fond et mourons sur le champ de bataille ?

Nous sommes la jeunesse qu’ils enferment dans des écoles, en essayant de nous tromper avec les faux nationalismes, les préjugés et le patriotisme qui sont les composants de leur mensonge, leur soumission et leur obédience.

Nous sommes les jeunes humiliés et harcelés par les CRS, les renseignements généraux et tout type de forces répressives « qui construisent leur démocratie »

Nous sommes la cible quotidienne de leur abus de pouvoir.

Nous sommes les blessées lors des manifestations ; on nous a cogné la tête contre le béton, nous avons été humiliés, et notre dignité a été piétinée sous leurs bottes, ils nous ont cassé les jambes à coup de matraques et nous ont rempli les poumons de gaz lacrymogène.

À présent, nous savons que nous mourrons en avance, virilement assassinés, virilement soumis , massacrés sans pitié pour le simple fait de ne pas être d’accord avec des lois qui nous volent la vie, la liberté et la dignité.

Nous sommes les détenus, nous sommes ces prisonniers de guerre que l’état a capturé, et qui traînent depuis un bout de temps par les cours et les tribunaux.

Nous cassons leurs banques, nous affrontons la police, nous détruisons leur paix publique qui se construit jour et nuit par le lavage de cerveau des citoyens afin qu’ils obéissent et se taisent.

Aujourd’hui nous cheminons avec la chaleur de notre dignité et de notre rage, pendant toutes les nuits froides qu’ils nous ont fait passer en prison.

Nous continuons de taguer les murs de la prison avec des slogans qui dès aujourd’hui et plus tard seront le souvenir vivant de ces jeunes rebelles qui paralysent la ville, de ces jeunes conscients qui vengent leurs camarades tombés sur les barricades…

Ce ne sont pas les mots écrits ici qui sont crus, mais leur réalité…

Frappez-nous alors, arrêtez-nous, tirez sur nous des balles en caoutchouc ou de vraies balles, mobilisez les appareils étatiques et tous les journalistes vendus ; ceux qui sont des fidèles charlatans et qui répètent comme des perroquets tout ce qu’on leur a ordonné. Cachez les images de la violence policière, occultez avec des mensonges et des matchs de football les scandales économiques et politiques qui approuvent vos réformes structurelles – néolibérales.

Tuez-nous, comme vous assassinez et exterminez les peuples. Et voilà, nous n’avons rien à perdre, nous n’avons rien à attendre et nous sommes conscients de notre réalité ; nous ne nous laissons pas tromper en pensant qu’ils auront pitié de notre vie.

Nous mourrons jeunes, mais toujours debout, toujours rebelles, toujours indépendants et conscients de mener une lutte sans fin.

Depuis le Reclusorio Preventivo Varonil Norte
Ni les balles, ni les prisons ne pourront nous arrêter !
Fernando Barcenas Castillo

 

Traduit par Les trois passants
Correction Myriam

Sources:
CNA- Mexico
Regeneracion Radio
Contrainfocruznegra

Que la révolte éclate, prisonnier-e-s dans la rue !

aeropay20mx
Communiqué des personnes arrêtées le 20 novembre lors de la cinquième journée de solidarité avec les 43 étudiants disparus.

Aux dépossédés, Aux exploités, Aux opprimés

5 décembre 2014

Face au lynchage médiatique et à la campagne de diffamation contre les mouvements émergents qui luttent pour un changement des fondements sur lesquels la société est érigée, nous vous exhortons à percevoir le but ultime de cette stratégie de l’État mise en oeuvre à travers les mass-médias assujettis aux intérêts de la classe dominante.

Il s’agit d’une tactique qui entraîne plus de préjudices que la simple diffamation des méthodes de lutte employées par les compagnons organisés, son objectif n’est pas simplement de déformer la lutte, elle cherche à justifier et à légitimer la répression inhérente à l’État, envers le mécontentement général des travailleurs, nos frères de classe.

De telles tactiques menées par l’État ont aussi pour objectif de renforcer le préjugé absurde selon lequel nous ne nous assumons pas comme sujets historiquement capables de changer notre réalité objective. Le résultat obtenu est la méfiance collective générée par la paranoïa et la peur suscitées par le discours ridicule – mais néanmoins dangereux – qui présente les encagoulés à l’opinion publique comme étant synonymes d’infiltrés, étrangers aux intérêts du prolétariat, dans le but de démobiliser et de limiter la portée des revendications qui surgissent du peuple qui fait monter le ton de la protestation sociale en l’éloignant chaque fois plus du cadre de la légalité bourgeoise, celle-ci étant violée par la sphère dominante elle-même, systématiquement, jour après jour.

En revanche, la majeure partie de la classe ouvrière, dans laquelle les étudiants se trouvent immergés, choisit de développer et de légitimer par la parole et les actes, le fait que les modes d’actions révolutionnaires sont légitimes et nécessaires compte tenu de la crise actuelle, en ne se limitant pas aux moyens constitutionnels comme la création de partis politiques [qui détournent des vrais objectifs et des tâches immédiates de notre classe]. Au contraire, on laisse de côté la parole faussée des opportunistes, des « révolutionnaires » hypocrites de bureau, qui sous couvert du pacifisme, de la légalité, de leurs analyses pourries où « les conditions ne sont jamais réunies », tentent de pénétrer le mouvement par le réformisme, pour renforcer l’État, redonner du souffle au modèle actuel et, essayer, de cette façon, de désarticuler le processus révolutionnaire.

La violence structurelle et systématique que l’État exerce en faisant partie de la bourgeoisie organisée, qui condamne les travailleurs à l’insatisfaction de leurs besoins matériels essentiels [condamnation exercée à partir de la propriété privée]; perpétue son existence même, ainsi que l’exploitation d’une classe sur l’autre ; en empêchant une transformation radicale des relations sociales de production.

Au fur et à mesure, les instruments de répression et de pression se perfectionnent contre l’ensemble du prolétariat. Ainsi l’appareil juridique s’abat sur nous pour nous soumettre au système carcérale, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, avec la récurrente « liberté conditionnelle » qui nous soumet au harcèlement et à l’espionnage au plus près avec les procédures juridiques ouvertes. Cela se traduit aussi par les stratégies de soit disant réhabilitation qui cherchent à nous forcer à accepter le profil du citoyen par excellence, soumis et peureux ; ou au contraire à casser nos idées par des mesures de tortures, d’isolements, etc..

C’est dans ce contexte que nous devons étendre la solidarité au sein de notre classe, une solidarité vivante, en cessant de reproduire les discours qui émanent de la bourgeoisie et au contraire en analysant les formes et les méthodes par lesquelles ils essaient de nous diviser à tout prix et de nous polariser plus que ce que nous sommes déjà. Nous pourrions alors nous poser les questions : le discours qui généralise et qualifie de voyous, d’infiltrés, les personnes qui optent pour d’autres méthodes de protestation : à qui bénéfice t-il ? Qui est-ce que cela dérange que des dizaines d’hommes et femmes élèvent le ton de la protestation et attaquent la propriété privée et les symboles de la marchandisation, les bâtiments qui défendent le capital, qui représentent le pouvoir et l’oppression ? Nous, les exploités, nous ne perdons rien quand tout ceci est attaqué lors d’une manifestation de rage légitime, ce sont eux qui perdent ; la police n’a pas besoin de provocateurs dans les manifestations, elle suit des ordres et si l’ordre est donné d’attaquer un cortège de gens pacifiques, elle le fera sans aucun remord, comme elle l’a toujours fait.

Nous devons nous organiser en dressant le drapeau de la vie sur la mort imposée par le système, nous devons nous tenir la main, exploités que nous sommes, en marchant libres, en marchant ensemble, en s’attaquant à toute mystification social-démocrate – qui émane nécessairement de l’État et du capital – n’importe lequel de leur discours est manigancé avec malhonnêteté, nous ne devons pas perdre de vue qui nous sommes et qui ils sont, il n’y a pas de position intermédiaire, il n’y en a jamais eu.

Fraternellement ex-prisonniers politiques aujourd’hui en procès
Que la révolte éclate, prisonnier-e-s dans la rue !

 

Traduit par Les Trois passants et Caracol Solidario

Note dT: Les 11 personnes qui ont été arrêtées le 20 novembre dernier lors de la manifestation unitaire pour la présentation en vie des 43 étudiants disparus, se rendaient à l’aéroport de la ville de Mexico pour manifester, elles ont été attaquées et matraquées par la police de la ville de Mexico qui les a ensuite arrêtées. Les 11 personnes sont actuellement sous contrôle judiciaire après avoir payé une caution pour le délit d’attaques à la paix publique. Huit d’entre elles sont suivies par le collectif d’avocats zapatistes ce qui permet de recevoir des nouvelles régulièrement. Hélas, la situation actuelle de répression et d’intimidation ne facilite pas le suivi des informations concernant tous les cas des personnes arrêtées. Il faut mentionner que le gouvernement de la ville de Mexico, avec à sa tête Miguel Angel Mancera, a engagé depuis son investiture une forte répression contre les manifestants. De ce fait, les arrestations sont sélectives, systématiques et massives pouvant comprendre de 70 à 100 personnes arrêtées d’un seul coup ; les cautions sont cumulables selon les délits attribués et très élevées.

Sources :
Comunicado de lxs detenidxs el pasado 20 de noviembre en el aeropuerto- Regeneracion Radio
Comparecen en el juzgado 10° detenidos del 20 de noviembre, Regeneracion Radio

Communiqué commun: Halte aux harcèlements et aux diffamations au Mexique !

fueeselestadomx 2 décembre 2014

Actuellement au Mexique et dans la ville de Mexico, divers événements préoccupants se déroulent ; à chaque instant des actions répressives se mettent en place contre la population. Ces actions ne semblent pas avoir de limites, elles sont chaque fois plus flagrantes, et l’État cherche à les rendre le plus visible possible afin que le peuple soit remplit de peur. Cette stratégie a un nom : Terrorisme d’État.

La répression prend forme quotidiennement par des disparitions, comme celles des 43 étudiants normalistes ; par des assassinats, comme ceux perpétrés contre les étudiants, comme celui de Carlos Sinhué Cuevas Mejía, parmi tant d’autres.

La répression prend la forme de détentions et de séquestrations :
– comme celles des compagnons et des compagnonnes détenues suite aux manifestations, parmi lesquels 11 personnes ont été transférées dans des prisons fédérales de haute sécurité – mais sont aujourd’hui libérées – et 14 autres ont été placées sous contrôle judiciaire.
– comme celles de Brayan Reyes, Jaqueline Santana, et Sandino Bucio.
– comme les incarcérations de Carlos López, Fallon Roullier, Amelie Trudeu, Abraham Cortés, Fernando Bárcenas et Luis Fernando Sotelo.

La répression prend la forme de tortures, comme celles perpétrées lors de la plupart des arrestations, en particulier contre les activistes, comme dans le cas de Mario González ; la répression prend forme par les abus commis tous les jours par les « représentants » de l’autorité contre la population en général ; la répression prend forme par le harcèlement et les diffamations venant de certains médias de désinformation (tels Reforma, La Razon, El Universal, etc.), médias qui sont au service de l’État et de ses institutions policières, et qui ont mis en oeuvre une nouvelle campagne de signalements sélectifs contre les activistes sociaux qui expriment leur indignation face à l’assujettissement que nous vivons, parmi les personnes visées se trouve Mario González, libéré après 13 mois de réclusion et de torture, cette campagne s’érige contre la pensée anarchiste et ceux qui la partagent, en la détournant.

Tout cela, ce ne sont que quelques méthodes répressives perpétrées par les bourreaux contre tous ceux et celles qui se rebellent contre le despotisme générateur de la misère dans laquelle nous nous retrouvons submergés, contre ceux et celles qui dénoncent cette terreur institutionnelle qui est en train de croître.

Ces actes répressifs constituent clairement une mesure contre- insurrectionnelle qui cherche à nous pousser à la terreur et à la démobilisation au moment où toute une vague de mécontentement sociale s’est déclenchée.

C’est absurde de voir l’ensemble des institutions les plus violentes qui existent, c’est-à-dire l’État, accuser de violents et d’agressifs tous ceux et celles qui dénoncent sa violence. De la solidarité et de la lutte dépend que toute cette répression et toute cette injustice cessent.

Comité de Solidarité avec Mario González, Ville de Mexico
Les trois passants (Paris, France)
La Confederación General del Trabajo (CGT) – État espagnol
Fédération Anarchiste (France, Suisse, Belgique )
Internationale des fédérations anarchistes (IFA)
Caracol Solidario, Besançon (France)
Mut Vitz 13, Marseille (France)
Associació Solidaria Cafè Rebeldía-Infoespai (Barcelone)
#Yosoy132 – Europe
La Fédération des CIRCs (France)
LaPirata:
– Nodo Solidale, Mexique et Italie
– Colectivo Zapatista Lugano, Suisse
– Nomads, Bologna et Berlin
Azamblea del Pueblo – Costa Rica/Centroamérica
Comité de redacción de la publicación “Lucha Indígena” (Pérou)
Grupo de Trabajo “No Estamos Todxs” (Chiapas, Mexique)
DILE- Difusión de Ideas Libertarias en Ecatepec ( Mexique)
Periódico “Solidaridad Proletaria” (Monterrey, Mexique)
Ediciones subversión (Monterrey, Mexique)
Colectivo Zapatista Neza (Mexique)
Nicte Ha Soto (Sexta para Niñoas- Ville de Mexico)
Professeur Luis de la Peña Martínez (ENAH, Mexico)
Professeur Carolina Concepción González González (Mexique)
Professeur Emigdio Navarro Esquivel, CCH Azcapotzalco (Mexique)
Professeur Fernando Quintana Mendoza, Preparatoria 2 (Mexique)
Professeur Guadalupe Susano Caballero, CCH Azcapotzalco (Mexique)
Professeur Luis Darío Salas Marín, Preparatoria 6 (Mexique)
Professeur María Elena de la Torre Monterrubio, CCH Azcapotzalco (Mexique)
Professeur María Esther Navarro Lara, Facultad de Ciencias Políticas y Sociales ( Mexique)
Professeur Miguel Ángel García Álvarez, Facultad de Ciencias (Mexique)
Sandra Odeth Gerardo Pérez (ENAH, Mexique)
Gaia Capogna (Italie)
Itzel López Nájera (Mexique)

Source

MEXIQUE : Nouvelles arrestations lors de la Journée Globale en solidarité avec Ayotzinapa.

presosjgadef
La journée globale en solidarité avec Ayotzinapa, Guerrero, qui a eu lieu le 5 novembre dernier, a envahie les rues où plus de 150 000 personnes sont sorties dans la rue pour exiger la présentation en vie des 43 étudiants de l’École Normale “Raúl Isidro Burgos”, disparus depuis le 26 septembre dernier. Diverses activités ont eu lieu parallèlement, telle une grève nationale générale et partielle, à laquelle ont participé plus de 184 écoles au niveau national, des blocages de routes et des principales artères dans différentes villes, des piquets de protestation, des événements et de nombreuses actions de solidarité avec les étudiants disparus, leurs familles et le village d’Ayotzinapa qui n’a pas cessé de crier haut et fort le slogan : « Vous les avez pris vivants, rendez-les nous vivants ».

Dans ce contexte, le Mexique accumule une rage nationale, une colère grandissante face à cette situation de guerre menée contre la population, contre des hommes et des femmes d’en bas, les jeunes, les paysan-ne-s, les étudiant-e-s, les militant-e-s… une colère face aux manœuvres répressives d’un État que certains commencent déjà à nommer sans hésitation Narco-état. Alors que cette guerre avance, la population et surtout beaucoup de jeunes , ont décidé de se manifester, mais comme d’habitude la répression s’est abattue contre plusieurs étudiant-e-s. Une dizaine des personnes ont été arrêtées par la police fédérale, deux arrestations ont été rapidement signalées, celles de Luis Fernando Sotelo Zambrano de l’école préparatoire 6, adhérent à “la Sexta” et celle de Sergio Pérez Landeros, étudiant de l’Université Nationale Autonome du Mexique. Tous les deux ont été arrêtés quand, en violation de l’autonomie universitaire, la police fédérale est rentrée à l’université pour les arrêter et les accuser de délits d’attaques à la paix publique, attaques aux voies de communication, dommages aggravés, port d’explosifs en bande.

Sergio Pérez Landero a été libéré faute de preuves, ce qui est de Fernando Sotelo, sous prétexte de révision médicale, il a été transféré à la prison masculine Sud.

Selon certaines informations 8 autres personnes auraient été arrêtées le 6 novembre (Fernando Galindo Benítez, Juan Pablo Fernández Morales, Iván Alberto Luna Pereira, César Alejandro Manzano Ortiz, Karla Marisol Pedraza Jaso, Yamir Balam Castillo Guerra, Kimberly Villanueva Ruíz et Eloy José Palomares) et transférées au commissariat numéro 52 de la ville de Mexico. Tous et toutes on été arrêtés de façon arbitraire, certains parmi eux ont été tabasses et blessés, tous et toutes sont des étudiants des différents écoles de l’Université Autonome de Mexico, l’Université Autonome Metropolitaine, le CCH-Sur, entre autres.

Dans le cadre des protestations mondiales pour la présentation en vie des 43 étudiants disparus, plusieurs jeunes ont été arrêtés dans les villes de New York et de Santiago de Chili, alors qu’ils manifestaient devant les consulats Mexicains de ces deux villes.

Nous restons vigilants et attentifs aux informations qui nous seront transmises.

D’une part, nous continuons à exiger, comme des centaines de personnes dans le monde, en solidarité avec Ayotzinapa, présentation en vie des 43 étudiants de l’École Normale “Raúl Isidro Burgos” !

« Vous les avez pris vivants, rendez-les nous vivants » !

D’autre part nous nous solidarisons avec les étudiant-e-s arrêtés le 5 et 6 novembre et nous crions haut et fort liberté aux prisonniers de la guerre sociale ! A bas les murs des prisons !

Les trois passants
Correction Myriam
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Sources :
CNA Mexico
Comité de Solidaridad con Mario Gonzalez
Regeneracion Radio 

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Dernières nouvelles des prisonnier-e-s de la Ville de Mexico

libaran

Mexico-DF, novembre 2014

Après un an et un mois de fortes mobilisations, campagnes, forums, manifestations, rencontres et piquets de protestation tant au niveau national qu’international, notre compagnon anarchiste Mario Gonzalez a été libéré le 31 octobre dernier. Ses amis, sa famille, sa compagne et ses proches signalent que Mario, grâce au travail complètement solidaire de ses avocats et à la forte pression exercée par la mobilisation de tous et toutes, a obtenu sa libération, libre de charges et sans payer aucune caution. Il a gagné son « Amparo directo » son dernier recours et a été absout. Dans son dernier communiqué, Mario signalait publiquement : « L’engagement, l’implication, la solidarité, le goût de ne pas respirer des airs contaminés par la misère et par l’oppression, mais des airs pleins d’amour, de respect, d’harmonie et de bien-être sont la force qui en finira avec l’exploitation de l’humanité par l’humanité, la force qui nous libèrera tous et toutes de tous les types de chaînes et de grilles qui freinent notre bonheur ». Mario a appelé à continuer la lutte pour la libération de tous ceux et celles qui restent derrière les barreaux en mentionnant particulièrement les compagnon-e-s séquestré-es par l’État, Carlos, Amélie, Fallon, Fernando, Abraham, tous et toutes les prisonnier-e-s anarchistes du monde, Alvaro Sebastian Ramirez et les prisonniers du NOTAV.

Ce même jour, 31 octobre 2014, la Croix Noire Anarchiste de Mexico a communiqué le résultat de la sentence qu’attendaient depuis longtemps nos compagnons anarchistes Carlos López, Amélie Pelletier et Fallon Poisson, dit-e-s les prisonnier-e-s du 5e*. Le 31 octobre, la sentence concernant le procès fédéral qu’affrontent Amélie, Fallon et Carlos, accusé-e-s d’atteinte à la propriété en la modalité d’un incendie, a été prononcée. Cette sentence est de 7 ans et 6 mois de prison. Les avocats de nos compagno-n-es feront appel dans les quinze prochains jours.

Le 6 novembre la sentence concernant les accusations d’attaques à la paix publique et dégât aggravé en bande qu’affrontent Amelie, Fallon et Carlos, a été prononcée. La sentence est de 2 ans, 7 mois et 15 jours de prison, et une amende pour réparation de 108 mille pesos. Il sera fait appel de cette condamnation dans les prochains jours. Cette condamnation est parallèle à la condamnation à 7 ans et 6 mois de prison, qui leurs a été prononcée pour le procès fédéral le 31 Octobre dernier, cette dernière est actuellement en cours d’appel.

Carlos López, Amélie Pelletier et Fallon Poisson ont été accusé-e-s d’avoir lancé, le 5 janvier 2014, des pierres et des cocktails Molotov sur des installations du Secrétariat de Communications et Transports et sur une concession NISSAN. Les charges retenues contre eux étaient au départ : dégâts matériels, sabotage, délinquance en bande organisée et terrorisme. Cependant, à la fin de « l’arraigo » (détention provisoire), il et elles ont été relâché-e-s faute de preuves. Pourtant, la Police de Ville de Mexico les a ensuite remis-e-s en détention pour des accusations de dommages et attaques à la paix publique.

amaf&Pour faire entendre leur colère et rester actifs tout en étant en taule, Carlos López “Chivo” et les compagnons Mario Gonzalez, Fernando Bárcenas et Abraham Cortés ont organisé une grève de la faim qui a duré 17 jours, du 1er octobre au 17 octobre 2014. Leur but était de se coordonner à distance et de s’organiser afin d’accomplir tous ensemble – selon leurs termes – « un acte de révolte et de désobéissance et non un acte de victimisation ; un acte qui unit nos cœurs et qui nous fait nous sentir partie prenante d’une lutte conséquente qui ne s’arrêtera pas ». Pour manifester leur solidarité avec leurs camarades en grève de la faim, Amélie et Fallon, qui se trouvent à quelques kilomètres de distance, dans la prison de Santa Martha Acatitla, ont décidé de créer et de dessiner une fresque sur le mur de la prison; heureusement elles n’ont subi aucun type de représailles pour cette action solidaire et ont même réussi à prendre une photo pour la leur envoyer.

Abraham Cortez Avila, jeune artisan âgé de 23 ans, originaire de l’État d’Oaxaca, arrêté le 2 octobre 2013 pendant la manifestation commémorant les quarante-cinq ans du massacre de Tlatelolco, a été condamné à 13 ans et 4 mois de prison ferme pour les délits d’attaques à la paix publique en bande organisée et tentative d’homicide. Abraham se trouve dans la Prison Nord de la Ville de Mexico où les parents de Fernando Barcenas s’occupent de lui en lui manifestant leur solidarité. Concernant sa situation juridique, son avocate fera appel dans les semaines à venir.

Fernando Bárcenas est un jeune militant libertaire, arrêté le 13 décembre 2013, accusé d’avoir brûlé un arbre de noël de Coca-Cola. Il a été condamné à de la prison ferme pour les mêmes délits d’attaques à la paix publique et d’association de malfaiteurs. Un recours (Amparo) a été présenté par sa défense et il est dans l’attente de son appel. Luis Fernando, âgé de 18 ans, est étudiant au Collège de Sciences Humaines (CCH) de Vallejo et travaillait pour aider sa famille. Il a été arrêté alors qu’il participait à une manifestation contre la hausse des tarifs du métro décidée par le Gouvernement de la Ville de Mexico. Ensuite, il s’est vu accusé d’avoir brûlé un arbre de noël appartenant à Coca-Cola. Il se trouve aussi dans la prison Nord à Mexico avec Abraham, tous les deux ont également participé à la grève de la faim collective avec Mario et Carlos.

La lutte continue pour la libération de nos camarades !
Solidarité avec Carlos, Amélie et Fallon !
Liberté pour Fernando et Abraham !
À bas les murs des prisons !

Par Les trois passants
Correction Valérie

*Ndlt : 5e fait référence au 5 janvier (5 de Enero), date à laquelle Amélie, Carlos et Fallon ont été arrêtéEs

Sources

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Mise à jour concernant la situation des prisonniers de la Ville de Mexico

Liberté aux prisonnier-e-s de Miguel Angel Mancera, maire de la ville de Mexico

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Tandis que les médias de l’État et les médias commerciaux mènent un véritable lynchage médiatique contre les manifestants « violents » et les « anarchistes-casseurs », le gouvernement fédéral d’Enrique Peña Nieto et le gouvernement de Miguel Angel Mancera, maire de la Ville de Mexico, ont déclenché depuis 2012 une véritable persécution contre les mouvements sociaux, en particulier contre les mouvements anarchistes.

À ce jour, 5 compagnon-e-s anarchistes ou lié-e-s au mouvement anarchiste se trouvent incarcéré-e-s pour avoir participé à des manifestations, piquets de protestation, actions, etc. Le Gouvernement de la Ville de Mexico utilise un discours de violence pour tenter de légitimer la véritable violence qu’il exerce sur la société en général et sur les mouvements sociaux en particulier, violence qu’il érige en mode de gouvernement. La répression visant les manifestants, à partir du 1er décembre 2012, l’a clairement démontré.

Voici une mise à jour concernant les cas de 5 prisonniers que Miguel Angel Mancera, maire de la Ville de Mexico, et son gouvernement répressif maintiennent en prison. ( 2014)

Les prisonnier-e-s du 2 octobre 2013

portmariopngMario González García est un étudiant du Collège de Sciences Humaines (CCH) de Naucalpan, âgé de 21 ans et militant anarchiste. Il a été arrêté dans un transport public avec d’autres compagnons, quelques heures avant la manifestation commémorative du 2 octobre * à laquelle il se rendait. Lors de son arrestation, Mario a été torturé par la police (chocs électriques sur tout le corps, fracture du pied…). Mario a été condamné le 10 janvier 2014 à cinq ans et neuf mois de prison pour attaques à la paix publique. Les délits d’atteinte à la paix publique (ou attaques à la paix publique, en espagnol) ont été montés de toutes pièces pour pouvoir criminaliser son activisme politique et sa pensée anarchiste. Peu après minuit, le vendredi 31 octobre 2014, Mario Gonzalez Garcia est sorti libre de la tour médicale de Tetepan où il était incarcéré.

Extrait du Communiqué de Mario González, mois de mai 2014 :

« Beaucoup de gens disent que personne ne peut rien faire contre le gouvernement ni en venir à bout, que mes objectifs sont utopiques et que je ne dois me préoccuper que de moi-même parce ce que si je continue à agir ainsi, je vais rester enfermé ou je vais finir par disparaître ou par mourir. C’est probablement vrai, mais partout où je regarde, je vois la cruelle réalité dans laquelle nous nous trouvons coincés. Les motifs de nous révolter ne manquent pas et les motifs pour être heureux ne manquent pas non plus, je pense que vivre en se révoltant est la seule façon d’être heureux, c’est pourquoi parfois je suis à l’aise malgré les conséquences. C’est le chemin que je veux prendre, parce que pour moi, une petite dose de solidarité, de folie, de joie et de liberté, donne plus de satisfaction qu’une vie pleine de regrets, de tristesse, de lassitude, de résignation et d’oppression. »

portabrahamAbraham Cortez Avila est un jeune artisan âgé de 23 ans, originaire de l’État d’Oaxaca. Il a été arrêté le 2 octobre 2013 pendant la manifestation commémorant les quarante-cinq ans du massacre de Tlatelolco, et condamné le 2 juin dernier à 13 ans et 4 mois de prison ferme pour les délits d’attaques à la paix publique en bande organisée et tentative d’homicide. Abraham se trouve dans la Prison Nord de la Ville de Mexico.

Le 2 octobre, d’autres personnes ont aussi été arrêtées. Certaines sont des militants, d’autres se sont simplement rendu à la manifestation, et y ont été arrêtées de façon complètement arbitraire. La détention de ces compagnon-e-s a donné lieu à un véritable lynchage médiatique. Ils se sont vus accusés d’appartenir à des mouvements anarchistes et traités de voleurs et de casseurs.

 

Les prisonnier-e-s du 13 décembre 2013

ferLuis Fernando Bárcenas militant libertaire, a été arrêté le 13 décembre 2013, accusé d’avoir brûlé un arbre de noël de Coca-Cola. Il a été condamné à de la prison ferme pour les mêmes délits d’attaques à la paix publique et association de malfaiteurs. Un recours (Amparo) a été présenté par sa défense et il est dans l’attente de son appel. Luis Fernando a écrit plusieurs lettres depuis la prison en critiquant la situation d’enfermement dans laquelle il se trouve. « Être prisonnier c’est être mort en vie. Ils nous maintiennent enfermés sous de fausses accusations et des délits fabriqués, ils nous maintiennent sous l’étiquette de délinquants », écrivait Fernando le 27 décembre dernier.

Luis Fernando, âgé de 18 ans, est étudiant au Collège de Sciences Humaines (CCH) de Vallejo et travaillait pour aider sa famille. Il a été arrêté alors qu’il participait à une manifestation contre la hausse de 67% des tarifs du métro décidée par le Gouvernement de la Ville de Mexico. Ensuite il s’est vu accusé d’avoir brûlé un arbre de noël appartenant à Coca-Cola.  Il se trouve aussi dans la prison Nord à Mexico, mais à un autre étage que les prisonniers du 2 octobre.

À l’intérieur, les compagnons doivent aussi payer les matons pour avoir le droit de figurer sur la liste des prisonniers qui reçoivent des visites. Dans le cas de Luis Fernando Bárcenas, celui-ci doit payer en plus dix pesos pour accéder à son dortoir. Les compagnons ont donc commencé à fabriquer des piñatas et des bracelets pour couvrir ces dépenses et soutenir leur famille, car certains étaient soutiens de famille.

 Les prisonnier-e-s du 5 janvier 2014

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Carlos López, Amélie Pelletier et  Fallon Poisson

Le 31 octobre 2014, la Croix Noire Anarchiste de Mexico a communiqué le résultat de la sentence qu’attendaient depuis longtemps nos compagnons anarchistes Carlos López, Amélie Pelletier et Fallon Poisson. Le 31 octobre, la sentence concernant le procès fédéral qu’affrontent Amélie, Fallon et Carlos, accusé-e-s d’atteinte à la propriété en la modalité d’un incendie, a été prononcée. Cette sentence est de 7 ans et 6 mois de prison. Les avocats de nos compagno-n-es feront appel dans les quinze prochains jours. Quant au procès local pour attaque à la paix publique et dégâts, le verdict n’a pas encore été rendu.

Le 17 février 2014 marquait la fin des quarante jours « d’arraigo » (détention provisoire) décrété par le Procureur Général de la République contre les militants anarchistes Carlos, Amélie et Fallon. Amélie et Fallon sont détenues actuellement dans la prison pour femmes Reclusorio Femenil de Santa Martha Acatitla. Carlos se trouve dans le Reclusorio Oriente. Il et elles sont accusé-e-s d’avoir lancé le 5 janvier 2014 des pierres et des cocktails Molotov sur des installations du Secrétariat de Communications et Transports et sur une concession NISSAN. Les charges retenues contre lui et elles étaient : dégâts matériels, sabotage, délinquance en bande organisée et terrorisme. Cependant, à la fin de « l’arraigo », il et elles ont été relâché-e-s faute de preuves. Mais la Police du District Fédéral (Ville de Mexico) les a ensuite remis-e-s en détention pour des accusations de dommages et attaques à la paix publique.

Carlos a écrit plusieurs lettres racontant sa difficile situation dans la prison d’Oriente, l’une des plus surpeuplées de la ville. Il fait l’objet d’abus carcéraux, de tabassages et vit dans une situation de violence et de harcèlement constant. Cependant, il signale fermement dans l’une de ses lettres : « Le système carcéral cherche à ce que nous voyions sa violence comme quelque chose de « normal », que nous en prenions l’habitude, que nous comprenions que c’est comme cela que la prison doit se mener. Personnellement, je ne pense pas me laisser domestiquer, je n’ai pas peur de ses représailles ».

Extrait de la lettre de Fallon, Santa Marta, Mexico, 14 mars 2014 :

 » Et maintenant, ici à Santa Marta, il y a plusieurs quartiers allant de A à H, il y a un «parc», des appartements et des voisin-e-s. Il y a un dépanneur, des travailleuses du sexe, des drogues un peu partout. Il y a des gens qui reproduisent les rôles de «filles» et de «garçons», et il y a aussi beaucoup de bébés. Il y a une école, une clinique, un palais de justice. Il y a des études qui sont menées pour te classifier à Santa Marta, il y a de la corruption, du pouvoir formel et informel. Il y a des horaires et aussi beaucoup d’émotions, beaucoup d’histoires, beaucoup de temps pour partager des expériences, de la rage, et certainement beaucoup de cigarettes et de café à partager. Eh bien, je ne sais pas si je suis claire (mon espagnol n’est pas parfait) mais maintenant Santa Marta est ma nouvelle ville, «A» est mon nouveau quartier, 107 est mon appartement et Amélie, ma voisine. »

Extrait de la lettre d’Amélie, Santa Marta, Mexico, 23 février 2014 :

« La prison, comme la police, est un fait nécessaire au maintien de la paix sociale. C’est la domination et le contrôle qui permettent à ce monde dégueulasse de persister. La prison signifie peur, inconnu, honte, solitude, isolement. La société c’est le dressage des individus en bons citoyens. Ainsi, ma force en tant qu’individue prend racine dans le refus que la peur soit une limite dans ma vie. Bien sûr que j’ai peur, comme tout le monde, de plein de choses, mais mes désirs de liberté sont plus forts. La peur est souvent construite et se déconstruit quand on y fait face. Ce qui importe, c’est de voir plus loin, de dépasser les cadres, les frontières, au-delà des murs, des montagnes, des fleuves et des océans. »

L’arbitraire du système de justice, la criminalisation de la dissidence

Face à cette persécution, il faut mentionner que la majorité des personnes arrêtées dernièrement ont été accusées d’attaques à la paix publique. L’article 362 du Code Pénal de la Ville de Mexico – District Fédéral concernant les « attaques à la paix publique » – a été modifié après trois semaines d’actions pour exiger son abrogation, suite aux arrestations massives durant la manifestation contre l’investiture présidentielle d’Enrique Pena Nieto le 1er décembre 2012, ce qui devrait permettre que les détenus suivent leur procès pénal en dehors de la prison. L’article, qui spécifie le délit de « attaques à la paix publique », consiste en réalité en une assignation pour terrorisme que le gouvernement de la Ville de Mexico utilise pour criminaliser les dissidents. Le cas de Mario est une clé pour comprendre l’arbitraire du système de justice. Dans son cas, la juge Marcela Ángeles Arrieta avait fixé sa caution à 130 000 pesos (un peu plus de 7000 euros), ce qui est totalement disproportionné par rapport au salaire minimum mexicain qui est de 3 euros par jour environ. Cette somme a été réglée mais le jour prévu de sa libération, un groupe de policiers a ramené Mario en prison, la tête couverte et en le rouant de coups, sans donner d’explications. L’argument de la Juge a été que Mario est une « personne dangereuse pour la société ». De cette façon, la juge a annulé sa remise en liberté sans prévenir la défense. Cela fait plus de neuf mois que Mario est en prison, bien qu’il ait payé une caution qui selon la loi lui permettait d’obtenir sa libération.

Il faut également rappeler que les cautions sont extrêmement élevées, puisqu’elles peuvent aller de 60 000 à 130 000 pesos. Ceci explique non seulement le business qui se pratique autour, mais aussi le fait qu’au Mexique, sur une population de 233 277 prisonniers environ, 43% (53% selon plusieurs sources) se trouvent en prison dans l’attente d’un procès, la majorité ne pouvant pas payer la caution ou les différents frais nécessaires pour le suivi de leur cas.

Les confusions nécessaires

La Commission des Droits de l’Homme du District Fédéral (CDHDF) s’est prononcée pour l’abrogation de l’article 362 du Code Pénal local qui concerne le délit d’attaques à la paix publique, puisqu’elle a considéré que ce délit est pénalement du même type que le délit de terrorisme spécifié dans l’article 139 du Code Pénal Fédéral.

Dans un document présenté à la Commission d’Administration et de Procuration de Justice et où il propose une analyse de cette sentence, l’organisme des Droits de l’Homme établit que c’était un piège de lier un bien commun mineur, telle la paix publique, avec les présomptions de terrorisme, ce qui constitue une violation du principe de légalité.

Dans les codes pénaux de la Ville de Mexico et au niveau fédéral, la description des délits d’attaques à la paix publique et celle des délits de terrorisme sont très similaires, puisque dans le premier cas les peines s’établissent entre cinq et 30 ans de prison pour ceux qui, par le biais de l’utilisation de substances toxiques, par incendie, inondation ou violence extrême, réalisent des actes contre les personnes, les choses ou les services publics.

Dans le deuxième cas, il est signalé qu’une peine de prison de six à 40 ans s’imposera à ceux qui, en utilisant des substances toxiques, des armes chimiques, biologiques ou similaires, du matériel radioactif ou des instruments qui émettent des radiations, des explosifs ou des armes à feu, ou par incendie, inondation ou par tout autre moyen violent, réalisent des actes contre les personnes, les choses ou les services publics.

De la même manière, la CDHDF a questionné le fait que le terme de « violence extrême » utilisé dans la législation locale est tellement imprécis qu’il laisse son application ouverte à grande échelle.

On assiste à un qualificatif « d’attaques à la paix publique/terrorisme » utilisé par la « justice » telle une carte blanche, donnant lieu à la criminalisation de la dissidence, de la contestation, de la manifestation, des mobilisations, qui sont en soi des éléments qui surgissent du mécontentement social et de la remise en cause du système capitaliste.

Par les trois passants
Correction Myriam, Val et Valérie
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*Le 2 octobre 1968, à quelques jours de l’imposition des Jeux Olympiques, le gouvernement de Gustavo Díaz Ordaz et son Ministre de l’intérieur, avec l’aide de l’armée, réprimèrent brutalement la révolte étudiante en assassinant plus de 300 personnes et en faisant 700 blessés et plus de 3000 arrestations. Le 2 octobre 2013, une manifestation de plusieurs milliers de personnes à Mexico commémorait le quarante-cinquième anniversaire du massacre des étudiants en 1968. Une fois de plus, la répression policière fait donc irruption ce jour-là. L’usage démesuré de gaz lacrymogène, le lancement aveugle de flash-balls ont laissé derrière eux plus d’une centaine de détenu-e-s  et de nombreux blessés.

Sources :

CNA- Mexique
Solidaridad Mario Gonzalez
Extrait de la lettre de Fallon, Santa Marta, Mexico, 14 mars 2014.
Extrait de la lettre d’Amelie, Santa Marta, Mexico, 23 février 2014.
Extrait de la lettre de Carlos, reclusorio Oriente.
La Jornada sobre articulo 362 ataques a la paz pública 
La jornada sobre Comisión de Derechos Humanos pide que se derogue el artículo 362 del Código Penal 
Proyecto Ambulante
Resultados de la Primera Encuesta a la Población en Reclusión del Sistema Penitenciario Federal, realizada por el Centro de Investigación y Docencia Económica (CIDE), 2012.

NOTE :

– Concernant le cas de Carlos López, Amélie Pelletier et Fallon Poisson, vous pouvez consulter ce site

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Communiqué de Mario González à propos de sa libération

Voici une vidéo de Mario pendant sa libération la nuit du 31 octobre 2014.

Aux peuples du monde
Aux médias libres
À tous et à toutes les dépossédé-es et privé-es de liberté

Hier dans la nuit j’ai été libéré grâce à la toujours respectable et appréciable solidarité qui a fait trembler le despotisme et qui a aidé à ce que peu à peu la liberté trouve sa place bien qu’il nous manque encore de la déguster dans une totale plénitude, mais cela dépend de la construction du bien-être dans notre présent et de la lutte conjointe du peuple pour cette liberté à laquelle nous aspirons tant.

L’engagement, l’implication, la solidarité, le goût de ne pas respirer des airs contaminés par la misère et par l’oppression, mais des airs pleins d’amour, de respect, d’harmonie et de bien-être sont la force qui en finira avec l’exploitation de l’humanité par l’humanité, la force qui nous libérera tous et toutes de tous les types de chaînes et de grilles qui freinent notre bonheur.

Liberté pour tous et à toutes les séquestré-es par l’État !
Liberté pour Carlos, Amelie, Fallon, Fernando, Abraham et pour tous et toutes les prisonnièr-es anarchistes du monde !
Liberté pour Alvaro Sebastian Ramirez et pour les prisonniers du NOTAV !
Liberté pour tous ceux et toutes celles qui vivent enchaîné-es à cette misère brutale. De nous tous dépend l’abolition de l’exploitation et la transformation vers l’anarchisme ici et maintenant.

Anarchie, santé et révolution sociale !

Mario

Source

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Traduit par les trois passants/correction : Myriam

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Mexico: Mario González García est libre !

Peu après minuit, ce vendredi 31 octobre 2014, Mario Gonzalez Garcia, arrêté le 2 octobre 2013 alors qu’il se rendait à la manifestation commémorant le massacre de Tlatelolco, est sorti libre de la tour médicale de Tetepan où il était incarcéré.

Mario González libre

La lutte continue !

Brève description du cas de Mario Gonzalez :

Mario González García est un étudiant du Collège de Sciences Humaines (CCH) de Naucalpan, âgé de 22 ans et militant anarchiste. Il a été arrêté dans un transport public avec d’autres compagnons, quelques heures avant la manifestation commémorative du 2 octobre à laquelle il se rendait. Lors de son arrestation, Mario a été torturé par la police (chocs électriques sur tout le corps, fracture du pied…). Mario a été condamné le 10 janvier 2014 à cinq ans et neuf mois de prison pour attaques à la paix publique. Les délits d’atteinte à la paix publique (ou attaques à la paix publique, en espagnol) ont été montés de toutes pièces pour pouvoir criminaliser son activisme politique et sa pensée anarchiste.

– Le 8 octobre, au moment de quitter la prison, sa détention a été prolongée et ce même jour il a commencé une grève de la faim.

– Le 3 décembre, après 56 jours et dans un état de santé critique, il met fin à sa grève de la faim sans avoir eu droit à une seule audience, car toutes ont été reportées par la juge Marcela Angeles Arrieta.

– Le 10 janvier 2014 il reçoit une sentence de 5 ans et 9 mois de prison pour le délit d’attaques à la paix publique, sans preuves à son égard.

– Le 21 mars, Celia Marín Sasaki, magistrate de la cinquième chambre du tribunal supérieur de justice de la ville de Mexico (TSJDF), ratifie la sentence.

– Le 8 mai, un recours (Amparo) a été présenté par la défense de Mario au deuxième tribunal collégial pénal de la ville de Mexico.

– Le 11 juillet 2014, la magistrate Marín Sasaki a dicté une nouvelle sentence de 5 ans 1 mois et 15 jours de prison à l’encontre du compagnon Mario González García. Le CAZ – Collectif d’Avocats Zapatistes et le CADJS – Collectif d’Avocats en Défense de la Justice Sociale ont presenté un recours de protection directe (Amparo directo) qui a été remis au Tribunal Associé du Circuit, en signalant encore une fois toute la série de violations concernant la procédure et de violations des droits humains dont a fait l’objet Mario González.

– Du 1er octobre au 17 octobre 2014, Mario Gonzalez, Carlos López “El Chivo”, Fernando Bárcenas Castillo et Abraham Cortes Ávila se mettent en grève de la faim et ils déclarent : « Motivés par un sentiment de rébellion et par un clair et véritable rejet de tous les mécanismes de contrôle et, parmi eux, de celui du système carcéral, nous, anarchistes et libertaires, prisonniers séquestrés par l’État mexicain, nous avons décidé d’utiliser l’un des outils de lutte dont nous disposons depuis l’enfermement : la grève de la faim (…) Nous ne cherchons pas l’amélioration des conditions en prison. Il s’agit simplement de ne pas accepter ni reconnaître sa fonction dans nos vies, en agissant de façon coordonnée et solidaire »

Peu après minuit , ce vendredi 31 octobre 2014, Mario Gonzalez Garcia est sorti libre !

Liberté pour Carlos, Amélie et Fallon!
Prisonnier-e-s Anarchistes Liberté !
Liberté pour Abraham Cortez Avila et Luis Fernando Bárcenas !
À bas les murs des prisons !

La lutte continue !

Les trois passants

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Voir aussi le blog (espagnol) Solidaridad Mario Gonzalez

Plus d’infos et photos (espagnol) ici

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Du jugement contre Mario González ou l’Anarchie face au droit

tousettoutespourmarioLe 11 juillet prochain, la magistrate Celia Marín Sasaki, chargée de résoudre le cas de notre compagnon anarchiste et étudiant de 21 ans, Mario González, devra se prononcer à son égard : soit Mario est libéré, soit il devra rester en prison pour le temps dicté par sa sentence, c’est-à-dire 5 ans et 9 mois de prison ferme. Nombreuses ont été les initiatives solidaires pour le faire sortir. Au Mexique, contre vents et marées, sa famille et ses proches ont réalisé depuis son arrestation des forums, des rencontres, des manifestations, des piquets de protestations, des concerts. Ils ont également lancé, dès le début, plusieurs campagnes de solidarité au niveau international. Certains de nos collectifs ont fait de leur mieux pour s’y joindre et y participer. Aujourd’hui, le cas de Mario se trouve à une étape décisive.

Dernièrement une campagne nationale et internationale intitulée Tous et Toutes pour la liberté de Mario ! avance peu à peu, ayant pour but de mettre la pression au juge, même si nous sommes loin, et de continuer à montrer que Mario n’est pas tout seul. Nous vous encourageons à y participer !

balade

Nous voulons vous partager une lettre que sa famille et ses proches ont écrit à propos des juges, des lois, des jugements. Il nous semble important de diffuser cette réflexion.

Du jugement contre Mario González ou l’Anarchie face au droit

Par la famille et les proches de Jorge Mario González García

Mois de juin 2014, lettre écrite avant que le Deuxième tribunal Collégial en matière pénale de la Ville de Mexico ait décidé si le recours présenté par la défense était valide ou pas.

«Les pieds sur le cou de la victime, le juge ne voit que du sang, il ne ressent autre chose que la haine. Il est une bête qui reste confiante de son impunité et aussi convaincue que cela l’honore et la façonne, la fait passer au-dessus des hommes, comme quelque chose de grandiose, serein et respectable (…) Il serait curieux de savoir sur quelle abyssale folie se fonde sa croyance d’être supérieur au criminel qu’il condamne ; avec quoi il se lave les mains pour ne pas tacher ses fils après avoir tué ; où il dépose sa conscience pour pouvoir dormir ; comment il résiste, au final, à la tentation de s’égorger. Au fond, tous les tribunaux sont la même chose, tous les juges. Que la bouteille soit de fer ou de cristal, le liquide-autorité pue et empoisonne pareil, qu’elle se débouche ou qu’elle s’épande. Le pouvoir de condamner : C’est ça le crime !» (Rodolfo González Pacheco)*

Dans les prochains jours, le Deuxième tribunal Collégial en matière pénale de la Ville de Mexico décidera si le recours (Amparo) est accordé à Mario González pour qu’il retrouve sa liberté ou s’il sera obligé d’accomplir sa sentence de 5 ans et 9 mois de prison.**

Ceci nous a amené à nous demander : une personne peut-elle décider du destin d’une autre ? Depuis plus de huit mois, une juge, Marcela Ángeles Arrieta, a décidé que notre compagnon devrait être incarcéré pour attitude suspecte alors qu’il se rendait à une manifestation ; elle-même a décidé à partir de suspicions, que notre compagnon devait rester enfermé pour « dangerosité sociale ». Sur quoi la juge base t’elle ses décisions ?

Ce n’est pas sur le droit en vigueur, ce n’est pas en faveur de la justice, tous deux de source bourgeoise et pour cela inutiles pour le peuple. Mais en supposant que les lois servent, que la justice existe, il n’existe aucun élément qui prouve que Mario González soit « tellement dangereux » qu’il mérite de rester enfermé. Non, la juge Marcela Ángeles Arrieta et la magistrate Celia Marín Sasaki, qui a ratifié la sentence condamnatoire, ont basé leurs décisions sur un ensemble d’éléments ridicules qui ne sont qu’une grossière farce, qui ne peut même pas s’appeler montage.

Alors : « sur quelle abyssale folie fondent-ils leur croyance d’êtres supérieurs qui peuvent juger ? », demandons-nous avec González Pacheco. Et bien, elles et ils, les juges, trouvent seulement un fondement pour leur action dans le mépris infini qu’ils ont à l’encontre de la liberté, de la justice et des personnes qui luttent. Et ils-elles ont jugé (en condamnant et en acquittant) et continueront de juger ceux et celles qui continuent à lutter, parce que ce qui est véritablement assis sur le banc des accusés ce sont les idées… ils jugent l’Anarchie. Comme il y a plus d’un siècle, d’abord dans la vieille Europe et ensuite en Amérique.

Si l’Anarchie est l’antithèse de leur Droit, divin ou étatique, peu importe la source de ce dernier, il représente une contrainte ; alors, nous nous présentons à une répétition de l’affrontement, dans les tribunaux, entre le Droit et l’Anarchie. Et le Droit a violé son principe de ne pas être juge de sa propre cause.

Dans les jours qui viennent les juges Alejandro Gómez Sanchez, Rosa Guadalupe Malvina Carmona Roig et Irma Rivero Ortiz, condamneront ou acquitteront Mario González. Il serait bon que, comme le dit Aníbal D’Auria : « s’ils veulent être conséquents, devant les charges que lui formule l’Anarchie, le Droit seulement peut se taire ou ne plus parler comme Droit ».***

Prisonniers Politiques Liberté !
À bas les murs de toutes les prisons !
La famille et les proches de Jorge Mario González García
juin 2014
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*Rodolfo González Pacheco (1882-1949) : dramaturge, directeur de théâtre, journaliste et orateur anarchiste, il est né à Tandil au sud-est de la province de Buenos-Aires en Argentine. Il a été éditeur du journal anarchiste « La Antorcha » (Le Flambeau) et fut fondateur du « Théâtre d’Idées ». Il a été considéré l’un des principaux agitateurs de la mouvance anarchiste, non seulement en Argentine, mais aussi dans ses voyages au Mexique, à Cuba, au Chili, au Paraguay, en Uruguay et en Espagne.

**Le 23 juin le pouvoir judiciaire fédéral remet le cas de Mario entre les mains de la juge et magistrate Celia Marín Sasaki, présidente de la cinquième chambre pénale du Tribunal Supérieur de justice de la ville de Mexico, qui devra se prononcer le 11 juillet sur le cas de Mario. Il faut mentionner que le 21 mars 2014, Celia Marín Sasaki a ratifié la sentence de 5 ans et 9 mois de prison pour le délit d’attaques à la paix publique, sans preuves à l’égard de Mario.

***Aníbal D’Auria : Docteur en Droit Politique, avocat et professeur de théorie critique de l’État à l’Université de Buenos Aires, Argentine. Son discours développe une analyse sur l’anarchisme face au Droit, sur l’autoritarisme, sur la liberté. Il a écrit plusieurs livres, tels « Le Clientélisme » ; « Contre les juges » ; « L’homme, Dieu et l’État ».

Traduit par les trois passants
Correction Myriam

Source
Solidaridad Mario Gonzalez

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Communiqué sur la situation juridique de Mario González

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Écrit par la famille et les proches de Jorge Mario González García
Juin 2014

Au peuple en général
Aux médias libres et indépendantes

Après plus de 8 mois de séquestration de notre compagnon Mario González par l’État Mexicain, sa situation juridique arrive à une étape cruciale, dont dépend la résolution de son cas : de la décision des autorités fédérales dépendra le fait que Mario retrouve sa liberté ou reste incarcéré le temps fixé par sa sentence (5 ans et 9 mois de prison).

Pour rappel :

– le 2 octobre 2013, il a été arrêté de façon illégale, sans mandat d’arrêt et sans qu’il soit pris en « flagrant délit », c’est-à-dire au moment de commettre un délit.

– Le 8 octobre, au moment de quitter la prison, sa détention a été prolongée et ce même jour il a commencé une grève de la faim.

– Le 3 décembre, après 56 jours et dans un état de santé critique, il met fin à sa grève de la faim sans avoir eu droit à une seule audience, car toutes ont été reportées par la juge Marcela Angeles Arrieta.

– Le 10 janvier 2014 il reçoit une sentence de 5 ans et 9 mois de prison pour le délit d’attaques à la paix publique, sans preuves à son égard.

– Le 21 mars, Celia Marín Sasaki, magistrate de la cinquième chambre du tribunal supérieur de justice de la ville de Mexico (TSJDF), ratifie la sentence.

– Le 8 mai, un recours (Amparo) a été présenté par la défense de Mario au deuxième tribunal collégial pénal de la ville de Mexico.

– Les magistrats de ce tribunal seront responsables de la résolution de ce recours d’Amparo direct (d’habeas corpus) qui laisse concrètement deux possibilités :

1. Que ce recours (d’Amparo) lui soit accordé, d’une part à cause des multiples violations aux droits humains et des irrégularités commises tout au long du procès par les autorités du Gouvernement de la Ville de Mexico, de sa mise en détention jusqu’à aujourd’hui. Et d’autre part car les preuves à son encontre sont inexistantes et qu’en revanche une expertise menée par le Bureau du procureur général de la justice de la ville de Mexico a déterminé que les faits qui sont reprochés à Mario n’ont jamais eu lieu.

2. Que le recours (Amparo) soit rejeté et que Mario reste en prison pendant le temps dicté par sa sentence, c’est-à-dire 5 ans et 9 mois.

Ndt : Le 23 juin 2014, le pouvoir judiciaire fédéral place encore une fois le cas de Mario entre les mains de la juge et magistrate de consigne, Celia Marín Sasaki, présidente de la cinquième chambre pénale du Tribunal Supérieur de justice de la ville de Mexico, qui devra se prononcer au début du mois de juillet sur la libération de Mario. La prochaine audience de Mario aura lieu le 8 juillet 2014.

Pour toutes ces raisons la famille et les proches de Mario ont lancé un appel urgent à participer à la campagne pour la liberté de Mario : plusieurs actions et rencontres sont en cours au Mexique, une manifestation a eu lieu le 26 juin devant le tribunal à Mexico. D’autres initiatives, telles que l’envoi de messages à la juge Sasaki, exigeant la libération de Mario, ont été diffusées au niveau national et international. Ainsi, vous pouvez envoyer vos messages exigeant la liberté de Jorge Mario González García à :

celia.marin@tsjdf.gob.mx, sala.penal05p3@tsjdf.gob.mx

Dernièrement, la famille et les proches de Mario signalent :  » Nous dénonçons le fait que tout au long de ces 8 mois, notre compagnon a été continuellement harcelé et intimidé par le personnel de la prison, les matons de la tour médicale de Tepepan, en particulier par Teodoro Arismendi et Raúl Clemente ».

Halte au harcèlement contre Mario González !
Nous exigeons du tribunal pénal de la Ville de Mexico l’acquittement de Jorge Mario González García.

La famille et les proches de Jorge Mario González García
Juin 2014

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Traduit par les trois passants
Correction Myriam
Source en espagnol

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Cas de Mario González : réflexions autour de l’arrestation et de l’enfermement.

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Par le groupe de soutien à Jorge Mario González García

28 juin 2014.

Brève description du cas de Mario Gonzalez :

Jorge Mario Gonzalez Garcia est un étudiant du Collège de sciences humaines de Naucalpan (établissement dépendant de l’UNAM), qui s’est opposé aux réformes éducatives de l’Université Nationale Autonome du Mexique visant à mettre en place la privatisation de l’éducation publique. Ces réformes nuisent en effet aux intérêts des étudiants et du pays en général. À cause de son opposition, Mario avait reçu des menaces.

Le 02 octobre 2013, Mario a été arrêté avec dix autres personnes dans un transport en commun, de façon violente et arbitraire, alors qu’il se rendait à la manifestation commémorative du 2 octobre. Sa détention a été clairement illégale et jusqu’à présent tout le processus de son incarcération a été rempli d’irrégularités. Il s’agit d’un prisonnier politique. Il reste enfermé car ses idées représentent une menace pour le pouvoir politique en place.

Alors qu’une importante caution a été versée, Mario reste détenu sous l’accusation « d’Attaques à la Paix Publique » et il est considéré comme un « individu socialement dangereux ». (1)

Du fait de toutes ces irrégularités, Mario a entamé une longue grève de la faim dont le but était de signaler l’injustice commise à son encontre et d’exiger sa libération. Elle a duré 56 jours, causant des dommages irréversibles dans son organisme et nécessitant son transfert à la tour médicale du centre carcéral féminin de Tepepan, dans la Ville de Mexico où il se trouve actuellement hospitalisé. Cependant, le système carcéral du Gouvernement de la Ville de Mexico (GDF), fidèle à son mépris de la vie humaine et à son autoritarisme, le maintient toujours en prison.

Quelques réflexions sur l’incarcération

Les objectifs de la prison : soumettre la personne à l’isolement, à l’intimidation et à la destruction non seulement de son corps mais de sa dignité afin de briser sa participation politique.

Nous savons que les lois servent à défendre les intérêts du mauvais gouvernement, à justifier la répression en soi. Nous savons que nous ne pouvons rien attendre de ce soi-disant appareil légal, c’est-à-dire qu’il n’y aura aucun type de justice pour nous car aucun procès à notre égard n’a été attaché conforme à ses propres lois et à ses propres normes.

Cependant, le prisonnier doit continuer à suivre son procès juridique et à épuiser toutes les instances, afin de saisir la moindre erreur de leur part comme occasion de rendre sa libération possible. Toutefois, nous sommes sûrs que ce sont les mobilisations sociale et politique qui feront sortir notre compagnon de prison.

Nous considérons que les premières heures de détention sont les plus Importantes. Il faut avoir les numéros de téléphone des avocats afin de pouvoir avoir une représentation juridique adéquate, de préférence des avocats expérimentés dans les cas d’emprisonnement politique.

Il est nécessaire d’user de toutes les ressources juridiques, de tous les recours, les habeas corpus (Amparos) etc. Nous savons que l’État ne reconnaîtra jamais que la prison accomplit une fonction de punition envers la dissidence sociale.

Évidemment il s’agit d’un processus long et épuisant, ce pourquoi il est toujours avantageux et indispensable de chercher des réseaux de soutien, familiaux, économiques et politiques.

Les impacts du système carcéral

Pour ceux et celles qui sont à l’extérieur (la famille, les amis, les proches, etc.) il existe des impacts psychologiques : peur, tristesse, énervement, frustration, fatigue, maladie. Pour ceux et celles qui sont à l’intérieur (pour le prisonnier-e-s) : torture, mauvais traitements, coups, impact économique car la prison coûte cher et les frais juridiques également, épuisement physique et psychologique. Nous avons tout de même expérimenté des changements dans les dynamiques politiques des personnes impliquées.

Possibles apprentissages

Pour Mario, le processus carcéral a connu différentes étapes, grâce auxquelles nous nous sommes rendu compte qu’il générait une grande capacité à se surpasser, se mettre debout. C’est difficile mais possible et grâce à cette capacité, nous pouvons aller de l’avant.

Il s’agit d’une lutte continuelle, la lutte pour la survivance de soi-même. Malgré l’emprisonnement entre les griffes de ce monstre gouvernemental, on peut continuer à être soi-même.

Il est possible de trouver d’autres moyens de transgresser l’enfermement , il y aura toujours différentes façons de dépasser l’enfermement. Apprendre à nous organiser autrement. Les expériences vécues par d’autres prisonniers ou ex-prisonniers, desquelles nous pouvons apprendre, seront toujours de grand utilité. Connaître profondément le système carcéral nous permet de mieux le comprendre et de pouvoir mieux le combattre.

Nous voyons la nécessité de repenser un monde sans prisons, car le système carcéral ne permettra jamais aucune réinsertion sociale. Il faut repenser d’autres formes de « réinsertion sociale ». Pour toutes ces raisons, il est indispensable de ne pas oublier les compagnons qui sont en prison.

Conclusion

Nous ne pouvons pas nous habituer à la répression. Il est nécessaire de trouver des alternatives qui nous aident à la combattre, à nous coordonner avec d’autres luttes, à nous mettre en relation pour faire face à la politique de terreur menée par l’État Mexicain.

(1) Le 7 octobre la juge des délits non graves Marcela Ángeles Arrieta a fixé une caution de 130, 000 pesos (un peu plus de 7000 euros, ce qui est totalement disproportionné par rapport au salaire minimum mexicain qui est de 3 euros par jour environ). Cette somme a été réglée mais le jour prévu de sa libération, un groupe de policiers ont ramené Mario en prison, la tête couverte et en le rouant de coups, sans donner d’explications. L’argument de la Juge a été que Mario est une personne dangereuse pour la société. De cette façon, la juge a annulé sa remise en liberté sans prévenir la défense.

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Traduit par les trois passants
Correction Myriam et Valérie

Source en espagnol (Reseña tomada de la exposición de Nuria Ramírez en el I Foro contra la Represión)

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Liberté pour Mario González! Halte au harcèlement contre Nuria Ramírez !

libertémain
Depuis l’Europe nous exigeons que cesse le harcèlement contre Nuria Roxana Ramírez, activiste et compagne de Mario González, prisonnier depuis le 2 octobre 2013. Nous exigeons également la libération immédiate de Mario !

Les collectifs européens, ci-dessous, annexent leurs signatures en soutien au communiqué de solidarité avec Nuria Roxana Ramírez émis depuis le Mexique. Nuria est la compagne de Mario González, harcelée par le Gouvernement de la Ville de Mexico et criminalisée par les médias de désinformation capitalistes, qui diffusent des mensonges en permanence. Nous exigeons en même temps la libération immédiate de Jorge Mario González García, et nous restons attentifs à la résolution du deuxième tribunal collégial en matière pénale du premier circuit du pouvoir judiciaire de la fédération, à propos de son recours (Amparo).

23 juin 2014

Nous exprimons notre préoccupation et notre rejet des accusations du Gouvernement de la Ville de Mexico à l’encontre de notre compañera Nuria Roxana Ramírez. Les fonctionnaires du gouvernement ont signalé à plusieurs médias que Nuria était parfaitement identifiée comme l’une des personnes ayant pris part à la manifestation du jeudi 12 juin 2014, lors d’un événement qui a eu lieu au Centre des Droits de l’Homme de la Ville de Mexico (CDHDF) et auquel participait Miguel Ángel Mancera, le maire de la ville. Les fonctionnaires ont même donné à la presse le nom complet de Nuria, qui est la compagne de Jorge Mario González García, emprisonné et torturé par le Gouvernement de la Ville de Mexico (GDF) le 2 octobre dernier, et qui se trouve actuellement hospitalisé dans la tour médicale de Tepepan.

Ceci est d’autant plus inquiétant que, dimanche 15 juin, Héctor Serrano Cortés, le secrétaire du Gouvernement de la Ville de Mexico affirmait l’existence d’enquêtes préliminaires menées par le Bureau du Procureur Général de Justice du District Fédéral (de la Ville de Mexico) – PGJDF – contre les personnes ayant participé à cette manifestation, lançant ainsi une menace contre notre compañera Nuria.

Face à ces faits, nous tenons à faire savoir que les accusations contre Nuria Ramírez sont totalement fausses, et que même les personnes à l’initiative de la manifestation nient catégoriquement que Nuria y ait participé. À ce propos, plusieurs médias ont corrigé l’information fournie par le Gouvernement de la Ville de Mexico qui, malgré tout, insiste sur l’accusation.

Pour notre part, nous affirmons clairement que, le même jour et à la même heure, Nuria se trouvait au Forum contre la répression à l’Université Autonome Métropolitaine de Mexique siège Xochimilco, ce que prouve une vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=DArPVxhdPkM.

Ce n’est pas par hasard, ni par erreur, que le Gouvernement de la Ville de Mexico lance des accusations contre notre compañera Nuria. Il tente en effet de lui attribuer des comportements qui peuvent être utilisés, plus tard, pour exercer des actions répressives à son encontre. C’est là, très clairement, la stratégie habituelle du Gouvernement de la Ville de Mexico, comme il l’a déjà montré avec Mario, Luna Flores et d’autres activistes considérés comme dangereux à cause d’actes créés de toutes pièces par les autorités, dans des circonstances où les compañeros en question n’étaient même pas présents.

Nous affirmons également que le fait d’exprimer son désaccord, de protester ou de manifester est un droit, et que personne ne peut être poursuivi, emprisonné ou harcelé pour ces faits ni, de même, pour afficher une quelconque position politique. Le discours de violence qu’utilise le Gouvernement de la Ville de Mexico essaie de justifier la véritable violence érigée en mode de gouvernement par le gouvernement lui-même sur la société en général et à l’égard des mouvements sociaux en particulier, comme il l’a été clairement démontré lors de la répression exercée contre les manifestants à partir du 1er décembre 2012.

L’entreprise de diffamation du Gouvernement de la Ville de Mexico à l’égard de Mario González a atteint sa compagne et les personnes proches qui ont dénoncé la politique répressive de ce gouvernement, et qui luttent continuellement pour la libération de Mario. Nous, les signataires de cette lettre, reconnaissons l’importance du travail de notre compañera Nuria pour arriver à obtenir la libération de Mario, et rendons le Gouvernement de la Ville de Mexico responsable de tout type de représailles ou d’atteinte à l’intégrité physique et morale de Nuria Ramírez. Nous exigeons des excuses publiques et un éclaircissement dans ce sens. De plus, le Gouvernement de la Ville de Mexico doit assumer sa responsabilité dans l’arrestation arbitraire et injustifiée de Mario González.

Liberté immédiate pour Mario González!
Halte à la répression et au harcèlement contre Nuria Ramírez!
Halte à la persécution et diffamation des militant-e-s sociaux !

-Associació Solidaria Cafè Rebeldía-Infoespai – Barcelona, Catalunya
-Caracol Solidario, Besançon, France
-Caracol Zaragoza (Estado español)
-CSPCL, Paris, France
-Fédération anarchiste (France, Suisse, Belgique)
-Gruppe B.A.S.T.A., Munster, Allemagne
-Internationale des Fédérations anarchistes (IFA)
-La Pirata : Nodo Solidale, Italie et Mexique,
Collettivo Zapatista de Lugano, Nomads Bologna et Berlin,
Adhérents individuels
-Les trois passants, Paris, France
– Mut Vitz 13 Marseille, France
– The UK Zapatista Solidarity Network:
Dorset Chiapas Solidarity Group
Edinburgh Chiapas Solidarity Group
Kiptik (Bristol)
London Mexico Solidarity Group
Manchester Zapatista Collective
UK Zapatista Arts, Culture and Education Collective
UK Zapatista Translation Service
Zapatista Solidarity Group – Essex University

Source en espagnol

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Depuis l’Europe: un cri pour la liberté de Jorge Mario González García.

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20 mai 2014

Pour amplifier la campagne permanente pour la liberté de Jorge Mario González García et lui envoyer une salutation pleine de courage et de rébellion, nous nous joignons, ce 20 mai, par cette lettre, au cri collectif pour sa liberté.

D’abord, Mario, comme tu le sais, nous sommes toujours là. Nous ne t’avons pas oublié, compagnon, et nous continuons à faire connaître ton cas, ta lutte, tes mots, du mieux que nous pouvons. Depuis le mois de mars nous diffusons également ta vidéo.

Dans ces moments difficiles où s’intensifient la répression et l’acharnement du Pouvoir, de ceux qui là-haut piétinent, harcèlent, assassinent, emprisonnent,nous devons continuer avec courage et avec force.

L’attaque contre nos compagnons et compagnonnes zapatistes et l’assassinat de Galeano, votan (gardien) de la Petite École zapatiste, nous ont laissés plus enragés que jamais. Mais cette rage qui inonde aujourd’hui nos cœurs fait que l’oubli n’y trouve pas de place, et n’en trouvera jamais.

En ces moments difficiles, Mario, nous sommes toujours là et nous ne t’oublions pas.

D’ici, même si nous sommes loin, nous te disons : courage, courage depuis ta tranchée de lutte. Nous voulons te dire que tes communiqués nous ont donné beaucoup d’énergie pour ne pas nous rendre et pour continuer la lutte, coûte que coûte, pour cette liberté qu’ils nous enlèvent, qu’ils conditionnent et qu’ils marchandent quotidiennement.

D’ici, compa, même si nous sommes loin, et même si nous ne t’envoyons que ces quelques lignes, nous te disons que nous continuons à avancer, que nous sommes ici et que nous ne nous rendons pas.

Un salut à tous les compas qui, d’une manière ou d’une autre, organisent des actions, des réunions, des forums pour la liberté de Mario.

Aujourd’hui, nous envoyons une forte accolade à Mario González et nous exigeons par le cri collectif de ce 20 mai, et tous les autres cris qui continueront à se répandre : Liberté pour Mario Maintenant !

Liberté pour Luis Fernando Bárcenas, Carlos López, Amélie Pelletier, Fallon Poisson et Abraham Cortez !

Ici en bas, quand la rage inonde notre cœur, nous ne nous fatiguons pas, nous ne nous rendons pas !

En solidarité et contre l’oubli !

Les trois passants, Paris (France)
International des Fédérations Anarchistes (IFA)
Fédération Anarchiste (France, Suisse, Belgique)
Confederación General del Trabajo –CGT (Estado Español)
Caracol Solidario, Besançon (France)

Source en espagnol

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Mexico: Communiqué de Jorge Mario González García, première et deuxième partie.

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Jorge Mario González García, Ville de Mexico, mai 2014.

Aujourd’hui, je veux envoyer une salutation aux gens pauvres, rebelles, conscients, solidaires, dépossédés, dissidents, exclus, qui cheminent à contre-courant, inadaptés à cette société malade, aux gens exploités, nobles, humbles, sensibles, misérables, malheureux, prisonniers, différents de l’exploiteur, trompés, désespérés, attrapés, tristes, maltraités, frappés, humiliés, discriminés, piétinés et à ceux qui lisent ces simples lignes de quelqu’un qui pense que toute cette injustice ne peut pas continuer.

Une excuse pour mon silence, je sais qu’il est très important de maintenir la communication, bien que je n’ai pas écrit depuis longtemps, c’est grâce à l’aide de ma compagne que mes lettres peuvent se répandre ailleurs, j’essaierai d’écrire plus souvent, j’ai beaucoup de choses à dire, bien que parfois il m’est difficile de le faire.

Un mois est passé à peu près depuis que j’ai reçu le résultat de l’appel déposé, qui a confirmé la sentence du juge. A partir de cet instant, j’ai commencé à comprendre que ma réclusion allait durer un bon moment, peut-être jusqu’au recours qui vient d’être déposé, à une autre instance, ou même jusqu’à 50 ou 60 % de ma condamnation à 5 ans 9 mois de prison ; le fait d’y penser a été difficile pour moi, puisque la réclusion est une méthode de répression qui implique beaucoup de choses négatives à tous points de vue. Je pense aux autres prisonniers et prisonnières politiques qui sont en train de vivre des moments difficiles, comme Álvaro Sebastián et bien d’autres ex-prisonniers qui ont montré une grande force : Alberto Patishtan, condamné à 60 ans et emprisonné pendant 13 ans, ou encore, les prisonniers et prisonnières d’Atenco qui ont été condamnés à de lourdes peines de prison après avoir vécu une forte répression pour défendre leurs terres, tous ont été libérés grâce à la solidarité, je les salue tous et toutes. Ces histoires témoignent de la lutte impressionnante menée pour changer l’ordre des choses.

Ces dernières semaines j’ai reçu des bonnes nouvelles puisque plusieurs compagnons qui étaient prisonniers dans la prison nord et qui avaient été arrêtés suite à la répression du 2 octobre 2013, ont été libérés.

J’ai aussi été mis au courant qu’apparemment, les personnes arrêtées le 1er décembre 2012 seront indemnisées du fait que l’État les a torturées et arrêtées arbitrairement, comme il a l’habitude de le faire et continuera de le faire, puisque la répression est son unique fonction professionnelle ; cyniquement l’État pense qu’avec l’indemnisation tout finira par être oublié, alors que la mort du compagnon Kuy n’est même pas mentionnée. Les seuls qui veulent oublier ce sont eux, les gens du pouvoir. Et que dire d’Almeida ? Qu’après la répression qui s’est abattue contre la marche silencieuse de mardi dernier en protestation contre les lois de télécommunications, on prétend que la police de la ville de Mexico est démocratique -comme si cela pouvait être crédible- et que cette ville protège la liberté d’expression, alors que nous savons que tout cela est dit seulement pour satisfaire les oreilles du pouvoir et pour tromper les ingénus.

À quelques jours du XVe anniversaire du début de la grève de l’UNAM de 1999, je veux exprimer mon admiration à cette génération qui a marqué l’histoire par sa grande conviction solidaire, rebelle, et combattante, qui a influencé les générations suivantes.

J’ai reçu la revue « Rebeldia Zapatista » dont une bonne partie est consacrée aux lettres anarchistes avec diverses réflexions, parmi ces lettres il y a celle d’un collectif de compagnons solidaires du Costa Rica qui m’a mentionné, je remercie cette revue d’avoir inclus cette lettre, ainsi qu’une photo où l’on voit une banderole portée par deux compagnons sur laquelle est écrit qu’ils réclament ma liberté depuis Guadalajara. Aux compagnonnes et compagnons de l’EZLN, je vous envoie une forte salutation et ma solidarité dans les moments difficiles et répressifs que vous êtes en train de traverser.

Je remercie pour leur inestimable solidarité, les compagnons et de compagnonnes prisonnier-e-s et ex-prisonnier-e-s politiques, les individus et organisations en tout genre et du monde entier, cela me fait plaisir de voir toute cette solidarité envers moi : communiqués, banderoles, slogans criés, manifestations, blocages et tagues dans la rue, rassemblements, assemblées, évènements, flyers, affiches, émissions de radio, notes dans les espaces de médias alternatifs, les vidéos qui parlent de ma situation, les livres, les fanzines que m’ont été envoyées, les lettres reçues, le soutien économique et juridique… tout cela m’encourage à ne jamais abandonner pour me relever après être tombé, je remercie beaucoup tous ceux et toutes celles qui ont soutenu la lutte pour la liberté de prisonnier-e-s.

Beaucoup de gens disent que personne ne peut rien faire contre le gouvernement ni en venir à bout, que mes objectifs sont utopies et qu’il faut seulement me préoccuper de moi-même, que si je continue en agissant ainsi, je vais rester enfermé ou je vais finir par disparaître ou par mourir. C’est probablement vrai, mais partout où je regarde, je vois la cruelle réalité dans laquelle nous nous trouvons coincés. Les motifs de nous révolter ne manquent pas et les motifs pour être heureux ne manquent pas non plus, je pense que vivre en se révoltant est la seule façon d’être heureux, c’est pourquoi parfois je suis à l’aise malgré les conséquences. C’est le chemin que je veux prendre, parce que pour moi, une petite dose de solidarité, de folie, de joie et de liberté, donne plus de satisfaction qu’une vie pleine de regrets, de tristesse, de lassitude, de résignation et d’oppression.

Est-ce qu’il est possible de « ne pas chercher des ennuis », de vivre « tranquille », sans risques et confortablement ? Peut-on être « impartiale » dans un monde comme celui-ci où il y a celui qui galère et celui plein de billets, celui qui arnaque et celui qui est arnaqué ? Est-il normale et plus convenant d’être une partie du problème et non pas une solution ? Est-ce que c’est mieux de se résigner parce que nous pensons que nous ne pouvons rien changer plutôt que de se battre et en finir avec tout ce qui nous opprime ? Nous vivons tranquillement tandis que les ressources naturelles sont sur-exploitées en condamnant les générations futures à (sur)vivre sur une planète privée des belles ressources naturelles que nous voyons encore ? Est-il préférable de supporter tant d’injustice, d’exploitation, de misère et d’hypocrisie qui nous entourent ?

Est-ce qu’il vaut mieux fuir toute cette réalité ou l’ignorer, alors qu’elle est tout le temps sous notre nez ? Quelle est la meilleure méthode pour combattre tout cela ? Si l’on choisit de faire face à l’exploiteur, chacun, selon les différentes situations et raisons, choisit sa méthode ; pour certains il est plus important de diffuser l’information, pour d’autres c’est l’action (qui peut être considérée aussi comme une forme de diffusion), et autres moyens. L’important est de choisir de quel côté on est, ou si on reste juste spectateur / position dans laquelle normalement tu ne risques pas grande chose sauf que tu peux subir les conséquences de la guerre, même si tu n’as pas décidé d’y participer.

Ce serait bien si tout cela n’existait pas, mais bien que nous soyons nombreux à le vouloir, malheureusement cela ne se passe pas ainsi : si tu ne fais pas partie de la solution, tu fais partie du problème. Je pense que faire partie de la solution c’est chercher et se battre pour l’émancipation : la solidarité de l’humanité pour et par l’humanité. Je suis sûr que c’est ça la solution : essayer de lutter pour tout cela, tout le temps, à travers l’action, la parole, l’écriture, la réflexion, la pensée, l’écoute, l’entraide, la lecture, le partage, l’observation, les cris, la lutte, la chanson, les pleurs, le rire, la danse et l’amour.

Pour tous et toutes, anarchie, santé et révolution sociale !
Solidarité avec Carlos, Amélie, Fallon et tous les prisonnier-e-s politiques dans le monde !

Communiqué de Mario González , mois de mai 2014.

Traduit par les trois passants et Caracol Solidario

Source

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CNA – Mexique : depuis dix ans, nous luttons pour la destruction du système carcéral.

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La Croix Noire Anarchiste – CNA est un réseau international de groupes qui travaillent pour la liberté des prisonniers et prisonnières, pour qu’ils et elles ne soient jamais oublié-e-s. Nous soutenons particulièrement des prisonnières et prisonniers anarchistes, mais nous n’oublions pas qu’il y a d’autres prisonniers qui luttent depuis l’intérieur même de la prison, qui ont des idées différentes et voient la lutte d’une autre façon. Ces derniers, nous les soutenons sans que cela veuille dire que nous nous identifions à leurs idées, mais nous nous identifions à leur résistance contre la bête carcérale. Nous ne nous pensons pas comme un collectif homogène, mais plus comme un espace pour coordonner des travaux et à travers l’appui mutuel et le libre consentement, nous nous accompagnons sur le chemin pour la liberté.

Nous sommes un groupe qui depuis dix ans se dédie à apporter une solidarité à nos frères et nos soeurs en prison. Nous luttons pour la destruction du système carcéral, car nous voyons que la prison, l’isolement et la punition, ne sont pas des solutions aux problèmes sociaux, mais qu’au contraire, ils renforcent le système. Nous ne voyons pas la prison comme un élément en plus du capitalisme et de la domination, mais comme un de ses piliers, c’est pour cela que nous considérons notre lutte anti-carcérale comme une lutte anti-capitaliste et anti-autoritaire. Nous pensons qu’il n’y a pas de remède aux prisons, elles ne servent à rien, nous n’en voulons pas. Nous désirons voir tomber ses murs et avec eux ce système. Nous recherchons une société libre avec des alternatives efficaces pour éviter l’existence de ces centres d’extermination. Nous voulons construire cette société dans le présent, dans notre quotidien, nous n’attendons pas qu’il y ait les conditions pour une révolution. Nous faisons la révolution dès maintenant. Nous savons qu’il y a différentes manières et modes de comprendre et de pratiquer l’anarchisme, mais nous croyons qu’il existe plusieurs points communs : la recherche du meilleur bien-être, de la plus grande liberté et du plus grand épanouissement pour tous les êtres humains, le fait de ne pas vouloir être opprimé ni oppresseur, le rejet de l’autorité centralisée et coercitive, la recherche de l’autorégulation de la liberté.

C’est pour cela que l’anarchisme, ou les anarchismes, sont extrêmement gênants pour le Pouvoir et nous, les anarchistes, sommes un énorme danger. Un danger qu’il faut combattre et pour cela, l’État utilise toutes les ressources légales, extra-légales qu’il a à portée de main pour fabriquer des cas et monter des accusations. Ce qui est en train de se passer dans la région mexicaine est une démonstration de cela. Arrestations, déportations, persécutions, menaces font partie d’une chasse aux sorcières que l’État a décrétée contre les anarchistes.

Depuis plus d’un an, le Gouvernement de la ville de Mexico conjointement avec les grands médias de communication, ont commencé une campagne contre l’anarchisme, en créant l’image d’un ennemi dangereux qu’il est nécessaire de combattre pour le bien de la société, et sous prétexte de combattre ce danger, ils ont approuvé et mis en place des mesures qui renforcent la machine du contrôle social : l’installation de plus de 20 mille caméras de surveillance dans toute la ville, la mise en place du Protocole de Contention des Foules, les réformes du code pénal local afin de durcir les peines, la fermeture du zocalo (place centrale) de la capitale pour empêcher l’arrivée de manifestations, l’augmentation toujours plus forte de la présence policière dans les rues, tout ceci n’est qu’une partie de ce contrôle.

Le bilan de cette politique, c’est plus de 500 personnes détenues durant différentes manifestations et mobilisations. Bien qu’elles ne soient pas toutes anarchistes, les médias répètent inlassablement qu’elles le sont. Cela fait partie de sa scénographie répressive, ils cherchent à lier chaque acte de désobéissance et de protestation à l’anarchisme, dans une tentative désespérée de cacher la réalité sociale où existe un énorme mécontentement qui est en train de s’étendre. En effet, il y a chaque fois plus de personnes qui sont dégoûtées des mensonges de la démocratie bourgeoise capitaliste et qui cherchent à construire des alternatives viables pour avoir une vie digne. Et nous sommes aussi de plus en plus nombreux à savoir que nous ne pouvons construire sans détruire jusqu’à ses fondations, tout ce qui nous opprime et nous exploite.

Plusieurs de ces détenus sont toujours enfermés. Notre frère anarchiste Jorge Mario González est l’un d’entre eux. Le 10 janvier, il a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison. Mario est en lutte depuis son arrestation. Il a fait une grève de la faim de 56 jours. Il y a aussi Salvador Martinez, skinhead antifaciste détenu le 2 octobre 2013 et qui se trouve dans l’attente de sa condamnation. Et aussi Luis Fernando Bárcenas, accusé d’avoir brûlé une arbre de noël propriété de Coca-cola, le 13 décembre dernier.

José Alejandro Bautista Peña, Abraham Cortez Ávila, Víctor Efrén Espinoza Calixto, José Daniel Palacios Cruz, Ilia Daniel Infante Trejo, Miguel Adrián Gutiérrez et Iribar Ibinarriaga Ramírez, ainsi que Gabriela “Luna” Flores sont aussi toujours détenu-e-s. Ils et elles ne se revendiquent pas anarchistes. Mais tant qu’ils sont prisonniers, tant qu’une seule personne est séquestrée par l’État, enfermée dans une cellule et privée de sa liberté, personne, aucun d’entre nous ne peut être complètement libre. C’est pour cela que nous exigeons leur liberté.*

Le 5 janvier, trois compagnons anarchistes ont été arrêtés après qu’une concession Nissan et un bâtiment du Ministère des Communications et des Transports aient été attaqués. Les arrestations de Carlos López, Amélie Pelletier et Fallon Poisson ont été le prétexte pour une recrudescence de la chasse aux anarchistes. Ils accusent nos frères de terrorismes. Face à cela nous n’avons rien d’autre à dire que pour nous, les seuls terroristes sont l’État et le Capital.

Au milieu de cette campagne anti-anarchiste, certains compagnons et compagnonnes ont organisé le Symposium International Anarchiste / Journées Informelles, en décembre dernier, avec l’intention de renforcer le discours et la pratique anarchiste. Dans ce Symposium, une intervention du compagnon Alfredo Maria Bonanno était prévue. L’État mexicain lui a refusé l’entrée sur le territoire en argumentant qu’il s’agissait d’une personne dangereuse et indésirable. A la fin du Symposium, le compagnon Gustavo Rodríguez a été arrêté et expulsé du pays. Récemment, Mario López “Tripa” qui avait été arrêté en 2012 et dont le procès est toujours en cours, a été arrêté. Le compagnon est sorti sous caution quelques jours plus tard.

Nous n’oublions pas non plus notre compagnon Álvaro Sebastián Ramirez, indigène de la région Lóxicha, actuellement emprisonné dans une prison de haute sécurité.

Nous ne demandons pas un jugement juste pour nos compagnons, ni n’implorons que cesse la persécution contre l’anarchisme. Nous savons que le Pouvoir continuera à nous persécuter et à nous criminaliser. Nous démontrerons que malgré la répression, la prison et les menaces, nos envies de liberté sont grandes et que, à travers l’organisation et la lutte, il est possible d’arriver à un monde meilleur.

PERSONNE NE SERA COMPLÈTEMENT LIBRE TANT QU’IL EXISTERA UNE SEULE PERSONNE PRISONNIÈRE.

À bas les murs des prisons !
Liberté pour toutes et tous !
Vive la Terre et la Liberté !
Vive l’anarchisme !

Croix Noire Anarchiste du Mexique.

Traduit par les trois passants et Caracol Solidario

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Note : Lettre envoyée pour la Soirée de solidarité pour les anarchistes et les adhérent-e-s de la Sexta zapatiste emprisonné-e-s au Mexique (16 avril 2014).

* Víctor Efrén Espinoza Calixto, Salvador Martinez, Ilia Daniel Infante Trejo, Miguel Adrián Gutiérrez et Iribar Ibinarriaga Ramírez ont été libérés.

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Mario González: Les liens de solidarité nous permettront de vaincre la peur pour défier cet ordre imposé.

marLettre de Mario González, lue le 20 mars 2014 dans le cadre du Kafé Disjonc’thé au Transfo,
en solidarité avec les prisonnièr-e-s anarchistes incarcéré-e-s à Mexico.

Bonjour compagnons et compagnonnes,

Je souhaite vous envoyer une forte accolade et vous remercier pour votre solidarité avec moi et les prisonniers et prisonnières anarchistes d’ici.

Avant de vous donner des informations sur mon cas, je voulais vous dire que, pour moi, ces liens qui sont en train de se construire sont très précieux. En effet, pour en finir avec le système « globalitaire », il est nécessaire de l’affronter depuis chaque coin de la planète, et cela toujours dans l’esprit libertaire.

Ces liens de solidarité nous permettront de vaincre la peur pour défier cet ordre imposé.

Au Mexique, une vague de répression s’est déchaînée contre toutes les luttes sociales en les qualifiant de violentes et de criminelles, et en les accusant d’attenter « aux intérêts de la société ». À chaque fois, les puissants créent de plus en plus de mécanismes pour criminaliser et contenir les protestations, et ils justifient auprès de la société la nécessité de les réprimer en prétendant protéger la sécurité de cette même société.

Je m’appelle Jorge Mario González Garcia. J’étais étudiant au collège de Sciences humaines de l’Université Nationale Autonome du Mexique (CCH-UNAM), une école fondée sur des principes critiques et caractérisée depuis sa création par une tradition et un enseignement combatifs. En effet une grande partie des étudiants et étudiantes de 1968 l’ont inaugurée. Depuis que j’y suis entré, je mène une activité de militant à l’intérieur et à l’extérieur de cette école.

Par exemple, nous nous sommes organisés pour ouvrir aux étudiants des espaces que les autorités avaient fermés. Nous nous sommes aussi organisés contre ces mêmes autorités qui voulaient en finir avec le peu qui restait du projet originel de ces écoles, tel que le sens critique, humaniste et social. Pour avoir entrepris cette lutte, nous, des élèves compagnons et compagnonnes, avons été frappé-e-s, menacé-e-s, expulsé- e-s et persécuté-e-s.

À la suite de notre dernière tentative pour récupérer notre place à l’Université Nationale Autonome du Mexique, au moment où je m’en allais du piquet de protestation que nous maintenions devant le rectorat et que je me rendais à la manifestation commémorant le massacre du 2 octobre de Tlatelolco, j’ai été arrêté dans un bus, et j’ai reçu d’innombrables coups et décharges électriques de la part des CRS. Nous avions été ciblés depuis la cité universitaire, pour être arrêtés.

Ensuite, ils m’ont fabriqué le délit d’attaque à la paix publique. Ils m’ont transféré en cachette en prison en utilisant un grand déploiement policier. Puis, alors que j’avais payé ma caution pour pouvoir suivre mon procès en liberté, j’ai été ré-arrêté car la juge a considéré que j’étais un danger social.

J’ai été condamné à cinq ans et neuf mois de prison. Cela fait cinq mois que je suis emprisonné et, cette semaine, je suis dans l’attente du résultat de l’appel. J’ai l’espoir de retrouver ma liberté dans les prochains jours. Je vous remercie infiniment de votre soutien, qui nous a déjà été très utile à moi et à mes êtres chers, et j’espère bientôt pouvoir vous remercier sans être derrière les barreaux.

Salud, anarchie et révolution sociale

Jorge Mario Gonzalez, dimanche 16 Mars 2014.

Traduit par les trois passants
Correction: Valèrie

*Lettre de Mario González, lue le 20 mars 2014 dans le cadre du Kafé Disjonc’thé au Transfo, en solidarité avec les prisonnièr-e-s anarchistes incarcéré-e-s à Mexico.

Le Transfo c’est 4 bâtiments squattés depuis novembre 2012, dont 3 sont dédiés à des activités collectives inscrites dans la lutte. Le Transfo c’est aussi un lieu expulsable et donc à défendre, car les propriétaires, EDF, en demandent l’expulsion.

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Depuis l’Europe : Solidarité avec les prisonniers et les prisonnières anarchistes de la ville de Mexico

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À Mario González
Au Comité de Solidarité avec Mario González
Aux compagnons et compagnonnes Anarchistes
Aux compagnons et compagnonnes de la Sexta
Aux compagnons et compagnonnes solidaires

13 janvier 2014

Aujourd’hui 12 janvier, nous avons pris connaissance de la sentence condamnant Mario González à cinq ans et neuf mois de prison. Nous n’avons pas le moindre doute : la justice ne viendra pas des tribunaux, elle ne viendra pas de ceux qui là-haut imposent leurs lois arbitraires et contradictoires.

Il est très clair que derrière cette sentence contre Mario, se cache une sentence contre tous les compagnons et toutes les compagnonnes anarchistes, contre tous ceux et celles qui se mobilisent, qui dénoncent, qui s’organisent, qui se rebellent, qui ne se rendent pas.

Avec l’attitude adoptée par la juge Marcela Ángeles Arrieta, ce sont non seulement les mouvements anarchistes qui sont visés mais aussi les mouvements étudiants et les jeunes. Cette criminalisation va à l’encontre du droit de manifestation, d’expression. Cette justice-là relève donc d’une totale imposture. La véritable justice viendra – c’est clair – de l’organisation de ceux et celles d’en bas, de la nôtre, elle viendra de la solidarité dont émergent la camaraderie, la cohérence et l’organisation collective.

Cette sentence est dirigée contre l’activisme politique de Mario depuis toujours. Ils n’ont pas trouvé d’autre solution que de l’accuser, sans preuves, mais sous le prétexte mensonger d’attaque à la paix publique. Or, «l’offense à la société » vient de toute la classe politique de là-haut et de son mauvais gouvernement, elle vient des tribunaux remplis d’injustice et de corruption. Mais cette classe politique qui, là-haut, se nettoie les mains très souvent pour occulter sa répression et son insolence, se trompe si elle croit étouffer la mobilisation solidaire avec Mario, qui se développe de jour en jour. Elle ne se rend pas compte que ce qu’elle est en train de faire, c’est d’élargir encore plus le soutien à Mario. Partout émergent des preuves de solidarité, car sa condamnation renforce la rage, l’organisation et la solidarité, non seulement avec lui mais avec tous ceux et celles qui font l’objet d’humiliation et de mépris de la part de toutes les autorités. Aujourd’hui nous élevons notre voix pour la libération immédiate de Mario González et celle de toutes et tous les détenu-e-s du 2 octobre 2013 : José Alejandro Bautista Peña, Abraham Cortez Ávila, Víctor Efrén Espinoza Calixto, José Daniel Palacios Cruz, Ilia Daniel Infante Trejo, Miguel Adrián Gutiérrez, Salvador Reyes Martínez et Iribar Ibinarriaga Ramírez.

Nous exigeons également la libération immédiate de Carlos López Martin, de celle des deux compagnonnes canadiennes arrêtées le 5 janvier dernier à Mexico : Fallon Poisson et Amélie Pelletier, accusées de dégâts matériels, sabotage, délinquance en bande organisée et terrorisme.

Nous sommes également au courant des arrestations de Luis Fernando Bárcenas Castillo arrêté le 13 janvier avec deux mineurs, entre eux, Isabel de la Madrid Flores.

Pour eux tous et toutes nous exigeons la liberté !!!
Sachez que ici en bas, quand la rage inonde notre coeur, nous ne nous fatiguons pas, nous ne nous rendons pas !

La lutte continue ! Nous sommes là !

Les Trois Passants (Libérons-Les !) France
Collectif Digne Rage de Lille, France
Plataforma de solidaridad con Chiapas y Guatemala de Madrid
International des Fédérations Anarchistes (IFA)
Fédération Anarchiste (France, Suisse, Belgique)
Confederación General del Trabajo (CGT) Estado Español
Confédération Nationale du Travail (CNT-F) France
ASSI (Acción social Sindical Internacionalista)
Gruppe B.A.S.T.A., Münster, Allemagne
Comité de Solidarité avec les peuples du Chiapas en Lutte, France
Centro de Documentación sobre Zapatismo -CEDOZ- Estado Español

Source

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 MEXICO: les anarchistes sont pris pour cible, signale Mario González

MARIOLBCela fait plus de 4 mois que Mario González García, étudiant âgé de 21 ans, se trouve en prison sans avoir eu le droit à un procès. Les délits d’atteinte à la paix publique ont été montés de toutes pièces pour pouvoir criminaliser son activisme politique et sa pensée anarchiste.

« La répression directe, les rafles, la surveillance, la police militarisée, l’espionnage, la prison reviennent : les anarchistes sont la cible d’une persécution nationale et internationale. Depuis les tranchées de cette prison j’élève ma voix pour aboyer ma rage et montrer mon mépris des porcs policiers soumis au système capitaliste, autoritaire et brutal ».
Mario

Ce que nous n’oublions pas : le 2 octobre 2013, comme ce fut le cas d’autres 2 octobre, la ville de Mexico se réveilla sous un gigantesque dispositif policier. La peur gouvernementale était aussi démesurée que les murs métalliques de 2,5 mètres de haut qui entouraient une bonne partie de la ville, ou que le déploiement de centaines de CRS préposés à faire la seule chose dont ils sont capables : réprimer, tabasser, emprisonner ceux et celles qui ne se rendent pas.

Ce que nous n’oublions pas : il y a quatre ans, le 2 octobre, Victor Herrera Govea, anarchiste et adhérent à la Sexta, sortit dans la rue comme beaucoup d’autres étudiants pour commémorer le massacre des étudiants à Tlatelolco, en 1968. Ce jour-là Victor ne rentra pas chez lui. Arrêté, il fut condamné par la juge Celia Marin Sasaki qui, quatre ans plus tard, le 2 octobre 2013, se chargerait de refuser la remise en liberté du compagnon Jorge Mario González García, également anarchiste.

Mario a été arrêté dans un transport public avec d’autres compagnons, quelques heures avant la manifestation commémorative du 2 octobre à laquelle il se rendait. Auparavant, la persécution politique contre Mario avait redoublé après l’installation d’un piquet de protestation dans l’esplanade du rectorat de L’Université Nationale Autonome du Mexique. Les compagnons y exigeaient leur réinscription suite à leur expulsion arbitraire du CCH Naucalpan – alors même, pour ce qui concerne Mario en particulier, que les témoignages de ses professeurs le signalaient comme un bon élève. Concernant cette persécution et cette criminalisation, les compagnons avaient dénoncé à plusieurs reprises le rôle des autorités universitaires qui les avaient menacés d’attenter à leur liberté s’ils ne levaient pas le piquet.

Face à tout cet arbitraire et à cause de l’abus de pouvoir commis par la juge Marin Sasaki, le compagnon a décidé de se mettre en grève de la faim. Après l’arrêt de sa grève de la faim qui a duré cinquante-six jours, les autorités pénitentiaires et la juge María Arrieta, en charge de son cas, n’ont guère fait pour faciliter sa libération. Au contraire, pendant l’audience, la juge a tenté d’intimider notre compagnon et de remettre cette deuxième audience déjà difficile à plus tard.

Depuis le début, il s’agit d’une vengeance politique. Le seul élément que la juge a obtenu tout au long de cette procédure arbitraire, a été le témoignage contradictoire de quelques policiers : ceux-ci, par le biais d’un tiers, ont reçu l’information que Mario lançait des objets depuis le bus qui le transportait à la manifestation du 2 octobre, ce qui ne représente aucun type de délit ni ne justifie le traitement infligé à notre compagnon jusqu’à ce jour. Après la décision de Mario de cesser sa grève de la faim, son état de santé ne s’améliore que très lentement. Le processus de récupération physique n’est pas simple, d’autant plus que notre compagnon n’a pas été suivi sérieusement par les médecins de la prison. Il n’a pas passé non plus les examens médicaux nécessaires à son rétablissement.

Mario vient d’être condamné le 10 janvier 2014 à cinq ans et neuf mois de prison pour atteinte à la paix publique et dégâts des biens d’autrui. Dégâts qui d’ailleurs n’ont pu être constatés ni évalués par la juge, qui l’a exempté de la réparation de ces dégâts imaginaires. Pour l’instant, la situation juridique du compagnon est bloquée du fait de l’appel de recherche de preuves entrepris par la juge.
Les preuves de solidarité continuent à abonder, tant au niveau national qu’international. La lutte pour sa libération continue.

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Mario Gonzalez : dernières nouvelles

mario gonzalesMario González incarcéré : entre l’arbitraire judiciaire et le mensonge politique

La lutte pour sa libération continue et s’élargit au Mexique et ailleurs.

Cela fait plus de deux mois que Mario González García, étudiant âgé de 21 ans, se trouve en prison sans avoir eu le droit à un procès.

Les délits d’atteinte à la paix publique ont été montés de toutes pièces pour pouvoir criminaliser son activisme politique et sa pensée anarchiste.

Après l’arrêt de sa grève de la faim qui a duré cinquante-six jours, les autorités pénitentiaires et la juge María Arrieta, en charge de son cas, n’ont guère fait pour faciliter sa libération. Au contraire, pendant l’audience, la juge a tenté d’intimider notre compagnon et de remettre cette deuxième audience déjà difficile à plus tard.

Selon l’avocat de Mario, la stratégie de la juge consiste à prolonger le plus possible le procès. Si elle a fait appel, c’est en effet pour rechercher plus de preuves contre Mario puisque jusqu’ici, aucun élément juridique ne permet de construire une accusation fondée et cohérente contre lui. Le dossier manque de preuves réelles.

Depuis le début, il s’agit d’une vengeance politique. Le seul élément que la juge a obtenu tout au long de cette procédure arbitraire, a été le témoignage contradictoire de quelques policiers : ceux-ci, par le biais d’un tiers, ont reçu l’information que Mario lançait des objets depuis le bus qui le transportait à la manifestation du 2 octobre, ce qui ne représente aucun type de délit ni ne justifie le traitement infligé à notre compagnon jusqu’à ce jour.

Après la décision de Mario de cesser sa grève de la faim, son état de santé ne s’améliore que très lentement. Le processus de récupération physique n’est pas simple, d’autant plus que notre compagnon n’a pas été suivi sérieusement par les médecins de la prison. Il n’a pas passé non plus les examens médicaux nécessaires à son rétablissement. C’est grâce aux médecins solidaires externes à la prison qu’il a pu bénéficier d’un suivi minimal. Il est indispensable que Mario reçoive un traitement adéquat et adapté à son état de santé, surtout au niveau du transit intestinal et stomacal.

Pour l’instant, la situation juridique du compagnon est bloquée du fait de l’appel de recherche de preuves entrepris par la juge. Il a été également mentionné la nécessité de ré-envoyer Mario à la prison d’Orient ; or, une telle décision représenterait un danger certain pour sa santé.

Les preuves de solidarité continuent à abonder, tant au niveau national qu’international. D’une part, une campagne intitulée « Pour Mario libre » a été lancée il y a quelques semaines par des artistes solidaires et par une partie de la société civile mexicaine ; d’autre part, ses compagnons anarchistes continuent d’exiger sous de multiples formes la liberté immédiate du compagnon… La lutte pour sa libération continue.

Mario n’est pas seul, nous sommes comme tant d’autres, avec lui !

Par Les trois passants
Correction: Valérie

Sources

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MEXICO : Des collectifs internationaux exigent la libération immédiate de Mario Gonzáles

solidaridad-mario-gonzalezwebEn copie à :

Dr. Miguel Angel Mancera
Chef du gouvernement de la ville de Mexico
Lic. Rodolfo Fernando Ríos Garza
Procureur Général de la Justice de la Ville de Mexico

9 Décembre 2013

Les collectifs signataires de cette lettre, depuis nos différents lieux et géographies, exigeons la libération immédiate de Mario González, un jeune injustement arrêté le 2 octobre dernier.

Nous considérons son emprisonnement et sa persécution comme un acte de criminalisation des jeunes, des anarchistes et de toutes celles et ceux qui lèvent leurs voix et se rebellent face au système capitaliste.

Nous sommes informés de sa détention et de son procès en justice qui a été, depuis le début, plein d’irrégularités et de graves violations de ses droits humains. En plus, pour nous, il est clair que cette punition imposée à Mario est une façon de faire un exemple, de montrer la main de fer qui s’abattra sur toutes celles et ceux qui ne seront pas en conformité avec les voies « institutionnelles » et sur toutes celles et ceux qui pensent et agissent autrement. Le lynchage médiatique ainsi que la répression déclenchée par le nouveau PRI deviennent les fondements d’un système marqué par l’autoritarisme d’Enrique Peña et ses reformes structurelles, la violence employée et la poursuite du pillage des territoires indigènes et paysans.

Mario est resté en grève de la faim pendant 56 jours pour exiger sa libération, il a perdu lors de celle-ci plus de 16 kilos et son état de santé s’est gravement détérioré. Tout ceci n’a guère touché la juge qui, à deux reprises, a suspendu les audiences en raison de l’absence des policiers qui avaient été cités à comparaître. La prochaine audience aura lieu le 10 décembre.

Peu à peu nous sommes de plus en plus nombreux à voir en Mario un exemple de lutte et de dignité. Peu à peu nous sommes de plus en plus nombreux à exiger sa liberté.

Les trois passants, Paris, France
CGT – État espagnol
Gruppe B.A.S.T.A., Munster, Allemagne
Comite de La Palabra Verdadera, Oeste de Colombia
UK Zapatista Translation Collective
Dorset Chiapas Solidarity Group
South-West England Committee of the True Word
red YA-BASTA-NETZ d’Allemagne
Centro de Documentación sobre Zapatismo -CEDOZ- État espagnol
Plataforma de Solidaridad con Chiapas y Guatemala de Madrid
Asociaciòn Ya Basta! Milano, Italie
Comitato Chiapas “Maribel” – Bergamo, Italie
ASSI( Acción Social Sindical Internacionalista)État espagnol
Plataforma de Solidaridad con Chiapas de Aragón
Grupo Cafez, Belgique
London Mexico Solidarity Group
Asociaciòn Ya Basta! Milano, Italie
Wellington Zapatista Support Group, Nouvelle Zélande
Latin America Committee, Nouvelle Zélande
la Pirata (nomads Bologne, Berlin, colectivo zapatista lugano, Suisse,
Colectivo nodo solidale Rome et Mexique)
Pozol Colectivo, Chiapas
Manchester Zapatista Solidarity Group
Caracol Solidario, Besançon, France
Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte (CSPCL)
Internationale des Fédérations anarchistes

INDIVIDUS
Julie Webb-Pullman, Nouvelle Zélande
Will Simpson, UK
Andrew Green, UK
Xochitl Leyva (Chiapas)
Rita Valencia (Chiapas)
Anika Meckesheimer, Albert- Ludwigs- Universität Freiburg, Allemagne
Elena Grillenzoni (France)

Source en Anglais

Source: blog Solidaridad con Mario Gonzales en Espagnol

Traduit par les trois passants et Caracol Solidario

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Mario González met fin à sa grève de la faim, la lutte pour sa liberté continue !

mario 49 dias huelga de hambre

Pendant une conférence de presse, la famille de Mario a confirmé que le 3 décembre dernier, le compagnon a décidé de finir la grève de la faim qu’il avait commencé il y a 56 jours et qui avait pour but d’exiger sa libération immédiate. D’autre part, les médecins qui l’ont suivi pendant tout ce temps ont informé que le compagnon Mario était en train d’entrer dans une phase où les dégâts collatéraux pourraient bien être irréversibles.

Le compagnon Mario González se trouve toujours hospitalisé dans la prison féminine de Tepepan, où ses amis et sa famille ont installé un piquet de protestation pour mettre la pression sur les autorités et exiger la libération immédiate du compagnon.

Pendant les 56 jours qu’a duré sa grève de la faim, nombreuses ont été les lettres de solidarité, les actions, les évènements venant du Mexique, d’Amérique Latine et d’Europe. À ce propos Mario a fait parvenir plusieurs communiqués où il signalait « Je vous remercie infiniment, toutes et tous, pour votre solidarité, vos lettres me remplissent de force et vos actions me font sentir que tout n’est pas perdu ». « La révolte continue, et c’est un chemin où il n’y a pas de retour en arrière ! » disait-il dans son communiqué du 28 novembre. Lors de sa dernière déclaration et devant l’insensibilité et le mépris de la juge et des autorités, Mario a signalé « je ne pense pas leur donner le plaisir de me voir mourir ici ».

Bien que la grève soit finie, la famille et les amis de Mario lancent un appel à continuer les manifestations de soutien jusqu’à ce que Mario sorte libre et pour lui rappeler qu’il n’est pas tout seul.

Mario no está solo!
Libertad a todxs!

Sources CNA et Solidaridad Mario Gonzales

Depuis l’Europe : Solidarité avec Mario González

libmario

Au Compagnon Mario González
À sa famille et à ses amis
À la Sexta
Au Réseau contre la Répression
Aux compagnon-ne-s anarchistes au Mexique et dans le monde

Novembre 2013

Ce que nous n’oublions pas : le 2 octobre 2013, comme ce fut le cas d’autres 2 octobre, la ville de Mexico se réveilla sous un gigantesque dispositif policier. La peur gouvernementale était aussi démesurée que les murs métalliques de 2,5 mètres de haut qui entouraient une bonne partie de la ville, ou que le déploiement de centaines de CRS préposés à faire la seule chose dont ils sont capables : réprimer, tabasser, emprisonner ceux et celles qui ne se rendent pas.

Ce que nous n’oublions pas : il y a quatre ans, le 2 octobre, Victor Herrera Govea, anarchiste et adhérent à la Sexta, sortit dans la rue comme beaucoup d’autres étudiants pour commémorer le massacre des étudiants à Tlatelolco, en 1968. Ce jour-là Victor ne rentra pas chez lui. Arrêté, il fut condamné par la juge Celia Marin Sasaki qui, quatre ans plus tard, le 2 octobre 2013, se chargerait de refuser la remise en liberté du compagnon Jorge Mario González García, également anarchiste.

Mario a été arrêté dans un transport public avec d’autres compagnons, quelques heures avant la manifestation commémorative du 2 octobre à laquelle il se rendait.

Auparavant, la persécution politique contre Mario avait redoublé après l’installation d’un piquet de protestation dans l’esplanade du rectorat de L’Université Nationale Autonome du Mexique. Les compagnons y exigeaient leur réinscription suite à leur expulsion arbitraire du baccalauréat CCH Naucalpan – alors même, pour ce qui concerne Mario en particulier, que les témoignages de ses professeurs le signalaient comme un bon élève. Concernant cette persécution et cette criminalisation, les compagnons avaient dénoncé à plusieurs reprises le rôle des autorités universitaires qui les avaient menacés d’attenter à leur liberté s’ils ne levaient pas le piquet.

Mario est le seul compagnon à rester en prison pour délit d’atteinte à la paix publique – délit considéré non grave . Les irrégularités et les violations ont été systématiques, depuis la torture qu’il a subie avant d’être emprisonné jusqu’aux refus de le remettre en liberté, en passant par les mauvais traitements qu’il reçoit en prison.

Face à tout cet arbitraire et à cause de l’abus de pouvoir commis par la juge Marin Sasaki, le compagnon a décidé de se mettre en grève de la faim. Aujourd’hui, Mario arrive à son quarante-septième jour de grève. Il a perdu plus de douze kilos et son état de santé est critique.

Pour toutes ces raisons, face à l’attitude répressive bien connue du gouvernement de la Ville de Mexico et du gouvernement d’Enrique Peña Nieto, et devant l’incompétence servile du système judiciaire, la rage et la détermination nous unissent aujourd’hui pour exiger le respect de l’intégrité physique et psychologique du compagnon Mario González.

Comme il y a quatre ans dans le cas du compagnon Victor Herrera Govea, nous réitérons aujourd’hui notre entière solidarité avec le compagnon Mario González !
De la juge Marin Sasaki, aujourd’hui comme il y a quatre ans, nous exigeons la libération immédiate du compagnon Mario qui se trouve dans un état de santé critique.

Halte à la persécution politique contre Mario González !
Liberté immédiate à Mario !
Liberté à tous les prisonniers du 2 octobre 2013 !

Nous rendons responsables le gouvernement fédéral, celui de la ville de Mexico, et la juge Marin Sasaki du sort du compagnon Mario.

Les trois passants, Paris, France.
Caracol Zaragoza, État espagnol
La adhesiva, Barcelone
Comitato Chiapas « Maribel », Bergamo, Italie
Centro de Documentación sobre Zapatismo -CEDOZ-, État espagnol
CGT – État espagnol
ASSI (Acción social Sindical Internacionalista)
Plataforma de solidaridad con Chiapas de Aragón
Lo Comitat Chiapas d’Aude, France
Tamazgha, Paris, France
Gruppe B.A.S.T.A., Munster, Allemagne
La Reus, Cultural i Solidària per la Pau – Reus. Catalunya
Colectivo la digne rage, Lille, France
Comité de Solidarité avec les Peuples du Chiapas en Lutte, France
Association Mut Vitz 13, Marseille, France
Secrétariat international de la CNT, France

Traduit par les trois passants
Correction: Valérie

Source

Mario González : nous nous verrons bientôt dans les rues !

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Communiqué de Mario, 28 novembre 2013

À tous et à toutes les ingouvernables du monde
À toutes les organisations solidaires
Aux médias libres
Au peuple en général

À 51 jours de ma grève de la faim, je veux remercier avant tout les gens qui de diverses façons se solidarisent avec la lutte pour ma libération.*

Aujourd’hui, depuis ma chambre à l’hôpital de Tepepan, j’ai entendu les cris réclamant ma liberté. Votre présence me nourrit et me remplit de force.

Le 26 novembre, une fois de plus, la juge a suspendu mon audience, c’est évident qu’elle n’en n’a rien à cirer de mon état de santé, elle suit la consigne de me maintenir enfermé (bien qu’elle n’ait pas les éléments pour le faire) et ainsi de me laisser mourir ici, mais cela ne sera pas si facile, car notre effort ne peut pas passer inaperçu et même s’ils ne veulent pas me libérer tôt au tard nous réussiront à obtenir ma liberté.

Ces pauvres fonctionnaires et politiciens ne peuvent croire que nous soyons capables de donner notre vie pour un rêve, tandis qu’eux se prennent pour des dieux, soutenus par leurs lois qui restreignent notre liberté. Ils veulent nous punir, nous les incorruptibles, les incorrigibles qui n’accepterons jamais ni leur jeu ni leurs règles, ni de nous contenter de leurs miettes.

Je suis confiant, nous nous verrons bientôt dans les rues, et je sortirai d’ici.

« La révolte continue,
et c’est un chemin où il n’y a pas de retour en arrière ! »

28 novembre 2013
Mario González

*Aujourd’hui 2 décembre, Mario en sera à son 55e jour de grève de la faim.

Traduit par les trois passants / correction Myriam

Source

estrellita

Lettre du compagnon anarchiste Mario González García

mario gonzales

Au peuple en général :

Je suis Jorge Mario González García et me trouve séquestré par le gouvernement dans la maison d’arrêt pour détenus masculins de l’Oriente.

On m’accuse d’attaques à la paix publique, mais c’est un délit fabriqué à mon encontre, qui relève des instruments ordinaires de la répression contre le mouvement étudiant et la lutte sociale. Les causes de mon arrestation ne sont pas légales mais politiques.

Aujourd’hui, depuis cette prison, j’embrasse les compagnons et les compagnonnes qui sont sortis libres. Cette expérience doit servir à nous rendre encore plus forts et empêcher qu’ils remplissent nos cœurs de peur.

Dès l’ordre de re-détention émis à mon encontre, j’ai commencé une grève de la faim pour signifier immédiatement que j’exigeais ma précieuse liberté. Ce maudit gouvernement essaye de punir de façon exemplaire ceux qui ne croient pas en lui. De plus, il criminalise les anarchistes en les traitant de casseurs afin que l’anarchisme, l’idée la plus pure et la plus sincère de l’humanité, soit, par ignorance, mal vue.

Je veux remercier tous ceux et celles qui se sont montrés solidaires envers moi. La répression directe, les rafles, la surveillance, la police militarisée, l’espionnage, la prison reviennent : les anarchistes sont la cible d’une persécution nationale et internationale. Depuis les tranchées de cette prison j’élève ma voix pour aboyer ma rage et montrer mon mépris des porcs policiers soumis au système capitaliste, autoritaire et brutal. Quand je sortirai libre, mon mépris se fera sentir dans les rues et là où le mouvement étudiant me mènera.

Une salutation sincère à tous ceux et celles qui résistent et n’oublient pas les prisonniers.

Notre bien le plus précieux est la liberté : c’est pourquoi il faut lutter pour elle avec foi et courage. Salut à tous les prisonniers et prisonnières pour avoir lutté dans tout le Mexique et dans le monde.

Que la solidarité ne s’arrête jamais !! Nous détruirons leurs geôles !!

Combativement
Jorge Mario González García.
10 octobre 2013, ville de Mexico

***

Antécédents:

2octnopardon

Le 2 octobre 2013, quelques heures avant les manifestations prévues pour commémorer le massacre des étudiants en 1968, la ville de Mexico se réveille sous un fort dispositif policier. Des murs métalliques de 2,5 mètres de haut entourent une bonne partie de la ville et des centaines de CRS sont mobilisés.

Le 2 octobre 1968, à quelques jours de l’imposition des Jeux Olympiques, le gouvernement de Gustavo Díaz Ordaz et son Ministre de l’intérieur, avec l’aide de l’armée, réprimèrent brutalement la révolte étudiante en assassinant plus de 300 personnes et en faisant 700 blessés et 6000 arrestations.

Ce 2 octobre 2013, une manifestation de plusieurs milliers de personnes à Mexico commémorait le quarante-cinquième anniversaire du massacre des étudiants en 1968. Des affrontements entre des groupes de manifestants et la police ont fait au moins 50 blessés.

Une fois de plus, la répression policière fait irruption à cette date déjà historiquement douloureuse. L’usage démesuré de gaz lacrymogène, le lancement aveugle de flash-balls ont laissé derrière eux plus d’une centaine de détenu-e-s (cinq détenus étaient des mineurs, comme le démontrent plusieurs vidéos).

Malgré les déclarations du Gouvernement de la ville de Mexico niant cette violence policière, le constat des organisations, des collectifs, des médias libres et indépendants, des vidéastes solidaires laisse connaître aux yeux de tous la forte répression qu’ont subie ce jour-là, non seulement les manifestant-e-s mais aussi les passant-e-s. Plusieurs personnes arrêtées sont sorties de prison sous caution ; dans certains cas, elles ont dû payer 130 000 pesos, 8000 euros environ, ce qui représente un abus de pouvoir total étant donné les dures conditions économiques.

Selon les dernières informations provenant de la Croix Noire Anarchiste du Mexique, le compagnon anarchiste Mario González García se trouve encore en prison. Mario a été arrêté avec dix autres compagnons ce 2 octobre 2013, en se rendant à la manifestation. Le bus qui le transportait a été intercepté par plusieurs voitures de police ; après avoir fait descendre tous les passagers, ils ont arrêté onze personnes, parmi lesquelles se trouvait Mario.

Mario et d’autres jeunes arrêtés avaient installé un piquet de protestation contre les réformes éducatives, en dehors du rectorat de l’Université Nationale Autonome du Mexique (UNAM). Quelques jours avant son arrestation, les jeunes avaient été menacés par le propre recteur de cette université, Jose Narro, qui avait exigé qu’ils quittent le lieu et abandonnent le piquet, sans se soucier de leurs demandes et en leur disant de faire attention à leur situation juridique qui risquait de se dégrader. Il faut souligner que tous les compagnons qui participaient à ce piquet de protestation ont été victimes d’une constante campagne de lynchage, de criminalisation et de persécution politique. Cette arrestation laisse penser que les étudiants arrêtés, dont Mario, ont été suivis tout au long du trajet de leur sortie de l’université jusqu’à la manifestation.

L’arbitraire ne s’arrête pas là : ces jeunes ont été portés disparus pendant quatre heures après leurs arrestations, et pendant ce temps-là ils ont été torturés, passés à tabac et ont reçu des décharges électriques. C’est à cause de cela que Mario a été blessé principalement au bras droit et à la jambe gauche ; jusqu’à aujourd’hui il n’a pas reçu le traitement médical adéquat.

Actuellement il y a huit autres prisonniers, en plus de Mario, incarcérés dans la maison d’arrêt – «Nord» à Mexico. Ils sont accusés d’attaques à la paix publique en bande organisée, raison pour laquelle ils n’ont pas pu sortir sous caution. Quant à Mario, il se trouve actuellement à la maison d’arrêt «d’Oriente » à Mexico ; la libération sous caution lui a été concédée mais une fois payée, sa liberté lui a été révoquée à nouveau. Toute une campagne médiatique a été montée pour le décrédibiliser en soulignant ses antécédents et en l’accusant de vol et d’occupation de l’université. Mario et sa famille ignorent sa situation juridique, la seule réponse qu’ils ont obtenue jusqu’ici est que sa libération sous caution a été révoquée par ordre du juge. À tout moment les droits de Mario ont été bafoués. Une fois de plus l’arbitraire l’emporte, la justice s’efface sans laisser de traces de son pourrissement.

Liberté pour Mario !

Liberté aux huit prisonnier-e-s du 2 octobre !

Par les trois passants

Correction: Valèrie

Références : Croix Noire Anarchiste.

Autres vidéos:

http://www.youtube.com/watch?v=UdLeGuIirFQ

http://www.youtube.com/watch?v=c0wuhVGgyCc

http://www.youtube.com/watch?v=bFoPOGqejs

plus_d_infos

estrellita

MEXICO: La liberté sous caution du compagnon anarchiste Mario González a été encore une fois refusée, il continue sa grève de la faim

mario50
Aujourd’hui, 26 novembre, le compagnon Mario González comparaissait devant la 19e cour des « délits non graves » pour la séance de présentation des preuves. Cette audience a été annulée, parce que la partie accusatrice, dans ce cas il s’agit de deux policiers, ne s’est pas présentée. Celle-ci, selon la juge Marcela Arrieta, a été prévenue à temps qu’elle devait se présenter.

Étaient présents avec Mario les 8 compagnons Erick Leonel Aguilar Ruiz, Cristian Antonio Carmona Emmer, César Uriel Cruz Elías, Carlos Jhasi Jarquín Peña, Hugo Guillermo Mejía Ventura, José Luis Ramírez Alcántara, Aztlalli Cabrera Prado et Irene Pérez Villegas, qui ont été détenus ensemble de façon arbitraire alors qu’ils se rendaient à la manifestation du 2 octobre 2013.(1)

Ils ont été descendus du bus où ils voyageaient, et criminalisés parce qu’ils sont jeunes et qu’ils pensent différemment. Ils ont été détenus sans qu’aucun délit ne leur soit reproché. Ils – elles ont été soumis à de la torture psychologique et physique par chocs électriques.

Aujourd’hui nous avons pu observer l’insensibilité de la juge au moment de refuser une fois de plus la liberté à notre compagnon. Et cela bien qu’il en soit à 49 jours de grève de la faim, ce qui a pour conséquences de dégâts au niveau de son foie et de ses reins. Il a perdu 15 kilos et il y a une présence d’albumine dans le sang. Nous avons pu constater la détérioration de son état de santé en voyant qu’il s’évanouissait et qu’il tremblait.(2)

L’argument pour le maintenir en détention continue à être que Mario est un danger pour la société.

Mario a été transféré de force à l’hôpital de Tepepan le 22 novembre. Il a décidé de continuer la grève de la faim pour obtenir le droit de suivre son procès en liberté.

En plus nous avons vu le harcèlement de la part de la police. Ces derniers nous ont refusé l’accès à l’audience alors que celle-ci était publique, ils ont tiré les rideaux des fenêtres du tribunal pour nous empêcher de voir notre compagnon en nous disant qu’il était interdit de prendre de photos.

Malgré cela nous l’avons quand même accompagné, certain-e-s à l’intérieur du tribunal, d’autres à l’extérieur car comme d’habitude la police leur a interdit l’entrée.

Nous nous sommes manifestés par des slogans qui exigaient la libération de notre compagnon, qui lui ont rappelé qu’il n’est pas seul, que nous nous préoccupons pour sa santé et que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour obtenir sa liberté.

La colère et l’impuissance ont envahi nos corps lorsque nous avons su que la juge n’avait pas écouté les arguments de la compagne et de la maman de Mario. La force de Mario, qui insiste pour continuer sa grève de la faim, nous ne savons pas jusqu’à quand, nous donne du courage. Une nouvelle audience a été programmée pour les compagnon-ne-s le 10 décembre. C’est pour cela que nous faisons écho aux paroles de sa maman pour continuer à lutter pour la liberté de Mario, afin que ses droits ne continuent pas à être violés.

Source : Regeneración Radio

Traduit par les trois passants / Correction Myriam

Émission radio sur la situation et la lutte de Mario (en espagnol)

(1) Le 2 octobre 1968, à quelques jours de l’imposition des Jeux Olympiques, le gouvernement de Gustavo Díaz Ordaz et son Ministre de l’intérieur, avec l’aide de l’armée, réprimèrent brutalement la révolte étudiante en assassinant plus de 300 personnes et en faisant 700 blessés et 6000 arrestations. Le 2 octobre 2013, une manifestation de plusieurs milliers de personnes à Mexico commémorait le quarante-cinquième anniversaire du massacre des étudiants en 1968. Des affrontements entre des groupes de manifestants et la police ont fait au moins 50 blessés. L’usage démesuré de gaz lacrymogène, le lancement aveugle de flash-balls ont laissé derrière eux plus d’une centaine de détenu-e-s. Actuellement il y a huit autres prisonniers, en plus de Mario, incarcérés dans la maison d’arrêt – «Nord» à Mexico

(2) Aujourd’hui 29 novembre, Mario en sera à son 52e jour de grève de la faim.

estrellita

MEXICO : Communiqué de Mario après 47 jours de grève de la faim

acciones libertatmario
25 novembre 2013

À toutes les personnes solidaires
Aux médias libres
Au peuple en général

Après 47 jours de grève de la faim, je veux vous faire savoir que cette résistance survit grâce à vous tous et toutes et je veux mettre les choses au clair : je suis encore en grève et je suis hospitalisé car les autorités veulent évacuer leur responsabilité concernant mon incarcération ainsi que la situation de risque dans laquelle je me trouve à cause de mon état de santé, ils disent que je suis hospitalisé «sur ordre de ceux de là haut ». Ici comme en prison je suis harcelé pour que je recommence à manger, mais malgré cela je continue ma grève de la faim.

Je vous remercie infiniment, toutes et tous, pour votre solidarité, vos lettres me remplissent de force et vos actions me font sentir que tout n’est pas perdu.

Pour cette raison j’appelle tous les cœurs solidaires qui n’ont pas peur à m’accompagner ce mardi 26 novembre à l’audience qui aura lieu dans le tribunal de délits non graves n°19 (Rue Sullivan n°133, Mexico) à 10 heures du matin pour exiger du juge Marcel Angeles Arrieta la résolution immédiate de ma situation juridique, par mon acquittement et ma remise en liberté immédiate, puisque ma détention résulte d’une absurdité. Les autorités ne peuvent plus continuer à soutenir leur énorme mensonge et ils savent qu’ils n’ont rien pour continuer à me retenir en prison, ils refusent de reconnaître l’évidence : qu’il s’agit d’une vengeance politique et qu’ils me prennent comme exemple pour faire taire les cris de révolte qui montent avec de plus en plus d’intensité et qui remplissent de terreur le gouvernement. Mais cette fois nous démontrons qu’ils peuvent bien essayer de nous faire taire ils n’y parviendront jamais et tôt au tard ils tomberont.

Assistons ensemble ce mardi à l’audience et avançons dans la lutte quotidienne pour la liberté de tous et de toutes !
– Mario González García-

piquetdpLettre de Nuria, compagne de Mario, 23 novembre 2013.

Malgré la confusion répandue par divers médias de communication, je vous confirme que la décision de Mario après son transfert forcé à l’hôpital de Tepepan est de continuer la grève de la faim qu’il a commencé depuis le 8 octobre dernier pour demander sa libération. Il continue à perdre du poids et nous sommes en alerte constante à propos de son état de santé. Quant à lui, il se trouve tranquille ; la difficulté supplémentaire qu’il a actuellement à l’hôpital c’est de ne pas avoir le droit de passer des appels téléphoniques. En plus le personnel de l’hôpital-prison affirme qu’ils ignorent la raison pour laquelle il a été transféré, et cependant personne ne lui donne d’explication sur la raison pour laquelle il doit continuer à être interné et encore une fois Mario est harcelé en permanence à propos de sa grève de la faim et des raisons qui l’ont poussé à la faire. Le traitement du personnel policier dans cet endroit a été extrêmement violent, même à mon encontre : le vendredi 22 novembre au soir, alors que j’entrais pour rendre visite à Mario, j’ai été agressée par des policiers qui m’ont empêchée de le voir.

J’exige que soit mis fin à la persécution, la criminalisation et l’enfermement de mon compagnon, ainsi que sa libération immédiate, il y en a assez du harcèlement et de la violence étatique.

Source

Traduit par les trois passants / correction Myriam

estrellita

Mario Gonzalez : dernières nouvelles, 47 jours de grève de la faim.

dia47

« Dès l’ordre de re-détention émis à mon encontre, j’ai commencé une grève de la faim pour signifier immédiatement que j’exigeais ma liberté. Ce maudit gouvernement essaye de punir de façon exemplaire ceux qui ne croient pas en lui (…) On m’accuse d’attaques à la paix publique, mais c’est un délit fabriqué à mon encontre, qui relève des instruments ordinaires de la répression contre le mouvement étudiant et la lutte sociale  »

– Mario –

Mario est en grève de la faim depuis le 8 Octobre.

Il a été arrêté le 2 Octobre lors de la manifestation « 2 Octobre 1968, nous ne pardonnons pas, nous n’oublions pas… ». Il est accusé de trouble à la paix publique. Lors de son arrestation, Mario a été torturé par la police (chocs électriques sur tout le corps, fracture du pied…) .

Mardi 12 Octobre

Le médecin Guillermo Selvas, adhérent à la Sexta, a pu entrer dans la prison et constater la situation de santé de Mario : « Quand il aura perdu 50 % de ses protéines, il va mourir, c’est aussi simple et tragique que cela, il va mourir. Combien de temps lui reste-t-il pour arriver à cet état de détérioration ? Nous ne le savons pas, il y a des personnes qui ont tenu jusqu’à 66 jours, ce qui est la durée la plus longue, en moyenne ils sont tous morts après le 47e jour, Mario n’est plus qu’à dix jours de cela ».

Mario a perdu 12,5kg depuis le 8 octobre. Sa situation est stable, mais très délicate. Il présente des signes aiguës de dénutrition.Il commence à souffrir d’une détérioration mentale qui peut devenir permanente. Mario présente aussi des détériorations au niveau des intestins et de l’appareil digestif.

Mercredi 13 Octobre

Le médecin de la prison Victor Manuel Mora Echeverría a convoqué Mario. En plus de lui mentir sur sa situation juridique, il a tenté de lui donner des biscuits et du chocolat. Lors de cette convocation, les fonctionnaires de la prison ont pris des photos au moment où ce médecin proposait ces denrées alimentaires à Mario. Ce dernier les a refusées.

Vendredi 15 novembre

La Cinquième cour pénal a refusé la remise en liberté de Mario. La juge en charge du cas est Celia Marin Sasaki, qui s’était déjà acharnée sur notre compagnon anarchiste Victor Herrera Govea en 2009.

Lundi 18 novembre

Mario en sera à son 47e jour de grève de la faim.

Vendredi 22 novembre

Mario a été hospitalisé de force.

Plus d’infos en espagnol : https://solidaridadmariogonzalez.wordpress.com

estrellita

Braulio Durán est sorti de prison!

Le 24 septembre 2010, l’anarchiste -vegan Braulio Arturo Durán González a été arrêté à León par la Police de l’Etat de Guanajuato au Nord du Mexique, après avoir été suivi de près par la police qui le soupçonnait d’actions de sabotage.

La nuit du 9 octobre 2013, notre frère et compagnon Braulio Durán est sorti de prison, après avoir passé trois ans et quinze jours enfermé au CERESO de la ville de León, condamné pour le délit de dégradation par incendie. À la porte de la prison l’attendaient sa famille et certain-es compagnon-nes solidaires qui l’ont reçu avec des embrassades et des sourires.

brau

Les compagnons nous envoient ces paroles de Braulio :

Salutations !

Je voudrais profiter de cet espace pour exprimer ma totale reconnaissance à chaque individu qui m’a apporté son soutien inconditionnel à chaque instant. J’aimerais dire des millions de choses pour tenter d’exprimer mes sentiments mais la seule chose qui me vient en ce moment c’est ça… à un autre moment j’essayerai d’écrire quelque chose de plus long et de plus profond sur cette douloureuse expérience, mais aujourd’hui dans ma tête et dans mon cœur il y a beaucoup d’émotions et de pensées, c’est pourquoi je prendrais un temps pour arranger tout cela et j’espère rapidement vous communiquer quelque chose.

Je veux seulement dire deux choses :

Aux compagnons et compagnon-nes, à tous les collectifs et individus, je vous dit encore merci beaucoup pour tout, rappelez-vous que la mission est de ne rien lâcher.

Et à toi qui a voulu me faire courber l’échine avec tes pressions, ton impudence et ton enfermement, sache que tu n’as pas réussi et que bien que tu nous aies blessé, moi et les miens, je suis encore en guerre.

Je veux que tu saches que rien ne s’arrête ici. Tu me paieras chaque larme qui a coulé, tu me paieras la douleur de mes proches. N’oublie pas que peu importe le lieu ou le moment, nous sommes anonymes, tu as voulu me ridiculiser mais je vois plus loin que cela. Rappelle-toi que chaque jour nous sommes nombreux à lutter pour ta destruction totale. Ici et dans n’importe quelle tôle, la haine existe contre ta maudite répression, contre ta maudite domination, contre ton maudit capital. Je veux que tu saches que la doctrine à laquelle tu as voulu me soumettre, je la vomis et la rejette et bien que pour certains nous soyons des insectes, tu sais que nous pouvons faire mal.

Rappelle-toi ceci

Nous ne sommes pas tou-te-s là, il manque les prisonnièr-e-s ! Vive l’anarchie ! Vive la liberté !

Et je continuerai à avaler tout les murs qui m’entourent avant qu’ils ne m’avalent

Sincèrement, Braulio Durán Anarchiste vegan straight edge Pour la destruction de la civilisation et de son État-Capital !

Traduit par les trois passants

Correction: Myriam

Source: Cruz Negra Anarquista Mexico

estrellita

Solidarité avec Braulio Arturo Durán González, anarchiste mexicain emprisonné depuis 2010.

brauliocna
Suite aux rencontres européennes de solidarité avec les zapatistes et ceux et celles qui luttent en-bas et à gauche, au Mexique et partout dans le monde, plusieurs collectifs de solidarité ont considéré le fait que nous ne devons pas oublier les compagnons et compagnes kidnappé-e-s par les États répresseurs, quel que soit le lieu et l’endroit. « A tout moment et en tout lieu, la prison, l’enfermement, l’extradition, l’isolement, les centres de rétention, les centres de réinsertion sociale – ou quelque soit la façon dont ils les déguisent – nourrissent et portent en eux les quatre roues du capitalisme : l’exploitation, la spoliation, la répression et le mépris (…) Résister à l’enfermement, c’est s’attaquer à la société capitaliste qui le produit. »

Le Mexique vit une guerre multiforme et au milieu de cette guerre, l’en-bas organisé survit, résiste et construit sa révolte dans tous les espaces où il se trouve, en s’adaptant à un climat de plus en plus violent, en se ramifiant de différentes façons, et ceci a généré de nouvelles façons de faire de la politique, de sortir dans la rue pour dire ça suffit, de construire, là où chacun se trouve, quelque chose de différent, quelque chose d’urgent qui naît et résiste depuis en-bas. En ce moment, au Mexique, il y a une menace constante contre les mouvements sociaux et une criminalisation vorace contre les pauvres, les jeunes, les sans-voix.

Dans ce contexte de criminalisation, l’État a déclenché une véritable chasse contre les groupes anarchistes, et cette criminalisation s’est accélérée depuis le 1er décembre 2012, lors de la mobilisation contre l’imposition présidentielle d’Enrique Peña Nieto.

C’est pourquoi, avec nos moyens, nous lançons une campagne d’information et d’échanges avec le compagnon anarchiste qui se trouve actuellement enfermé au Mexique : Braulio Arturo Durán González. Et nous nous joignons, avec d’autres collectifs européens, à l’effort collectif pour sa libération.

Nous envoyons une forte salutation solidaire à Braulio, à sa famille et à ses amis, et nous leur disons qu’ils ne sont pas seuls.

En solidarité, Les trois passants

estrellita

Brève histoire de l’emprisonnement du compagnon Braulio Arturo Durán González :

Le 24 septembre 2010, l’anarchiste -vegan Braulio Arturo Durán González a été arrêté à León par la Police de l’Etat de Guanajuato au Nord du Mexique, après avoir été suivi de près par la police qui le soupçonnait d’actions de sabotage.

L’arrestation de Braulio a eu lieu après un an de supposées recherches de la part de la Police de l’État de Guanajuato qui a conclu avoir assez de preuves que Braulio était bien la personne prise en vidéo en train de mettre le feu à un distributeur automatique d’une banque HSBC, la nuit du 17 septembre 2009. Les preuves supposées de la police pour arrêter Braulio ont été obtenues sur diverses pages Internet, ainsi que par la propre vidéo de sécurité de la banque.

L’arrestation de Braulio a immédiatement été utilisée par les médias de communication de masse locaux pour déclencher une campagne médiatique de diffamation contre tout ce qui se rapporte à l’anarchisme.

Une fois arrêté, Braulio a été amené dans les locaux du Parquet général de la République (PGR)- l’équivalent au Mexique du Ministère de la Justice – dans la ville de Léon, Guanajuato, où il a été interrogé et poussé à donner des informations concernant des actions de sabotage et les noms de ceux qui les mettent en oeuvre. Un dossier lui a été présenté avec des photographies de compagnons faisant l’objet d’une enquête.

Le compagnon Braulio a été ferme dans ses convictions et il a catégoriquement refusé de collaborer avec les corps répressifs de l’État.

Le 1er octobre 2010 il a été condamné à de la prison ferme, après que le juge ait considéré qu’il existait assez de preuves pour l’accuser du délit de « Dommage dolosif par incendie » et Braulio a été enfermé au Centre de Réadaptation Sociale de la ville du Léon dans l’Etat de Guanajuato.

En mai 2010 il a été condamné à 3 ans, 1 mois et 15 jours de prison, sentence contestée par le Ministère Public dans une tentative de lui infliger une sentence plus sévère. La sentence permettait à Braulio de sortir sous caution contre le paiement de la somme de 109,011.32 pesos (environ 7 mille euros) en plus de travaux publics, ce à quoi le compagnon a renoncé. Actuellement l’appel de cette sentence est encore en cours.

Pendant tout ce temps d’enfermement, Braulio a gardé une attitude ferme et contestataire, de non collaboration et de cohérence avec ses convictions, écrivant des lettres afin de rompre l’isolement de la prison et sans permettre que celle-ci et son incarcération ne le fassent fléchir.

Si vous voulez écrire à Braulio vous pouvez lui envoyer une lettre par voie postale à :
Braulio Arturo Durán González.
Centro de Reinserción Social León, Guanajuato.
Carretera Leon-Cueramaro Km 7.5
León Guanajuato
C.p. 36700

Ou par mail à :
xliberacionxbrauliox@riseup.net
cna.mex@gmail.com
Source

Traduit par les trois passants et Caracol Solidario

estrellita

Lettre de Braulio Arturo Durán González.

leo-tema-3Bonjour à tous et à toutes,

Tout d’abord, j’espère que toutes les personnes qui luttent d’une manière ou d’une autre pour mener une vie meilleure se portent bien. Recevez de ma part une embrassade avec courage et rage.

J’ai décidé d’écrire quelques lignes car il y a un moment que je voulais le faire, mais pour une raison ou une autre cela devenait compliqué pour moi. Je voudrais préciser que par cette lettre je ne veux pas me faire remarquer davantage ni rien de ce genre, simplement ça me fait du bien d’écrire ce qui m’arrive dans la vie.

Vous ignorez sûrement beaucoup de choses quant à ma situation, car je suis conscient de la difficulté de faire passer un message par les médias de désinformation qui ne s’occupent que de raconter de la merde sur nous (cela m’importe peu à vrai dire). Tout ce qu’ils racontent devient un mensonge déformé dont le seul but est de créer de la confusion.

Ma situation dans la prison se trouve plus « tranquille » maintenant que la seule chose qui me reste à faire est de purger la peine que l’État m’a imposée. Je voudrais signaler qu’à aucun moment ça n’a été facile, car comme nous le savons tous, ce n’est pas très agréable d’être privé de sa liberté dans un centre de domestication comme celui-ci ; mais cela a été moins dur depuis que j’ai trouvé le courage de faire face et d’affronter le « temps »… Il est clair qu’il faut avoir les pieds sur terre pour pouvoir mener sa vie en prison. Je ne dis pas que ce n’est pas dur, mais il faut vivre, et vivre dans l’enfermement amène des conflits physiques et existentiels, par exemple : je crois qu’il n’y a pas une grande différence entre être ici prisonnier ici et l’être dehors, la majorité des personnes (et j’ose généraliser) étant prisonnières de leurs dogmes, de leur croyances, de leurs peurs, de leurs privilèges (technologiques et consuméristes).

Vous ne partagerez sûrement pas ce que je dis, vous croirez que la différence est le fait que je suis enfermé ici entre quatre murs et entouré de caméras de surveillance qui surveillent tout le temps mais n’est-ce pas aussi le cas quand on vit entre d’énormes bâtiments et murs gouvernementaux remplis de caméras de surveillance à chaque coin de rue ? Je ne crois plus qu’il y ait une grande différence, je crois que si on est esclave dans sa tête, à la fin on est esclave de tout.

En revenant un peu sur ma situation d’enfermement, j’aimerais vous raconter ce qu’a été ma vie ici, je veux dire, le fait de vivre avec cinq personnes dans une cellule de cinq mètres carrés et la difficulté d’être vegan… Bon, depuis le premier instant ma vie en prison s’est transformée en une folle histoire de survie, j’ai dû supporter la pression des personnes avec qui je vivais, en passant des fortes discussions aux coups. Après avoir vécu neuf mois avec ces personnes j’ai décidé de me trouver un autre endroit où – selon moi – je pourrais vivre « mieux ». Mais non, c’est toujours la même histoire qui s’est répétée pendant tout le temps que j’ai passé ici enfermé. J’ai vécu dans cinq cellules différentes qui évidemment se trouvent dans différents dortoirs. À présent je me trouve dans un dortoir plus calme où je vis seul avec un ami qui m’a demandé d’aller vivre avec lui, pour lui donner un coup de main car il est un peu « malade » – c’est ce qu’il dit, mais je ne le trouve pas du tout malade, bon, le fait est qu’actuellement je vis seul avec lui dans une cellule de trois mètres carrés, bref je vis avec des personnes plus âgées que moi, je suis le plus jeune.

Concernant mon alimentation, et bien à vrai dire ça a été difficile. Au départ j’avais le soutien de certaines personnes qui me donnaient un coup de main dans ce sens, ma famille bien sûr, mais le temps passant c’est devenu plus difficile : pour tout ici, on s’épuise. Mais il n’était pas question de laisser tomber mes convictions, pour moi c’était nécessaire de renforcer ce point sur la nourriture car, à mon avis,, c’est un combat quotidien de ne pas se dire : « Merde, comment je vais me nourrir ? » et de ne pas abandonner ses convictions.

J’aimerais beaucoup reprendre la phrase d’un compagnon avec qui, sincèrement, je suis entièrement d’accord : « Je suis vegan, depuis quelques années déjà, pour des raisons liées aux idées contre la domination, loin d’une posture de compassion ; je considère que dans cette société technologique-industrielle, être omnivore est une contradiction chez ceux qui luttent contre l’ordre imposé. »

Et bon, changeant un peu de thématique, j’aimerais profiter de cette lettre pour montrer mon soutien sincère au compagnon Mario López Hernández qui, malheureusement, se trouve dans la même situation que moi. J’aimerais dire que depuis ici où je suis, il peut compter sur mon soutien : je ne peux pas faire grand chose bien sûr, mais ce que je pourrai faire, je le ferai avec plaisir et rage. Courage, compagnon ! Ne te décourage pas, il faut continuer avec les pieds sur terre, comme au début, et avec une conviction ferme.

La vie n’est pas facile et encore moins en prison, mais ce n’est pas une raison pour nous arrêter, au contraire ; il faut regarder toujours avec sagesse et se moquer des formes et des normes d’imposition. Au final on arrivera au but : Liberté totale !

Autre chose que je voudrais ajouter : c’est un remerciement à tous ceux qui ont pris le temps de revendiquer leur solidarité par une lettre, un événement ou autre chose. Merci beaucoup à tous et à toutes et à chacun et chacune d’entre vous. Je vous envoie des grosses bises où que vous soyez.

Également, je veux remercier les personnes qui ont organisé des espaces vegan en Espagne, Italie, Grèce, Argentine et au Mexique même, je vous embrasse très fort !

Sentez mes mots, non pas comme un beau texte mais comme quelques lignes sincères, je sais que beaucoup parmi vous ne partagent pas la même chose, peu importe, je crois en la vraie liberté et non pas dans un caprice.

Courage à tous ! Que la lutte ne s’affaiblisse pas et moins encore l’envie de renverser l’étiquette qui jour après jour dirige nos vies !

Liberté pour Mario López Hernández  et pour tous les prisonniers du Mexique et du monde !
Courage aux compagnons libertaires !
Prisonniers politiques dans la rue !
À bientôt
Salud et anarchie !

Sincèrement
Braulio Durán.

Traduit par les trois passans

Merci à Valérie et à Myriam pour les corrections

Source : Croix Noire Anarchiste Mexique

estrellita

Solidarité avec Felicity Ann Ryder

felicityCompagnon-ne-s, nous faisons cet appel depuis un lieu du Monstre pour lancer notre cri toujours solidaire avec notre sœur et compagnonne Felicity Ann Ryder, qui se trouve toujours hors des griffes de l’État depuis un peu plus de sept mois. Le matin du 27 juin 2012, un malheureux épisode a eu lieu : un engin explosif a explosé en blessant notre compagnon Mario López “Tripa”, qui sera détenu pendant 6 mois et qui se trouve maintenant en liberté conditionnelle en attendant son procès. Après que la police du gouvernement du district fédéral (Ville de Mexico) trouve son passeport et devant le risque d’être elle aussi emprisonnée, notre compagnonne Felicity a commencé sa cavale.

Suite à ça nous savons que le harcèlement contre sa famille dans son pays natal (l’Australie) et à travers les soi-disant réseaux sociaux a été constant. De plus il est possible que d’autres enquêtes dans d’autres pays aient été ouvertes dans le but de la lier à d’autres noyaux d’action anarchiste. Tout cela fait partie du montage policier international pour attaquer le mouvement acrate et ainsi imposer la peur et la terreur dans leur tentative (vaine) de nous immobiliser.

(…) Nous savons qu’où que soit notre compagnonne Felicity elle reste ferme dans ses convictions d’anarchiste, se moquant de l’ennemi et sans jamais arrêter de l’attaquer frontalement. Depuis ici nous la saluons chaleureusement et appelons à tous les efforts anti-autoritaires pour que se réalise deux semaines d’activités, de salutations et de gestes solidaires avec notre compagnonne Felicity, du 21 février au 7 mars, chacun-e selon son temps et à sa manière, pour qu’elle sache qu’elle n’est pas seule et que la solidarité entre anarchistes de lutte n’est pas que de simples mots couchés sur du papier ou une décoration dans de jolies pamphlets “révolutionnaires”.

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estrellita

Nous exigeons la libération immédiate des prisonniers politiques du 1er décembre 2012.

epn_protestas_san_lazaro_2Contre le harcèlement et la répression de la Croix Noire Anarchiste :

AUJOURD’HUI, NOUS SOMMES TOUS DES ANARCHISTES !

La fin du XIXème siècle et tout le XXème siècle ont été les témoins des infatigables luttes sociales dont ont fait partie, entre autres, les libertaires de la trempe de Praxedis Guerrero, Librado Rivera, Diódoro Batalla, Rosalío Bustamante, Enrique Flores Magón et bien évidemment l’immortel Ricardo Flores Magón. Leurs apports politiques sont toujours actuellement présents dans la Constitution en vigueur, ainsi que dans une infinité de lois secondaires et dans la mémoire des mouvements politiques et sociaux du pays.

Les militants du mouvement anarchiste sont, bien sûr, une partie fondamentale de la pensée de la gauche critique, décolonisée et provenant d’en-bas, dans notre pays. L’attitude des trois partis politiques instigateurs du néolibéralisme au niveau du pouvoir (PRI-PAN-PRD), qui a consisté à pointer du doigt et harceler les activités sociales et politiques des groupes qui se revendiquent de la pensée de Ricardo Flores Magón, est un blasphème historique.

La répression de la manifestation contre le régime du Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) de Enrique Peña Nieto a eu comme objectif principal de criminaliser la jeunesse qui pense, qui débat, qui questionne, qui lutte pour un monde meilleur et qui, bien sûr, ne s’est pas faite piéger par « l’éducation-compétition » qui a été poussée par les groupes de pouvoir hégémoniques chargés de soumettre le peuple de cette nation.

Les compagnons du collectif libertaire de la Croix Noire Anarchiste ont été désignés de manière irresponsable par le chef du gouvernement du District Fédéral (Maire de Mexico) Marcelo Ebrard, comme les coupables des troubles qui ont eu lieu dans le centre historique de Mexico, le 1er décembre 2012. De plus, des jeunes détenus ont été obligés de déclarer faire partie de ce groupe alors qu’ils n’en étaient pas. Nous considérons que cela fait partie d’une stratégie contre-insurrectionnelle et que c’est un préjudice pour toute la gauche anti-système. Cette campagne est, sans nul doute, initiée et impulsée par les autorités du PAN (Parti d’Action National), du PRD (Parti Démocratique Révolutionnaire) et du PRI, qui pensent qu’avec ce type d’attitude, le peuple du Mexique oubliera la guerre génocidaire du mandat présidentiel sortant, la corruption, la misère et les promesses non tenues de leurs mandats.

Toute notre solidarité et tout notre respect vont au travail que réalisent les compagnons et compagnes de la Croix Noire Anarchiste, nous exigeons le respect total de leurs droits politiques et de leur intégrité. Nous sommes avec Vous et nous restons vigilants au cas où le gouvernement fédéral ou celui du DF (District Fédéral, Ville de Mexico) tenteraient des actions brutales contre vous.

Nous exigeons la libération immédiate des prisonniers politiques du 1er décembre 2012.

Face à la répression : aujourd’hui, nous sommes tous ANARCHISTES !

Fraternellement,

Contre le pillage et la répression, la Solidarité !

Red Contra la Represión y por la Solidaridad

Traduit par les trois passants et Caracol Solidario

Source

 estrellita

MEXIQUE – Vidéo : Répression lors de la prise de fonction d’Enrique Peña Nieto

Le premier décembre à 4 heures du matin a commencé la mobilisation contre la prise de fonction d’Enrique Peña Nieto, l’information change d’une source à l’autre, mais une chose est sûre, les forces de l’ordre ont réprimé de façon brutale les manifestants et les manifestantes. Le Réseau contre la répression et pour la solidarité a émis un communiqué très tôt ce matin condamnant la brutale répression contre des étudiants, des travailleurs, des manifestants qui se trouvaient à proximité du Congrès de l’Union et du Centre Historique de la ville de Mexico.

estrellita

Répression brutale lors de la prise de fonction d’Enrique Peña Nieto, 1er décembre 2012

JALISCOIl y a beaucoup de détenus, le nombre exact est inconnu pour l’instant, certaines sources parlent de 90 à 100 détenu-e-s, de nombreux blessés, certains médias libres ou non parlent même d’un mort, difficile pour l’instant d’en avoir confirmation.

Lors de la visite de Peña Nieto en France, plusieurs collectifs avons déclaré qu’Enrique Peña Nieto est pour nous le reflet et la synthèse parfaite du Parti Révolutionnaire Institutionnel, organisation responsable depuis presque 100 ans de tous types de massacres et d’abus : plus de 200 étudiants assassinés à Tlatelolco en 1968, 45 indigènes assassinés à Acteal en 1997, la répression des 3 et 4 mai 2006 lors de laquelle le terrorisme d’État a balayé Texcoco et Atenco (sous le mandat local du même Enrique Peña Nieto), la réforme de l’article 27 de la Constitution pour privatiser les terres communales, la signature du TLC avec les terribles conséquences économiques et humaines engendrées, les attaques perpétrées contre les Bases d’Appui Zapatistes non seulement par le PRI et ses raccourcis du PRD, PVEM mais aussi par le PAN… La liste d’abus est longue. Aujourd’hui, Enrique Peña Nieto rend hommage à tout cet arbitraire.

Le premier décembre confirme une fois de plus la brutalité policière et la répression qui caractérise l’Etat Mexicain, reprises et élargies par Peña Nieto, mais aussi par le maire de la ville de Mexico Marcelo Ebrard connu aussi pour sa répression et persécution des compagnons militants de l’Autre Campagne et des compagnons anarchistes. Nous nous souvenons de sa responsabilité dans la forte répression contre les étudiants lors de la manifestation du 2 octobre 2009 commémorant les 41 ans du massacre des étudiants par les militaires de Gustavo Diaz Ordaz.

Nous avons été informés que le compagnon Carlos Jahir Valdez et notre compagnon de l’Autre Campagne Francisco Kuykendall Leal « Kuy » sont dans un état grave. Kuy a été blessé à la tête par une grenade lacrymogène lancée par la Police Fédérale Préventive et son état est critique.

Nous restons solidaires des compagnons de l’Autre Campagne, des compagnons Anarchistes qui subissent depuis plusieurs jours un lynchage médiatique et de tous ceux et celles qui ont combattu les forces répressives ce samedi 1 décembre 2012.

Nous condamnons ces actes de répression et exigeons la libération de tou-te-s les détenu-e-s du 1er Décembre !

La lutte continue !

Un coup porté contre l’une ou l’un d’entre nous est un coup porté contre toutes et tous !

No estan sol@s !

En solidarité, Les trois passants, Paris et Caracol Solidario, Franche-Comté

estrellita

Mexique – Communiqué de soutien aux victimes et aux personnes détenues suite à l’investiture d’Enrique Peña Nieto

mexico1erodic2012Dimanche 9 décembre 2012,

Le 1er décembre, les forces de l’ordre, municipales et fédérales, faisant usage de balles en caoutchouc, tirées à bout portant, et de grenades lacrymogènes, ont provoqué des dizaines de blessés, dont au moins deux sont dans un état grave. Les habitants de Mexico sont descendus dans la rue pour protester contre l’investiture du nouveau président mexicain, Enrique Peña Nieto. Ils ont été confrontés, dès l’aube, à une répression policière exceptionnelle. Ex-gouverneur de l’Etat de Mexico, Enrique Peña Nieto est notamment responsable de la répression et des violences policières commises à San Salvador de Atenco, en 2006, lors des manifestations contre un projet d’aéroport. Son élection frauduleuse de juillet dernier annonçait le retour au pouvoir du PRI (Parti révolutionnaire institutionnel), qui a gouverné le Mexique pendant soixante-dix ans jusqu’en 1989, dans la corruption et la violence.

Les droits à la liberté d’expression et à la liberté de manifester dans l’espace public sont des droits fondamentaux de la population lorsque le mal-être social doit s’exprimer. Des barrières et des murs métalliques ont été dressés sur le parcours permettant d’accéder au Zocalo (place principale de Mexico). La mani­fes­ta­tion, com­po­sée d’étudiants, de pro­fes­seurs, de mères au foyer, d’ouvriers et d’anar­chis­tes a été harcelée par 6 000 policiers anti-émeute déployés aux abords du palais législatif de San Lázaro. Ces mesures disproportionnées ont provoqué la colère populaire car perçues comme une entrave à leur libre circulation.

Au ras-le-bol légitime de toute une population qui doit affronter chaque jour la pauvreté et la corruption, le nouveau pouvoir a donc répondu par des agressions d’une grande brutalité et des arrestations massives, et des actes de tortures durant les gardes à vue. 67 personnes sont toujours emprisonnées et encourent des peines allant de dix à trente ans de prison pour délit d’« attaque à la paix publique et à la stabilité de l’Etat ». Les lésions causées par les forces du désordre, dont la perte d’un œil chez un des blessés et une blessure grave à la tête chez un autre, sont dues aux tirs de balles de caou­tchouc, dont l’usage est inter­dit au Mexique, et qui, selon les recomman­da­tions de l’ONU, ne doi­vent pas être tirées à moins de 30 mètres. Des personnes simplement de passage dans les zones d’affrontements et ne participant pas aux manifestations ont également été arrêtées de manière arbitraire. Le but est de diviser, de terroriser, de décourager et d’écraser toute forme de résistance sociale.

Comble de l’hypocrisie et du cynisme, le « maire » de la capitale, Marcelo Ebrard, veut maintenant stigmatiser les anarchistes en les rendant responsables des affrontements, alors qu’ils se défendaient au côté de la population. Des organisations comme la Coordination étudiante anarchiste, Yosoy132 et Cruza Negra Anarquista, ouvertement opposées à toute forme de criminalisation de la contestation sociale et de la jeunesse, deviennent les boucs émissaires désignés par le gouvernement fédéral. La campagne de persécution et de diffamation à l’encontre des groupes et individus anarchistes et libertaires n’est pas nouvelle, mais elle s’accentue fortement, relayée par les mass médias complices de cette élection frauduleuse. Pour rappel, 300 anar­chis­tes furent encerclés par la police pen­dant deux heures lors de leur rassemblement au monument de la Révolution le 1er mai der­nier.

La Fédération anarchiste exprime toute sa solidarité envers les victimes des sévices commis par les sbires du pouvoir et est aux côtés de tous ceux et celles qui luttent contre l’Etat et sa violence, au Mexique comme ailleurs.

Libération immédiate des personnes détenues et abandon des charges contre elles !

Relations internationales de la Fédération Anarchiste

Source

estrellita

Répression brutale lors de la prise de fonction d’Enrique Peña Nieto

sanlazaro

Le 1er décembre à 4 heures du matin, la mobilisation contre l’investiture présidentielle d’Enrique Peña Nieto a commencé et les forces de l’ordre ont réprimé de façon brutale les manifestants et manifestantes. Le Réseau contre la Répression et pour la Solidarité (RvsR) a émis plusieurs communiqués condamnant la répression brutale contre des étudiants, des travailleurs, des manifestants qui se trouvaient à proximité du Congrès de l’Union et du Centre Historique de la ville de Mexico.

Le Réseau contre la Répression et pour la Solidarité (RvsR) condamne les actes répressifs d’Enrique Peña Nieto ainsi que l’agression dont a souffert Francisco Kuykendall, adhérent à l’Autre Campagne.

Cela ne fait même pas 24 heures qu’Enrique Peña Nieto a pris le pouvoir en tant que président et il a montré ce qu’il est : un criminel. La brutale répression contre des étudiants, travailleurs, manifestants qui se trouvaient à proximité du Congrès de l’Union et du Centre Historique de la ville de Mexico le démontre. Il y a des détenus, des blessés, les médias libres parlent même d’un mort, Brayan Limón García, étudiant. Carlos Jahir Valdez ainsi que notre compagnon de l’Autre Campagne et de l’Autre Culture, Francisco Kuykendall Leal, connu par beaucoup d’entre nous sous le nom de Kuy, sont dans un état grave. Kuy a été blessé à la tête par une grenade lacrymogène lancée par la Police Fédérale Préventive et comme nous l’avons déjà dit, son état est critique.

Nous condamnons cette agression brutale, nous exprimons notre indignation, nous nous maintiendrons au courant de la santé des blessés et de notre compagnon Kuy.

HALTE A LA REPRESSION D’ENRIQUE PEÑA NIETO
JUSTICE POUR CEUX QUI ONT ÉTÉ VIOLENTÉS PAR L’ÉTAT
JUSTICE POUR FRANCISCO KUYKENDALL LEAL

Contre le pillage et la répression… la solidarité !

Le Réseau contre la Répression et pour la Solidarité (RvsR)

estrellita

Emmanuel Hernández Hernández libre
Víctor Herrera Govea libre
Carlos Orozco libre
Fermín Gómez Trejo libre
Abraham López Martínez libre
Enrique Mejia libre
Sergio David Rodriguez libre

  Carlos Orozco et Fermin Gómez Trejo ont été arrêtés le mardi 15 décembre 2009 et accusés d’avoir lancé des cocktail molotov sur des voitures stationnées dans un quartier du sud de Mexico. Abraham est un jeune libertaire, étudiant au  « Colegio de Bachilleres ».Il participe  activement au collectif « Tekap Anarquista ». La situation des compagnons est incertaine, on sait qu’ils ont été présentés au Ministère Public, et de là, remis au Tribunal pour mineurs.
Cas suivi par Cruz Negra Anarquista DF.

Le mardi 7 décembre 2010, après plus de 12 mois d’enfermement, Abraham López Martinez est à nouveau dans la rue. Abraham avait été arrêté le 15 décembre 2009 à 6 heures du matin en même temps que Carlos Orozco et Fermin Gómez Trejo, tous les trois ont été accusés d’avoir lancé des cocktails molotov sur des voitures stationnées dans un quartier du sud de Mexico. Abraham a été condamné à un an et 22 jours de prison. Après plusieurs appels, Abraham est sorti du centre pour mineurs délinquants où il se trouvait. Sa sortie a eu lieu suite à une libération conditionnelle, exigeant la participation à des réunions et à des ateliers jusqu’à la fin de sa peine. Reste à résoudre l’accusation pour dommages à la propriété privée, ce qui signifie qu’il devra peut-être payer les frais lui-même.

Antécédents : Abraham López Martinez, Carlos Orozco et Fermin Gómez Trejo ont été arrêtés après que des voisins aient averti la police et qu’une patrouille ait croisé les trois jeunes. La famille d’Abraham déclare qu’ils ont appris les arrestations à environ 1 heure de l’après-midi, quand des membres de la police judiciaire se sont présentés à leur domicile pour les avertir. Les détenus n’ont pu téléphoner pour prévenir leurs familles. Abraham est un jeune libertaire et était étudiant au « Colegio de Bachilleres ». Il participait activement au collectif «Tekap Anarquista» du CCH Oriente, qui a été réprimé à cette époque par les autorités universitaires.

Pour plus d’information: http://abajolosmuros.wordpress.com

Communiqué du Comité de soutien pour la liberté de Victor Herrera Govea

 À toutes les personnes solidaires qui nous ont accompagnés au cours de la lutte pour la liberté de Victor Herrera Govea ( par des actions politiques chez eux, par un appui économique, par des collectes, par des lettres, des tombolas, des déclarations, par la diffusion et par un appui moral) :

Le 15 octobre 2010, à 4H30 du matin, après avoir attendu cinq heures sa sortie de la prison, Victor a été libéré. Maintenant il se trouve loin de cet enfermement de murs et de barbelés, cependant sa liberté reste limitée, car durant un an et neuf mois il devra se présenter pour signer tous les mois. Il a dû en plus payer 15000 pesos de garantie, 2002 pesos pour un vol qu’il n’a pas commis et 6500 pesos pour des vitrines qu’il n’a pas détruites.

Ce paiement nous l’entendons comme une rançon donnée au gouvernement du District Fédèral (ville de Mexico), qui l’a séquestré durant un an et trois jours.

Nous avons compris que les gouvernements du pays (PRD, PRI, PAN) disposent d’une structure juridique très bien organisée qui invente des coupables, monte des procès qui sont des farces pour appliquer la « justice », possède des Tribunaux qui font semblant d’être autonomes et de veiller au déroulement des procès. Cependant, malgré tout cela, ils déclarent coupable une personne innocente.

Les proches et certains intégrants du comité pour la liberté de Victor, nous sommes rendu compte de l’importance de lutter pour la liberté des prisonnierEs politiques, en particulier pour prévenir les détentions, de plus en plus fréquentes des jeunes, des militants sociaux, et en général des pauvres.

Enfin, nous remercions la solidarité reçue, qui à tout moment nous a accompagnés et renforcés. Et nous insistons sur le fait que nous continuerons avec vous touTEs, l’appui de toutes les luttes contre le mépris, les expulsions, l’exploitation et la répression et pour l’Autonomie.

A bas les murs des prisons ! Comité de soutien pour la liberté de Victor Herrera Govea

Antécédents: Víctor Herrera Govea a été arrêté arbitrairement en sortant de la manifestation commémorant les 41 ans du massacre des étudiants par les militaires en 1968 à Tlatelolco, DF, Mexico.

Durant la manifestation du 2 octobre 2009, telle une consigne pour criminaliser la protestation social, il y a eu plusieurs provocations d’hommes de mains et de policiers, dont l’objectif, en plus de discréditer la mobilisation, était de réprimer un groupe spécifique : le groupe anarchiste. Durant la manifestation, le groupe anarchiste a été encapsulé par des haies de policiers qui ont frappé de manière arbitraire tous ceux qui étaient à leur portée, Victor a été brutalement attaqué, son arrestation a été évité dans un premier temps grâce à la pression des caméras qui témoignaient des faits, cependant à la fin de la manifestation, alors qu’il retournait chez lui, il a été détenu et frappé à nouveau par des policiers en civil qui l’ont fait monter dans une Stratus noir sans plaque, ce qui démontre le caractère arbitraire de cette détention. Il n’existe aucune preuve de sa participation aux délits dont on l’accuse (dommages à la propriété d’un tiers et de vol en bande organisée » d’un magasin). http://vsencapsulamiento.wordpress.com/

Sentence condamnatoire contre Victor Herrera

« Dans ce lieu où règne la tristesse, on ne condamne pas le délit, on condamne la pauvreté… »

… Et en plus on condamne la vérité, la dénonciation face à l’injustice, la mémoire, le cri : Ya basta ! (Ça suffit!) Face aux attaques d’un gouvernement. Après un long procès d’un an, le 6 octobre 2009, la juge Celia Marin Sasaki a condamné Víctor Herrera Govea à deux ans et 9 mois de prison et 90 jours d’amende équivalents à 4932 $MXN , de plus il doit payer 6500 $MXN de dommages au magasin Oxxo et 2002 $MXN pour les objets « volés ».

Il est accusé de « dommages à la propriété d’un tiers » et « de vol en bande organisée » d’un magasin Oxxo. Le seul élément présenté est le témoignage de deux policiers qui dès le début a été fabriqué de toute pièce et s’est révélé contradictoire.

La première question qui nous vient à l’esprit est Pourquoi ? Est-ce-que la juge ne sait ni lire ni écouter ?

Tout cela semble illogique, comme si la juge n’avait jamais pris en considération les vidéos et les photos, les témoins, les lettres de protestation nationales et internationales… Et pourtant, il en a été ainsi, elle n’a pris rien de tout cela en compte, elle n’applique pas la justice, elle se charge de condamner un jeune qui est sorti manifester le 2 octobre, de condamner la mémoire, la protestation sociale. Son rôle a été de suivre les ordres d’un gouvernement qui se consacre, chaque fois plus cyniquement, à dépouiller, réprimer, massacrer et emprisonner le peuple, qu’il est supposé gouverner.

Tout a commencé le 2 octobre 2009, pendant la marche commémorant le massacre de 1968, quand le cortège anarchiste a été encerclé par des policiers anti-émeutes, sous le prétexte qu’un groupe de « cassseurs », avait assailli un magasin Oxxo. Víctor Herrera Govea, qui se trouvait dans ce cortège, a été brutalement frappé par les policiers anti-émeutes. Grâce à la pression du reste des manifestants et à la pression des caméras qui témoignaient des faits, son arrestation a été évité dans un premier temps. Cependant à la fin de la manifestation, alors qu’il retournait chez lui, il a été détenu et frappé à nouveau par des policiers en civil qui l’ont finalement fait monter dans une voiture sans immatriculation.

Ce 2 octobre 2010, cela fait déjà un an que Víctor est en prison.

Et aujourd’hui il a été condamné. La peine peut être remplacée par «des travaux d’intérêt généraux» . Alternativement il peut lui être accordé la suspension conditionnelle de l’exécution de sa peine, en payant une garantie de 15.000 $MXN. D’autre part, la lutte pour obtenir un non lieu peut continuer, mais prendre ce chemin implique d’attendre quelques mois de plus. Devant cette situation, en tant que proches, nous sommes en train de réfléchir à une décision, dans l’attente de l’avis de Víctor et d’autres compagnons.

http://vsencapsulamiento.wordpress.com/

Nous n’oublions pas le 2 octobre ! Victor Govea, liberté !

1 oct 2010

Víctor Herrera Govea a été arrêté arbitrairement en sortant de la manifestation commémorant les 41 ans du massacre des étudiants par les militaires en 1968 à Tlatelolco, DF, Mexico.

Durant la manifestation du 2 octobre 2009, telle une consigne pour criminaliser la protestation social, il y a eu plusieurs provocations d’hommes de mains et de policiers, dont l’objectif, en plus de discréditer la mobilisation, était de réprimer un groupe spécifique : le groupe anarchiste. Durant la manifestation, le groupe anarchiste a été encapsulé par des haies de policiers qui ont frappé de manière arbitraire tous ceux qui étaient à leur portée, Victor a été brutalement attaqué, son arrestation a été évité dans un premier temps grâce à la pression des caméras qui témoignaient des faits, cependant à la fin de la manifestation, alors qu’il retournait chez lui, il a été détenu et frappé à nouveau par des policiers en civil qui l’ont fait monter dans une Stratus noir sans plaque, ce qui démontre le caractère arbitraire de cette détention. Il n’existe aucune preuve de sa participation aux délits dont on l’accuse.

Nous te demandons ton soutien solidaire pour la libération d’un prisonnier politique : Víctor Herrera Govea, parce que commémorer le massacre de 1968 n’est pas un délit !

Ça fait un an déjà de l’emprisonnement absurde de Víctor Herrera Govea, nous continuons à solliciter les différentes organisations et personnes solidaires pour qu’elles poursuivent cette lutte avec nous.

Comme beaucoup d’autres injustices, celle commise contre Victor s’est caractérisée par des irrégularités évidentes dans la procédure judiciaire, en commençant par son arrestation illégale qui n’a été suscitée ni par un mandat d’arrêt, ni au moment du soi-disant flagrant-délit. Ainsi, la seule preuve présentée par la partie accusatrice (le Ministère Public) est le faux témoignage de huit policiers, qui s’est révélé monté de toute pièce et contradictoire depuis le début.

Bien que ne disposant pas d’arguments précis, sa mise en détention provisoire a été prononcée après 72 heures de garde à vue, en lui inventant les délits de “dommages à la propriété d’un tiers” et de « vol en bande organisée » dans un magasin « Oxxo ».

Ce fait est une preuve de plus que la « justice » dans notre pays se réduit à punir et à emprisonner sans aucune justification, et pour ceux et celles qui réclament un pays et un monde meilleur, ce système de « justice » pénale se transforme en une arme du gouvernement pour réprimer et pour faire taire ceux et celles qui essayent de construire quelque chose de différent (prisonniers politiques).

Finalement, il faut mentionner que la situation de Víctor n’est étrangère à personne car c’est un exemple de la situation actuelle du pays, où la population pauvre et les militants sont emprisonnés injustement, où notre quotidien est le chômage, la perte des droits des travailleurs/ses, l’augmentation des prix des services, de l’alimentation et des soins, la violence excessive de la part des nombreux corps de police et des militaires qui sont présents dans les rues et les villages en résistance ; ces derniers, à leur tour, souffrent de la présence de paramilitaires soutenus par les gouvernements étatiques comme dans le cas d’Oaxaca et du Chiapas. Notre quotidien est aussi le pillage des terres et des forêts, des mers, des rivières et des lacs, les expulsions des marchands ambulants qui vivent dans le centre ville, la persécution des travailleurs/ses du sexe, l’expulsion des gens de leurs terres et de leurs logements pour la construction d’infrastructures au « profit » des automobilistes ou des producteurs d’automobiles, l’imposition d’infrastructures comme la construction de la ligne 12 du métro, l’autorisation de construction d’immeubles qui affectent les habitants originaires des villages et des quartiers, l’installation de chaînes commerciales, qui mettent un terme aux petits commerces, les méga-projets touristiques dans des villages agricoles, etc.

Comité por la Libertad de Víctor Herrera Govea Vous pouvez écrire et téléphoner pour exprimer votre mécontentement aux mauvaises autorités du gouvernement. Lic Marcelo Ebrard Casaubón, Jefe del Gobierno de la Ciudad de México: Plaza de la Constitución y 5 de Febrero 1er piso, Oficina 103 Col Centro, C: P; 06068, Del Cuauhémoc, México D.F. Tel (55) 53458º44 y 53458042 mebrard@df.gob.mx la Juge Celia Marin Sasaki Jpenal30@tsjdf.gob.mx Tel: 54834202 Fax: 54 83 42 53

Information sur La Campagne pour la libération de Victor Cliquez ici

Ecoutez l’audio sur Victor en français ici

Vidéos

Comité por la Libertad de Víctor ici

Cartes postales à envoyer pour la libération de Victor

Lic Marcelo Ebrard Casaubón, Chef du Gouvernement de Mexico Cliquez ici DR Edgar Elías Asad Président du Tribunal Supérieur de Justice Cliquez ici la Juge Celia Marin Sasaki Cliquez ici

Nous exigeons l’immédiate libération de notre compagnon Victor Herrera Govea

Aux médias Aux compagnons de lutte emprisonnés, Aux familles des compagnons emprisonnés, À l’Autre Campagne Au Peuple d’en bas à gauche Nous n’oublions pas le 2 octobre !

Nous nous souvenons que, en 1968, à quelques jours de l’imposition des Jeux Olympiques, le gouvernement de Gustavo Díaz Ordaz et son Ministre de l’intérieur , ont brutalement réprimé la révolte estudiantine, en laissant plus de 300 jeunes assassinés par l’Armée, 700 blessés et 6000 arrestations.

Nous nous souvenons de l’impunité qui a suivi et persiste aujourd’hui, alors que l’État protège les responsables du massacre et qu’aucun d’entre eux n’a payé devant la justice.

Nous nous rappelons des mensonges du gouvernement, quand il a accusé les étudiants d’avoir provoqué l’armée. 42 années plus tard, le sang et les larmes sont encore remplis de douleur.

Parce-que l’impunité gangrène la justice, parce-que le pouvoir efface l’histoire, parce qu’on oublie le meurtre et la prison, pour tout cela, Víctor Herrera Govea, anarchiste et adhérent à l’autre campagne, a décidé de participer à la marche du 2 octobre 2009. Pour ne pas oublier les massacrés, disparus et emprisonnés de 1968. Il est sorti dans la rue, comme les jeunes de cette année là, pour crier Ya Basta!

Mais ce jour là, Víctor a reçu coups, agressions et tortures de la part de CRS et de policiers de la ville de Mexico.

Nous nous souviendrons de cette manifestation et commémoration pour son fort dispositif policier et la forte répression du gouvernement de Marcelo Ebrard.

Nous n’oublions pas le 2 octobre! Et en vue de l’étape finale du procès, nous nous unissons au cri de justice du Comité pour la Liberté de Víctor Herrera Govea.

Aujourd’hui comme hier, le processus juridique est plein d’irrégularités; Víctor a été frappé, torturé, détenu sans mandat d’arrêt, sans qu’il n’y ait de flagrant délit et sans aucune preuve de sa culpabilité. Il a ensuite été placé en détention provisoire, qui s’est prolongée pendant plus de 10 mois.

Il existe des témoignages et des vidéos qui prouvent son innocence, et malgré ça Victor est encore privé de sa liberté.

Les groupes signataires de cette lettre exigent du juge Celia Marin Sasaki de prononcer un non-lieu dans le cas de Víctor Herrera Govea, pour la simple raison que son accusation repose uniquement sur les déclarations des policiers, qui se sont révélées fausses et contradictoires. Ya basta d’impunité ! Ya basta de criminaliser les militants sociaux ! Nous exigeons la liberté pour le compagnon Victor Herrera Govea ! Dans nos pays, nous diffusons l’information sur cette affaire, et nous effectuerons des actions pour obtenir la liberté du compagnon. Nous ne sommes pas tous là, il manque les prisonniers !

Plataforma vasca de solidaridad con chiapas (País Vasco) Confederación General del Trabajo,CGT (Estado español) Les Trois passants (Francia) Secretariado Internacional de la CNT (Francia) Asociacion Solidarita (Corsica) Comite de Solidaridad con los Indigenas de las Americas, CSIA (Francia) Comité de solidaridad con los pueblos de Chiapas en lucha, CSPCL(Francia) Grupo de Apoyo a Leonard Peltier, LPSG (Francia) Asociacion Ya Basta (Italia) Grupo IRU (estado español) La Unión Mexicana Suiza (UMES) de Zürich (Suiza) Revisostioneles Acticon Anarssite, Estambul (Turquía) El Comité de Solidaridad con los Pueblos – Interpueblos (Cantabria-España) Fuga Em Rede Galiza (Estado español) Colectivo zapatista marisol Lugano (Suiza) Colectivo ALANA (Solidaridad – Resistencia – Dignidad) (Grecia) Nodo Solidale (Roma-ITALIA y México) Lettre de solidarité ici

Mexico : Répression du meeting pour la libération de Victor Govea

Aujourd’hui, 8 septembre 2010, a eu lieu en face des bureaux du gouvernement du District Fédéral (ville de Mexico), le cinquième meeting pour exiger la rapide libération de Victor Herrera Govea.

Après le meeting, auquel participèrent plusieurs groupes militants et culturels, à 13h30 environ, 100 manifestants ont marché en direction du Tribunal Supérieur de Justice.

En arrivant, une commission est entrée pour remettre un communiqué. Cette commission a été reçue par le secrétaire technique du Conseil Général de la Judicature, Alfredo Alvarez C., qui représentait le président du Tribunal Supérieur de Justice du District Fédéral, et qui s’est engagé à nous donner une date de rendez-vous avec le président.

Environ une heure après que la commission soit sortie, nous avons été encerclés par des policiers anti-émeute du District Fédéral, qui bien que la manifestation soit pacifique, nous ont poussé avec leurs boucliers vers le trottoir. Plusieurs personnes ont été frapées, une compañera a été blessée au nez, ils ont essayé de prendre la guitare d’un musicien. Lorsque certains ont essayé de sortir de l’encerclement policier, ils ont aussi été attaqués.

Il y a eu plusieurs agressions verbales et physiques de la part des policiers.

Des phrases telles que « Sale vieille, si tu avais un peu de dignité, tu serais à la maison à faire le ménage » ont été entendues. Ensuite, la dépanneuse de la police nous a volé le véhicule de sonorisation. En essayant de l’en empêcher, une compañera qui s’était allongée a été traînée au sol par la police. Quelques heures après, suite à la pression et à des plaintes auprès de certaines institutions, l’automobile à été récupérée.

Une compañera a porté plainte auprès de l’Institut de la Jeunesse du District Fédéral et a ouvert un dossier auprès de la Commission National des Droits Humains. De son côté le Collectif contre la Torture et l’Impunité a aussi porté plainte auprès de cette institution.

Nous dénonçons la seule réponse que peut donner le gouvernement du District Fédéral face au rejet d’un emprisonnement injuste : la répression.

Nous soulignons que le fait de taper ceux qui se déclarent mécontents face aux injustices est une pratique de plus en plus commune et cynique parmi les gouverneurs du PRD, du PRI et du PAN.

Nous signalons que l’encerclement qui a eu lieu lors de la manifestation du 2 octobre, au cours de laquelle Victor Herrera a été brutalement frappé, s’est répété durant cette manifestation où nous dénoncions son emprisonnement injuste.

Le Comité de soutien pour la liberté de Victor Herrera Govea Photos : http://www.regeneracionradio.org/

http://vsencapsulamiento.wordpress.com/category/acervo/

Victor Herrera Govea est anarchiste et adhérent de l’Autre Campagne, il fait parti du groupe « Gritos de Rabia Callejera » « Cri de Rage de la rue ». Il a participé au piquet de protestation devant la prison de Molinos de las Flores pour soutenir les prisonniers d’Atenco. Il est aussi membre d’un projet d’agriculture urbaine, pour l’auto-suffisance alimentaire pour l’auto-gestion en général.

Voici le témoignage de Victor :

Il s’agit d’une arrestation arbitraire. En sortant de la manifestation commémorant les 41 ans du massacre des étudiants par les militaires de Gustavo Diaz Ordaz qui venait de la Place des 3 cultures.

Ils ont positionné quatre haies de CRS au milieu des manifestants.  Nous avons été encerclés de manière violente aux environs de l’esplanade de l’immeuble. Nous avons été agressés par toutes les lignes de CRS. Pendant que nous reculions j’ai essayé de sortir un compagnon d’une masse de CRS qui était en train de le frapper au visage. Plusieurs policiers m’ont alors attrapé et ont commencé à me frapper.

Après cela, ils m’ont emmené à l’aide de nombreux policiers, je n’ai pu les compter, mais ils étaient environ 45. Ils m’ont dit “On va niker ta mère” plus de 5 fois pendant qu’ils me piétinaient les bras et le dos. Ils m’ont pris par la tête et l’un d’entre eux a dit : “frappe-le à la bouche”. J’ai protégé ma tête avec mes bras un moment, mais ils m’ont fait une clé de bras, puis ce fut des coups de poing au niveau de la bouche et du nez. A la fin ils m’ont emmené attaché avec d’autre compagnons. Un des CRS en me désignant à dit : “ Celui-là on le retabasse”. Lorsque une personne avec une caméra est arrivée et a dit “ Non, vous ne pouvez plus le toucher, on a déjà enregistré toute les preuves”

Au final un seul policier m’emmenait par le bras. J’ai pu me libérer et j’ai continué à marcher jusqu’au Zocalo. En revenant de la marche, entre deux jardinières il y avait une opération de la police judiciaire. Passant à moins d’un mettre d’eux, du sang a coulé de mon visage, Ce qui a provoqué l’agression d’un policier. Au début il voulait me brûler le visage avec sa cigarette, en quelques minutes l’ensemble des agents sont venus sur moi et ont plongé ma tête dans une jardinière et  m’ont frappé à la nuque. Puis en traversant l’avenue j’ai vu qu’ils emmenaient de la même façon violente un mineur. Ils nous ont fait monter dans une Stratus noir et nous avons été mis à disposition de l’agence Numéro 50 du Ministère Publique. Où nous avons passé quasiment deux jours. Les délits que l’on nous attribut ont été fabriqués. Moi et 3 autres compagnons, avons été accusés de ‘vol aggravé en réunion” et de “dommage à la propriété privée”. Suite à cela ils nous ont transféré à la Prison Sud.

Vidéos

Contact:

presos2deoctubre@hotmail.com

libertadavictor@gmail.com

Audio sur Victor Herrera Govea-Mini-Emission 4 ici

Lettre de solidarité ici

Lettre du Comité pour la Liberté de Victor à 8 mois de son arrestation.

Victor Herrera Govea est anarchiste et adhérent de l’Autre Campagne. Il a été arrêté arbitrairement le 2 octobre 2009 en sortant de la manifestation commémorant les 41 ans du massacre des étudiants par les militaires en 1968 à Tlatelolco, DF, Mexico.

La lutte continue !

Après 9 mois durant lesquels notre compagnon Víctor Herrera Govea continu d’être injustement séquestre par l’Etat. Le Comité de soutien pour la liberté de Victor Herrera Govea demande d’envoyer aux responsables, cette lettre pour exiger l’immédiate libération de Victor.

Voici la lettre traduite en français:

Par cet écrit, nous voulons nous prononcer contre l’injustice que subit depuis 8 mois Víctor Herrera Govea.

Durant la manifestation du 2 octobre 2009, telle une consigne pour criminaliser la protestation social, il y a eu plusieurs provocations d’hommes de mains et de policiers, dont l’objectif, en plus de discréditer la mobilisation, était de réprimer un groupe spécifique : le groupe anarchiste. Durant la manifestation, le groupe anarchiste a été encapsulé par des haies de policiers qui ont frappé de manière arbitraire tous ceux qui étaient à leur portée, Victor a été brutalement attaqué, son arrestation a été évité dans un premier temps grâce à la pression des caméras qui témoignaient des faits, cependant à la fin de la manifestation, alors qu’il retournait chez lui, il a été détenu et frappé à nouveau par des policiers en civil qui l’ont fait monter dans une Stratus noir sans plaque, ce qui démontre le caractère arbitraire de cette détention. Il n’existe aucune preuve de sa participation aux délits dont on l’accuse (Dommages à la propriété privée et vol aggravé en réunion dans un magasin Oxxo). Cependant, malgré les vidéos et les témoignages qui prouvent son innocence et montrent le moment où il a été frappé par des policiers anti-émeute puis par des policiers en civil, il continue d’être privé de sa liberté. Ainsi, il a du supporter la bureaucratie d’un long et inutile procès, avec des reports d’audience, premièrement du au fait de l’absence de l’accusation, dont l’unique preuve est le témoignage faux et contradictoire de 8 policiers sans éthique de la police judiciaire. Et deuxièmement par ce que une autorisation ponctuelle de sortie de prison des prévenus n’a pas été émise.

Actuellement, alors que le procès pénal, auquel il a été soumis, est presque terminé et qu’aucune preuve n’a été fournie permettant de l’accuser, en plus d’une manipulation et d’un blocage constant de la justice, notre camarade souffre directement du manque de volonté de la juge Celia Marín Sasaki qui pour la troisième fois, fait appel pour allonger la détention préventive, sous les mêmes termes d’accusation, alors qu’aucun argument légal ne le justifie.

De plus, ce procès est complètement injustifié en effet :

1) Victor n’a pas été détenu suite à un ordre d’arrestation ou à un flagrant délit, les faits qui lui sont reprochés ont eu lieu à 17h50 et il a été détenu à 19h00 loin de là où ont eut lieu les dégâts et le vol dont on l’accuse, sa détention n’est donc pas fondée.

2) Les policiers l’ont dans un premier temps libéré suite à la pression de la manifestation et face à la présence d’une caméra qui témoignait de l’illégalité de cet arrestation. Cela montre clairement qu’il n’y avait aucun motif pour l’arrêter.

3) Durant son arrestation par la police judiciaire, alors qu’il entrait dans la bouche de métro Bellas Artes, il a été l’objet de torture, pour la deuxième fois, il a reçu des coups, des menaces et des insultes.

4) Le mineur détenu en même temps que lui et accusé des mêmes délits a été libéré faute de preuves.

5) La juge de la trentième cours, Celia Marín Sasaki n’a pas pu établir quel aurait pu être la participation de Victor dans les faits dont on l’accuse. En effet les déclarations des policiers sont générales et ne présentent aucune individualisation de l’acte.

Etant donné que la juge de la trentième cours, Celia Marín Sasaki n’a aucun élément pour prouver la participation de Victor aux faits qui lui sont reprochés. La juge du septième district Martha Gabriela Sánchez doit ordonner sa remise en liberté et mettre ainsi fin à cet absurde, injuste et long procès.

Vous pouvez écrire à Victor et à sa famille aux contacts suivants: contraencapsulamientos@gmail.com libertadavictor@gmail.com presos2deoctubre@hotmail.com Blog de Victor Govea: http://vsencapsulamiento.wordpress.com

2 octobre ne s’oublie pas! …La lutte continue en mouvement… …Après 6 mois durant lesquels notre compagnon Víctor Herrera Govea continu d’être injustement séquestre par l’Etat … La lutte continue…et cette semaine:

Campagne Universitaire pour la libération de Victor Herrera Govea.

Participe à la Campagne Universitaire pour la libération de Victor Herrera Govea du 5 au 8 avril, de 8 heures du matin à 8 heures du soir,la campagne aura lieu dans l’aéroport de la Faculté de Philosophie et littérature, Cité Universitaire, UNAM, Mexico. Nous envoyons l’affiche et l’audio pour faire la diffusion, nous devons faire de l’aéroport un espace de mouvement et de liberté …

Chinampas et montagnes oui , prisons, disparitions et harcellements non ! Autogestion généralisée créativité à l’infinie !

Le Comité de soutien pour la liberté de Victor Herrera Govea A bas les murs des prisons ! Prisonniers et prisonnières liberté ! http://vsencapsulamiento.wordpress.com

Communique du Comité de soutien pour la liberté de Victor Herrera Govea contre l’impunité et la répression

Chinampas et montagnes oui , prisons, disparitions et harcellements non ! ¡Chinampas y cerros sí, cárceles, desapariciones y hostigamiento no!

Tandis que la stratégie de l’État fait la promotion d’un système d’impunité en se servant de campagnes médiatiques qui cherchent l’oublie à travers la désinformation, la peur , la confusion et l’angoisse, des communautés continuent la lutte et ont vaincu la peur pour récupérer leur dignité. Pour ces communautés et avec elles, Le Comité pour la liberté de Victor, se joint aux exigences qui ont été présentées au gouvernement du Chiapas et au gouvernement fédéral de la part de collectifs et d’individus au niveau national et international pour l’arrêt des agressions commises par des groupes paramilitaires comme L’OPPDIC contre les bases d’appui zapatistes qui dignement construisent leur vie et défendent leurs territoires.

Au gouvernement de Michoacan et au gouvernement fédéral exigeons que soient présentés en vie les comuneros Javier Robles Martinez et Gerardo Vera Orozco qui ont été arrêtes et séquestrés et nous soutenons leur lutte et leurs demandes pour la justice et le respect de leurs terres. Nous vous informons que Victor continu d’attendre une décision concernant sa remise en liberté, ordonné par le juge du septième district, nous exigeons que la juge du tribunal 30 élabore un nouveau document ordonnant la remise en liberté de Victor Herrera Govea.

Plusieurs activités ont été réalisées du 12 au 20 mars: journées de diffusion et d’information sur la situation de répression que vivent les communautés zapatistes et celles d’Ostula, ainsi que sur la situation des prisonniers politiques injustement détenus de Mexico; un piquet pour la libération des compagnons emprisonnés dans la prison de Molino de las Flores et de la Palma; mise en place d’ateliers et concerts pour l’arrêt de la répression contre les communautés zapatistes. Nous saluons la remise en liberté d’ Amadeu Casellas prisonnier durant 24 ans.

Le Comité de soutien pour la liberté de Victor Herrera Govea La lutte continue!

Le mardi 15 décembre à 6 heures du matin, ont été arrêtés Abraham López Martinez, Carlos Orozco et Fermin Gómez Trejo, accusés d’avoir lancé des cocktail molotov sur des voitures stationnées dans un quartier du sud de Mexico.

Ils ont été arrêtés après que des voisins aient averti la police  et qu’une patrouille ait croisé les trois jeunes.

La famille d’Abraham déclare qu’ils ont appris les arrestations à environ 1 heure de l’après-midi, quand des membres de la police judiciaire se sont présentés à leur domicile pour les avertir. Les détenus n’ont pu téléphoner pour prévenir leurs familles.

Abraham est un jeune libertaire, étudiant au « Colegio de Bachilleres ». Il participe activement au collectif « Tekap Anarquista » du CCH Oriente, qui a été réprimé il y a quelques semaines par les autorités universitaires.

La situation des compagnons est incertaine, on sait qu’ils ont été présentés au Ministère Public, bureau 65, et de là remis au Tribunal pour mineurs.

Nous appelons tous et toutes à se mobiliser pour obtenir la liberté immédiate de nos compagnons.

Collectif Autonome Magoniste , 17 décembre 2009

http://www.anartoka.com/pas-dupes/viewtopic.php?t=3072