Archive for the El Canero Category

[Mexico] Infos sur la bibliothèque Xosé Tarrio et répression contre le collectif CIMARRON

Posted in anti-carcéral, Collectif CIMARRON, Communiqués, compas anarquistas, El Canero, prisonnier-e-s de la guerre sociale., Ville de Mexico on 11 juillet 2018 by liberonsles

Les autorités pénitentiaires saccagent et détruisent la bibliothèque autonome Xosé Tarrio dans la prison nord de Mexico. Répression contre le collectif CIMARRON

Depuis le mois de novembre 2017, Fernando Barcenas (qui est sorti de prison le 11 juin dernier) et d’autres prisonniers du collectif Cimarron* lançaient l’idée de mettre en place une bibliothèque autonome gérée par les prisonniers eux-mêmes à l’intérieur de la prison Nord de Mexico. Après plusieurs mois de travail et de construction à l’intérieur, d’organisation et de soutien de l’extérieur, la bibliothèque « Xosé Tarrío González » ** est inaugurée le 28 avril 2018, non sans difficultés. La bibliothèque grandit peu à peu, elle se dote de 1000 documents et livres environ, jusqu’à ce que, le 5 juillet 2018, les autorités pénitentiaires décident de mettre fin à cette initiative.

« Construire une bibliothèque à l’intérieur de la prison va bien au-delà du fait de créer un simple espace « culturel » ou de « loisirs », cela implique d’assumer le fait qu’il y aura des tensions et des affrontements parce que, pour les sbires de l’administration pénitentiaire, il est inconcevable que les prisonniers soient capables d’autodétermination. » [Écrivait Fer Barcenas au mois de février 2018, depuis la prison Nord]

Communiqué envoyé par la Croix Noire Anarchiste de Mexico, 6 juillet 2018 :

Jeudi 5 juillet 2018, les compagnons incarcérés dans la prison nord, qui font partie du projet collectif CIMARRON ayant mis en place une bibliothèque alternative [à l’intérieur de la prison] nous ont informé que cette dernière avait été attaquée par les gardiens sous les ordres des commandant Hormigo (chargé de la sous-direction de la sécurité ) et Campos. Ces derniers ont obligé, mardi dernier, les compagnons à se couper les cheveux, en les menaçant d’être punis et envoyés dans le module de sécurité maximale de cette prison. Face à cette menace, les compagnons ont accepté de se couper les cheveux. Cependant, ils ont porté plainte contre les méthodes autoritaires du personnel de sécurité.

C’est pour cette raison que les commandants les ont convoqués à la direction pour renouveler leurs menaces. Cette fois-ci, ils ont dit que s’ils ne retiraient pas leur plainte, ils seraient transférés au module de sécurité maximale. Suite à tout cela, des fouilles violentes des cellules des compagnons ont été effectuées par les gardiens. Cela s’est fini par le saccage et la destruction de la bibliothèque alternative Xosé Tarrío González et le transfert du compagnon Gerardo Ramírez Valenzuela au dortoir de punition numéro 1 sous des prétextes absurdes.

Il faut rappeler que ce harcèlement dure depuis des mois. En effet, les autorités voient cette bibliothèque comme un danger pour leurs intérêts économiques.

Nous dénonçons l’attaque d’un espace culturel où les prisonniers peuvent s’exprimer librement. Nous mettons en question la duplicité morale et l’hypocrisie de l’administration pénitentiaire.

En effet, d’un côté, elle attaque des espaces culturels et artistiques, criminalise ceux qui refusent de se soumettre docilement à sa politique d’extermination et de mort, tout en autorisant et protégeant des entreprises criminelles auxquelles ces hauts fonctionnaires appartiennent.

Suite à ces faits, nous rendons responsables le directeur de la prison Enrique Serrano Flores, ainsi que Mónica Mandujano Rosillo la responsable de l’auditorium (où se trouve la bibliothèque) et les commandants Hormigo et Campos, des dégâts causés à la bibliothèque et à l’intégrité physique des compagnons du collectif Cimarron: Luis Lázaro Urgell, Alejandro N, Gerardo Ramírez Valenzuela. Nous exigeons que soit levée la punition de Gerardo et qu’il soit ramené à son dortoir.

Proyecto ambulante, Cruz Negra Anarquista Mexico

Notes :

*Le collectif CIMARRON est formé par plusieurs prisonniers en résistance de la ville de Mexico dont : Fernando Barcenas Castillo [qui est sorti de prison le 11 juin 2018], Gerardo Ramirez Valenzuela, Luis Lazaro Urgell et Alejandro N. Il s’agit d’un petit groupe de personnes qui ont décidé eux-mêmes d’appeler « cimarrón » «  cimarrón pouvant être tout animal domestiqué qui échappe à ses maîtres et redevient sauvage. Ce collectif a entamé un vaste travail de re-signification et de ré-appropriation de la vie à partir de la résistance culturelle, ignorant les espaces institutionnels pour mettre concrètement en place des ateliers, des discussions, une bibliothèque alternative, pour construire de la sorte une vie communautaire en marge du temps et des restrictions de la prison. En effet, la majorité de ceux d’entre nous considérés comme des « criminels » nous avons démontré que nous sommes capables d’assurer la subsistance avec intelligence, instinct et force physique en les combinant parfaitement entre eux, c’est ce qui fait de nous un ennemi en puissance à écarter par ceux qui nous dominent. C’est d’ailleurs pour ce motif qu’ils nous enferment dans des cages et qu’ils nous combattent de façon si brutale… Nombreux sont les « criminels » qui ne sont pas conscients de cela, mais d’autres comme nous l’ont perçu et sont prêts à livrer bataille contre le monstre carcéral et contre tout forme de domination… »

**Xosé Tarrío González est né en 1968 à la Coruña. A onze ans il est enfermé dans un internat, puis en maison de redressement pour se retrouver à 17 ans en prison où il contracte le SIDA. En prison, il met en œuvre l’anarchisme et la rébellion, menant de nombreuses tentatives d’évasions, pratiquant la solidarité réelle entre les prisonniers, luttant résolument contre la prison et les gardiens de prisons ; toutes ces attitudes entraînent humiliations, mises à l’isolement et il est de nombreuses fois torturé. En 2004, son état de santé se dégrade une nouvelle fois à cause de la maladie et finalement, le 2 janvier 2005 il meurt victime de l’institution carcérale et de la société qui la soutient. Xosé était un prisonnier du régime spécial FIES (Fichier Interne de Suivi Spécial) et auteur du livre « Huye, hombre, huye ».

Traduit par nos soins / correction Louise

[Mexico] Journal indépendant de combat : El Canero, numéro 5

[Mexico] Journal indépendant de combat : El Canero, numéro 5

Posted in anti-carcéral, Archives, El Canero, Journal indépendant de combat « El Canero » on 10 juin 2018 by liberonsles

Journal anti-carcéral “El CANERO”

Le journal El Canero, c’est quoi ?

Le Canero est une proposition lancée par le compagnon Fernando Barcenas Castillo, prisonnier anarchiste incarcéré dans la prison Nord de la ville de Mexico.

C’est en prison que Fernando a crée ce journal et l’a appelé « journal indépendant de combat : El Canero », qui signifie « celui qui est en taule ». Il s’agit d’un média libre produit par des prisonniers et prisonnières, derrière les barreaux de plusieurs geôles de la capitale mexicaine.

« Ce projet veut expliquer la réalité vécue dans les prisons et la mettre en rapport avec un contexte social plus large, dans lequel à différents niveaux nous sommes tous prisonniers. Le Canero contribue à diffuser la lutte anti-carcérale en tissant un lien de communication entre prisonniers et avec l’extérieur. Il s’agit de démontrer que la lutte se mène quel que soit le lieu et avec les moyens dont on dispose, sans attendre que toutes les conditions soient réunies (…) En prison aussi nous savons comment mener la lutte, comment résister, car la guerre sociale est une constante et se mène jour après jour, peu importe le gouvernement ou l’autorité en place ».

– Fernando Barcenas –

Le premier Canero est sorti en juin 2014. A ce jour, cinq numéros ont été écrits : au fil du temps, le contenu évolue. Il est en effet le produit des nombreuses réunions de prisonnier.e.s, des échanges et des réflexions, des actions conjointes, des grèves de la faim… Dans son cheminement, le Canero voit naître des organisations informelles de prisonnier.e.s en résistance, des actions coordonnées, des communiqués dénonçant la bête pénitentiaire, l’autorité et l’enfermement dans et hors les murs.

La compilation des articles est faite en prison et toutes les contributions sont mises en page et ré-écrites à la main par Fernando, puis elles sont photocopiées à l’extérieur pour être diffusées aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des geôles.

Le Canero n° 5 – EN FRANÇAIS- Pour télécharger le journal, cliquez ici

___________________________

téléchargements « Canero » 4 et 3 

 

 

[Ville de Mexico] A propos de la bibliothèque autonome Xosé Tarrio, à l’intérieur de la prison Nord

Posted in anti-carcéral, Archives, Collectif CIMARRON, compas anarquistas, El Canero, Fanzines, prisonnier-e-s de la guerre sociale., Ville de Mexico on 25 Mai 2018 by liberonsles

Lettre de Fernando Bárcenas

A propos de la bibliothèque autonome Xosé Tarrio*, à l’intérieur de la prison Nord

Mexico, février 2018

Construire une bibliothèque à l’intérieur de la prison va bien au-delà du fait de créer un simple espace « culturel » ou de « loisirs », cela implique assumer le fait qu’il y aura des tensions et des affrontements parce que pour les sbires de l’administration pénitentiaire il est inconcevable que les prisonniers soient capables d’autodétermination.

En tant que représentants du pouvoir et de la machine mortifère, ils ne peuvent supporter l’idée qu’une poignée de « délinquants » (pour eux) remette en question leur mode de vie… Parce que remettre en question ce lieu qu’est la prison, signifie mettre en cause toute leur société avec son armement, ses valeurs et ses modes de relations…

C’est pour cela que nous nous adressons à vous, ceux de « l’extérieur » pour faire écho à nos luttes et résistances quotidiennes, mais aussi pour tisser des liens de solidarité et de soutien, car notre position est toujours aussi déterminée. Nous n’accepterons rien de l’institution parce que nous ne permettrons pas qu’elle essaie d’absorber et de s’approprier ce projet…

C’est pour cela que maintenant que nous avons réussi à obtenir un espace pour établir la bibliothèque, NOUS LANÇONS UN APPEL À TOUS LES COMPAGNONS ET À TOUTES LES COMPAGNONNES POUR AIDER À LA COLLECTE DE FONDS POUR ACQUÉRIR LE MATÉRIEL AVEC LEQUEL SERA CONSTRUITE LA BIBLIOTHÈQUE, c’est pour cela que nous cherchons à établir des dynamiques de façon conjointe aussi bien dedans que dehors, qui poussent les contradictions et les tensions jusqu’au point de rupture insurrectionnelle.

La prison est un espace commun à tous dans cette ère technologique, et c’est pour cela que nous devons savoir inventer des chemins qui nous conduisent à expérimenter de nouvelles formes de vivre et lutter, de sorte que lorsque l’incendie se propagera il ne restera pas d’autres possibilités incertaines que celles de construire nos vies en nous les réappropriant.

En guerre jusqu’à ce nous soyons tous libres !
Avec rage et amour !!

– Fernando Bárcenas-

Traduit par nos soins / correction Ju

Lire la suite

[Mexico – prison Nord – ReNo] Le compagnon Fernando Bárcenas sort du quartier d’isolement.

Posted in anti-carcéral, Archives, Communiqués, compas anarquistas, El Canero, prisonnier-e-s de la guerre sociale., Ville de Mexico on 29 juillet 2017 by liberonsles

Note : Selon les dernières informations données par la Croix Noire Anarchiste de Mexico, le mercredi 26 juillet 2017, le compagnon Fer a été transféré à la zone dite de « population générale » et ce grâce à la pression et à la mobilisation exercées par des personnes et des collectivités solidaires.

Lettre de Fernando Bárcenas,  25 juillet 2017 :

Chers-es ami-e-s

Je vous écris pour vous informer un peu sur ma situation actuelle. Après avoir été transféré dans le quartier de haute sécurité, où je suis à présent dans l’attente d’une décision du conseil technique interdisciplinaire concernant mon affectation. Auparavant, ils m’avaient placé dans ce quartier au prétexte d’assurer ma sécurité, en réalité il s’agissait d’assurer celle de l’institution.

Je remercie les gestes de solidarité des compagnon-nes qui se sont bougé-es pour mettre fin à cette ségrégation qui m’a été imposée en raison de mon refus à soumettre mes rêves de liberté et de continuer les projets qui jusqu’ici tiennent debout, tels que la bibliothèque alternative que des compagnons continuent à construire dans la salle polyvalente de la population générale, ainsi que le journal anti-carcéral de combat « El Canero » qui a été découvert par les matons lors d’une fouille de mes affaires ; il faut mentionner qu’après avoir été conduit au quartier de haute sécurité (QHS), ils m’ont prévenu qu’ils pourraient bien me tuer en raison de ce que je disais et que je devais cesser l’édition du journal, qui bien sûr, n’a pas vraiment plu au personnel de sécurité. Il est aussi important de signaler que pour réduire ma peine en prison, la demande de remise de peine que j’ai déposée [beneficio de libertad anticipada] à laquelle je peux prétendre, est toujours en cours. Ceci pourrait me permettre d’accomplir la fin de ma peine en « liberté » conditionnelle (dehors). A ce propos, je tiens à rappeler que je ne reconnais pas les outils légaux de l’État. Cependant, ma situation est devenue dangereuse en prison et mon intégrité est menacée, c’est pour cela que je cherche une voie pour retrouver la tranquillité.

C’est pourquoi je lance un appel à tous et toutes les compagnon-nes d’affinité et solidaires pour faire pression afin que cette solution soit celle recherchée car elle est de la plus haute importance pour ma sécurité.

Je voudrais aussi lancer un appel à ne pas laisser certaines choses de côté, à ne pas agir seulement quand quelque chose de grave se passe, nous ne devons pas baisser la garde, nous devons toujours rester vigilants puisque dans la prison le temps court différemment . La vie d’un-e prisonnier-e ne se compte pas en années, mais en heures, minutes, secondes …

Ceci est un cri ouvert à la réflexion sur la solidarité révolutionnaire qui manque beaucoup de nos jours.

La continuité de cette guerre déclarée contre tou.te.s et chacun.e d’entre nous doit passer par le fait d’assumer que la prison est partout. Nous devons prendre le risque de vivre et de sentir ou bien de perdre en se contentant du déroulement quotidien des jours sans vie, sans liberté et sans sens. C’est pour cela que nous sommes toujours en guerre, jusqu’à ce que tous et toutes soyons libres.

25 juillet 2017
Fernando Bárcenas.

Traduction Les trois passants / Correction Amparo

_____________________________________________________

Chronologie – Correspondance (lettres + infos) juin-juillet 2017 :

Depuis la prison nord, lettre de Fernando Bárcenas (20 juillet 2017)

Mise à jour de la situation de Fernando Bárcenas par la Croix Noire Anarchiste Mexico (19 juillet 2017)

Depuis la prison nord : Lettre du compagnon anarchiste Fernando Bárcenas + infos (16 juillet 2017)

Lettre du compagnon anarchiste Fernando Bárcenas : Situation actuelle (4 juin 2017)

♦ Plus d’infos sur Fer Barcenas

Mexico : Nouvelles informations de la situation du compagnon anarchiste Fernando Bárcenas

Posted in anti-carcéral, Communiqués, compas anarquistas, El Canero, Ville de Mexico on 22 juillet 2017 by liberonsles

Nouvelles informations de la situation du compagnon anarchiste Fernando Bárcenas

Depuis la prison nord, 20 juillet 2017
Ville de Mexico
Lettre de Fernando Bárcenas
en annexe sa lettre manuscrite
Lettre publique

Dans une lettre datée du 16 juillet, le compagnon Fernando Bárcenas a rendu publique la situation dans laquelle il se trouve. Une situation de conflits permanents et d’agressions, la dernière en date étant celle qui a eu lieu le 13 juillet lors d’une provocation de la part d’un détenu. Ce qui a entraîné son placement en régime « portes fermée » (enfermement total jour et nuit dans la cellule) dans le quartier disciplinaire, quartier où il a été transféré depuis déjà 9 mois.

Lettre de Fernando, 20 juillet 2017 :

Après avoir été enfermé dans une cellule de la zone 7 C.O.C (Centre d’observation et de Classification), je me suis rendu, ce mercredi 19 juillet 2017, à l’audience du Conseil technique interdisciplinaire, qui a décidé que je ne pouvais pas rejoindre la zone de population générale en raison du conflit qui a eu lieu la semaine dernière, j’ai alors été conduit dans le quartier du Module de Sécurité Maximale (M.M.S.), actuellement je me trouve isolé dans la zone du Panal* par mesure de sécurité.

Dans le même temps, mes affaires ont été contrôlées lors de l’accès au M.M.S. les matons, en fouillant mes affaires, ont trouvé les feuilles avec mes écrits et des lettres personnelles où se trouvait l’esquisse générale du journal « El Canero », qu’ils m’ont confisqué et à partir de là ils ont adopté une attitude violente, en violant mes correspondances personnelles pour conclure par une menace à mon encontre : « Tu peux te faire tuer pour ce que tu dis » et «t’arrête avec ton journal», en me faisant savoir que pour écrire et exprimer mes idées je portais atteinte à la sécurité de l’institution, et que c’était pour cette raison que je devais rester à l’isolement.

Il faut souligner qu’en raison du conflit précédent, je ne peux pas partager de cellule, puisqu’il s’agit soit disant de protéger mon intégrité et ma vie. Malgré cela, après mon transfert au Panal, ils m’ont placé dans une cellule avec 8 personnes qui me sont inconnues et qui ne m’inspirent aucune confiance.

Pour tous ces motifs, je rends responsable le Conseil Technique de ce qui peut m’arriver, puisqu’il s’agit encore une fois d’un prétexte supplémentaire pour continuer à me maintenir dans des conditions d’enfermement et de châtiment.

– Fernando Bárcenas –

 

Traduction Les trois passants / correction Amparo

_________________

Notes :

« El Canero », signifie « celui qui est en taule ». Il s’agit d’un média libre produit par des prisonniers et prisonnières, derrière les barreaux de plusieurs geôles de la capitale mexicaine.

* « Le Panal » – Quartier de Haute sécurité. L’Equivalent aux anciens QHS en France.

Le compagnon Fernando exige d’être re-transféré  à l’annexe 3 de population où il était auparavant.

Fernando  Bárcenas Castillo se trouve actuellement dans la zone du Module de Sécurité Maximale (M.M.S.) Reclusorio Preventivo Varonil Norte : Calle Jaime Nuno no. 155, Colonia Guadalupe Chalma, Cuautepec Barrio Bajo, C.P. 07210, Gustavo A. Madero, Ciudad de México.

Lettre manuscrite (Cliquez sur l’image pour l’agrandir)

__________

Lettre du 16 juillet 2017, depuis le Reclusorio Norte ( Prison Nord de la ville de Mexico)

Depuis la prison nord, 16 juillet 2017
Ville de Mexico
Lettre de Fernando Bárcenas
en annexe sa lettre manuscrite
Lettre publique

Avant tout, je veux préciser que ma situation s’est aggravée ces derniers mois, depuis que j’ai été transféré à la zone 7 dite C.O.C. (centre d’observation et de classification) ce qui constitue une forme de châtiment et de répression contre les actions de protestation et d’organisation qui étaient en construction à l’intérieur de cette prison avec d’autres compagnons prisonniers.

Depuis le 28 septembre 2016, je me suis retrouvé enfoui dans une dynamique de vie asphyxiante, dans cette zone de châtiment, raison pour laquelle voilà déjà 9 mois que je suis à l’isolement pour des mesures de sécurité institutionnelle. Les conflits ont augmenté en raison de mes idées et de ma façon d’être et d’agir, ce que j’identifie comme une forme de violence de l’institution envers moi, puisque, ne pouvant m’agresser directement en se servant de leur personnel pénitentiaire, ils utilisent les prisonniers pour le faire à leur place, ils les utilisent pour m’intimider et m’agresser, -tactique très courante en prison- tout ceci a déjà provoqué plusieurs affrontements dans cette zone où je suis. Je rends responsable l’institution (carcérale) et le personnel responsable de son administration de tout ce qui pourrait attenter à mon intégrité physique autant que psychologique en tant que responsables de mon maintien dans cette situation.

– Fernando Bárcenas –

Lettre manuscrite (Cliquez sur l’image pour l’agrandir)

NOTE :

Depuis vendredi 14 juillet, Fernando Bárcenas a été placé à l’isolement total dans sa cellule par ordre de l’institution. Dans le même temps, le harcèlement et la violence exercés contre lui de la part de quelques internes à la solde de l’administration pénitentiaire n’a cessé d’augmenter.

La mère de Fernando Bárcenas Castillo a fait parvenir le 17 juillet l’information suivante :

« Jusqu’à aujourd’hui, les autorités pénitentiaires maintiennent Fernando dans la même zone, auprès de son agresseur malgré les demandes de changement sollicitées à plusieurs reprises. Il présente toujours des traces de coups et de morsure à la main sans avoir encore reçu une attention médicale et se trouve à l’isolement total sur ordre de l’institution, ce qui représente un risque pour son intégrité physique. »

Un appel a été lancé aux actions de solidarité diverses !

 

Traduction Les trois passants / correction Amparo

______________

Chronologie – Correspondance :

Mise à jour de la situation du compagnon Fernando Bárcenas- Croix Noire Anarchiste de Mexico- 19 juillet 2017

Lettre du compagnon anarchiste Fernando Bárcenas : Situation actuelle (4 juin 2017)

____

Fernando Bárcenas Castillo est un jeune anarchiste. Il a été arrêté le 13 décembre 2013, dans le cadre des protestations contre l’augmentation du prix des billets du métro. Il a été accusé d’avoir mis le feu à un l’arbre de Noël de l’entreprise Coca-Cola, depuis lors il se trouve dans la prison Nord à Mexico. Pendant son arrestation, il a un temps disparu et n’a pas eu le droit à un coup de téléphone, il a aussi subi des agressions physiques et verbales et il n’a disposé d’aucune défense juridique durant la première partie de son procès. En décembre 2014 il a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison pour les délits d’attaques à la paix publique et association délictueuse. A l’intérieur de la prison, Fernando a élaboré plusieurs projets de diffusion et d’information tels des fanzines et le journal anti-carcéral “El Canero”; dernièrement il a mis en place une bibliothèque gérée par les propres prisonniers. Fer a également encouragé et lancé l’organisation des prisonnier-e-s en résistance, tout d’abord il encourage la formation du C.C.P.R (Coordination Combative de Prisonniers en Résistance) plus tard il participe à la coordination des grèves de la faim avec d’autres prisonniers anarchistes de la ville de Mexico. Par la suite Fer lance et encourage la formation de la C.I.P.RE (Coordination Informelle des Prisonniers en Résistance) comme forme et espace d’organisation pour tous ceux et celles qui ont été brimés et torturés par la machinerie pénitentiaire. La CIPRE étant une organisation informelle s’est dissoute et aujourd’hui s’efface non sans laisser toute une expérience organisationnelle derrière elle. Fer lance une nouvelle proposition donnant lieu au collectif des prisonniers CIMARRON, le nom « cimarron » signifie «s’échapper, fuir». Le marronnage était le nom donné à la fuite d’un esclave hors de la propriété de son maître.

 Plus d’info sur Fer Barcenas

Depuis la prison nord : Lettre du compagnon anarchiste Fernando Bárcenas + infos

Posted in anti-carcéral, Archives, Collectif CIMARRON, compas anarquistas, El Canero, prisonnier-e-s de la guerre sociale., Ville de Mexico on 18 juillet 2017 by liberonsles

Depuis la prison nord, 16 juillet 2017
Ville de Mexico
Lettre de Fernando Bárcenas
en annexe sa lettre manuscrite
Lettre publique

16 juillet 2017, depuis le Reclusorio Norte ( Prison Nord de la ville de Mexico)

Avant tout, je veux préciser que ma situation s’est aggravée ces derniers mois, depuis que j’ai été transféré à la zone 7 dite C.O.C. (centre d’observation et de classification) ce qui constitue une forme de châtiment et de répression contre les actions de protestation et d’organisation qui étaient en construction à l’intérieur de cette prison avec d’autres compagnons prisonniers.

Depuis le 28 septembre 2016, je me suis retrouvé enfoui dans une dynamique de vie asphyxiante, dans cette zone de châtiment, raison pour laquelle voilà déjà 9 mois que je suis à l’isolement pour des mesures de sécurité institutionnelle. Les conflits ont augmenté en raison de mes idées et de ma façon d’être et d’agir, ce que j’identifie comme une forme de violence de l’institution envers moi, puisque, ne pouvant m’agresser directement en se servant de leur personnel pénitentiaire, ils utilisent les prisonniers pour le faire à leur place, ils les utilisent pour m’intimider et m’agresser, -tactique très courante en prison- tout ceci a déjà provoqué plusieurs affrontements dans cette zone où je suis. Je rends responsable l’institution (carcérale) et le personnel responsable de son administration de tout ce qui pourrait attenter à mon intégrité physique autant que psychologique en tant que responsables de mon maintien dans cette situation.

– Fernando Bárcenas –

Lettre manuscrite (Cliquez sur l’image pour l’agrandir)

Dernières infos :

Depuis vendredi 14 juillet, Fernando Bárcenas a été placé à l’isolement total dans sa cellule par ordre de l’institution. Dans le même temps, le harcèlement et la violence exercés contre lui de la part de quelques internes à la solde de l’administration pénitentiaire n’a cessé d’augmenter.

La mère de Fernando Bárcenas Castillo a fait parvenir le 17 juillet l’information suivante :

« Jusqu’à aujourd’hui, les autorités pénitentiaires maintiennent Fernando dans la même zone, auprès de son agresseur malgré les demandes de changement sollicitées à plusieurs reprises. Il présente toujours des traces de coups et de morsure à la main sans avoir encore reçu une attention médicale et se trouve à l’isolement total sur ordre de l’institution, ce qui représente un risque pour son intégrité physique. »

Un appel a été lancé aux actions de solidarité diverses !

 

Traduction Les trois passants / correction Amparo

______________

Fernando  Bárcenas Castillo se trouve actuellement dans la zone 7 du CDUDT – Centre de diagnostic, classification et détermination de traitement (Centro de Diagnóstico, Ubicación y Determinación de Tratamiento). Reclusorio Preventivo Varonil Norte : Calle Jaime Nuno no. 155, Colonia Guadalupe Chalma, Cuautepec Barrio Bajo, C.P. 07210, Gustavo A. Madero, Ciudad de México.

______________

Fernando Bárcenas Castillo est un jeune anarchiste. Il a été arrêté le 13 décembre 2013, dans le cadre des protestations contre l’augmentation du prix des billets du métro. Il a été accusé d’avoir mis le feu à un l’arbre de Noël de l’entreprise Coca-Cola, depuis lors il se trouve dans la prison Nord à Mexico. Pendant son arrestation, il a un temps disparu et n’a pas eu le droit à un coup de téléphone, il a aussi subi des agressions physiques et verbales et il n’a disposé d’aucune défense juridique durant la première partie de son procès. En décembre 2014 il a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison pour les délits d’attaques à la paix publique et association délictueuse. A l’intérieur de la prison, Fernando a élaboré plusieurs projets de diffusion et d’information tels des fanzines et le journal anti-carcéral “El Canero”; dernièrement il a mis en place une bibliothèque gérée par les propres prisonniers. Fer a également encouragé et lancé l’organisation des prisonnier-e-s en résistance, tout d’abord il encourage la formation du C.C.P.R (Coordination Combative de Prisonniers en Résistance) plus tard il participe à la coordination des grèves de la faim avec d’autres prisonniers anarchistes de la ville de Mexico. Par la suite Fer lance et encourage la formation de la C.I.P.RE (Coordination Informelle des Prisonniers en Résistance) comme forme et espace d’organisation pour tous ceux et celles qui ont été brimés et torturés par la machinerie pénitentiaire. La CIPRE étant une organisation informelle s’est dissoute et aujourd’hui s’efface non sans laisser toute une expérience organisationnelle derrière elle. Fer lance une nouvelle proposition donnant lieu au collectif des prisonniers CIMARRON, le nom « cimarron » signifie «s’échapper, fuir». Le marronnage était le nom donné à la fuite d’un esclave hors de la propriété de son maître.

Fanzines + d’infos [Cliquez sur l’image pour télécharger les fanzines]

 

 

 

 

 

 

Plus d’infos – Fer Barcenas

Lettre du compagnon anarchiste Fernando Bárcenas : Situation actuelle (4 juin 2017)

 


[Mexico] Lettre du compagnon anarchiste Fernando Bárcenas : Situation actuelle et notification du paiement de l’amende

Posted in anti-carcéral, Communiqués, compas anarquistas, El Canero, Ville de Mexico on 6 juin 2017 by liberonsles

Depuis la prison nord
Ville de Mexico
Lettre de Fernando Bárcenas
en annexe sa lettre manuscrite

J’écris ces quelques lignes rapidement pour donner des informations sur ma situation actuelle…

Dernièrement il y a eu des tensions dans la zone de ségrégation, conflits internes, bagarres pour tout et en même temps pour rien.

Bien que somme toute il n’y a pas à avoir peur du conflit, puisqu’à la fin nous sommes obligés à vivre ensemble, et à travers les désaccords qui surgissent nous apprenons peu à peu à nous tolérer dans cette île.

Étant isolés du reste de la population il est difficile d’avoir des choses et des aliments, la bouffe n’arrive pratiquement pas et nous devons nous mutiner tous les quatre matins pour avoir le droit à la nourriture.

Cela se passe tous les jours, c’est une lutte silencieuse et quotidienne qui se mène sans que personne n’y prête la moindre attention, les surveillants sont d’habiles négociateurs qui étouffent les révoltes en un clin d’œil et une des choses qui contribue le plus à ce cercle vicieux c’est l’addiction aux drogues de la majorité des sanctionnés. C’est ce qui permet aux matons de faire du chantage aux prisonniers avec des punitions et récompenses : – si tu te comportes bien, je t’ouvre ta grille et tu pourras te procurer de l’argent et des drogues. – Si tu te comportes mal, je t’enferme et tu n’auras pas de drogues pas plus compliqué que ça, le système disciplinaire.

Et comme on abandonne l’idée d’agresser et de lutter contre l’autorité, le stress se décharge quotidiennement d’un prisonnier à l’autre, de tous contre tous. Même comme ça j’apprends des expériences qui se présentent.

Si je n’ai pas écrit dernièrement vers « l’extérieur » de ces murs c’est parce que je me suis fixé comme exercice d’apprentissage pratique, l’analyse et la tentative de chambouler mes relations quotidiennes et maintenant que j’ai l’impression d’avoir réfléchi suffisamment sur mes comportements sociaux je voudrais partager avec vous mes apprentissages. C’est d’ailleurs pour cela que j’en profite pour vous informer que le cinquième numéro du journal « El Canero » est presque prêt. Et c’est grâce à ce moyen que je pourrai mieux vous expliquer mes idées et propositions pour continuer l’offensive dans la lutte pour nous réapproprier nos vies.

Voilà à grands traits l’état dans lequel je me sens, plein de courage et d’envie de continuer à fomenter et inventer de nouvelles formes de rupture avec mes propres dogmes, peurs et préjugés.

Maintenant en ce qui concerne l’aspect juridique. J’ai reçu la notification du paiement de l’amende à laquelle j’ai été condamné lors de la sentence qui m’avise que le total à percevoir est de 35,550 pesos dans un délai de deux semaines, l’échéance fixée pour le paiement.

Cette amende doit être malheureusement payée sinon je devrai la payer en jours de prison c’est à dire 550 jours supplémentaires qui viendraient s’ajouter aux 6 ans de ma condamnation indépendamment de celle-ci.

Voilà pour l’instant ce qui s’est passé, de toutes manières, d’une façon ou d’une autre j’écrirai à nouveau ces jours-ci en espérant qu’il y ait des esprits rebelles.

Fernando Bárcenas
(4 juin, 2017)

Pour toute information complémentaire, virement bancaire et transfert international en soutien à Fernando Bárcenas contacter La Croix Noire Anarchiste de Mexico : cna.mex@gmail.com

Pour les virements bancaires au niveau national ( au Mexique ) envoyer votre soutien : compte bancaire 89641305400980 de Banco Azteca au nom de Ana Castillo (Mère de Fernando).

Cliquez sur l’image pour l’agrandir

Source Croix Noire Anarchiste de Mexico

Fernando Bárcenas Castillo est un jeune anarchiste, musicien et étudiant du Collège de Sciences Humaines, siège Vallejo – ville de Mexico. Il a 21 ans et a été arrêté le 13 décembre 2013, dans le cadre des protestations contre l’augmentation du prix des billets du métro. Il a été accusé d’avoir mis le feu à un l’arbre de Noël de l’entreprise Coca-Cola, depuis lors il se trouve dans la prison Nord à Mexico. Pendant son arrestation, il a un temps disparu et n’a pas eu le droit à un coup de téléphone, il a aussi subi des agressions physiques et verbales et il n’a disposé d’aucune défense juridique durant la première partie de son procès pénal. En décembre 2014 il a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison pour les délits d’attaques à la paix publique et association délictueuse, il a fait appel et il est dans l’attente de la décision. A l’intérieur de la prison, Fernando a élaboré plusieurs projets de diffusion et d’information tels des fanzines et le journal anti-carcéral “El Canero”; dernièrement il a mis en place une bibliothèque gérée par les propres prisonniers. Fer a également encouragé et lancé l’organisation des prisonnier-e-s en résistance, tout d’abord il encourage la formation du C.C.P.R (Coordination Combative de Prisonniers en Résistance) plus tard il participe à la coordination des grèves de la faim avec d’autres prisonniers anarchistes de la ville de Mexico. Par la suite Fer lance et encourage la formation de la C.I.P.RE (Coordination Informelle des Prisonniers en Résistance) comme forme et espace d’organisation pour tous ceux et celles qui ont été brimés et torturés par la machinerie pénitentiaire. La CIPRE étant une organisation informelle s’est dissoute et aujourd’hui s’efface non sans laisser toute une expérience organisationnelle derrière elle. Fer lance une nouvelle proposition donnant lieu au collectif des prisonniers CIMARRON, le nom « cimarron » signifie «s’échapper, fuir». Le marronnage était le nom donné à la fuite d’un esclave hors de la propriété de son maître.

Plus d’infos (Ecrits de prison ) Fer Barcenas

Traduction Amparo et les trois passants

 

[Dijon] Festival du Livre et des Cultures Libres des Tanneries

Posted in Art et résistance, événements, compas anarquistas, Des femmes face à la prison, El Canero, Expo, femmes prisonnières, Journal indépendant de combat « El Canero » on 11 Mai 2017 by liberonsles

19-21
Mai 2017
Espace autogéré des Tanneries
Tanneries II, 35-37 rue des Ateliers à Dijon

Voir le programme complet du Festival du Livre et des Cultures Libres des Tanneries à Dijon

Dans le cadre du Festival du Livre et des Cultures Libres des Tanneries à Dijon.

Seront présentées les interventions suivantes :

Samedi 20 mai à 16H : Rencontre avec les Trois passants :

Présentation du Journal de combat, anti-carcéral et indépendant « El Canero » produit par des prisonniers et prisonnières en lutte qui se trouvent derrière les barreaux de plusieurs geôles de la capitale Mexicaine et d’ailleurs / Contexte général de la prison au Mexique; situation des prisonnier-e-s, leurs luttes, leurs initiatives et projets pour résister et faire face au système pénitentiaire, à l’isolement, au mépris et à l’oubli.

Présentation de la vidéo de Fernando Barcenas, prisonnier anarchiste créateur du journal: « Jeunes et Rebelles, la naissance du Canero »  – Présentation de la vidéo « Abraham Cortes liberté, prisonnier de la guerre sociale ».

Dimanche 21 mai à 13h : Présentation avec les Trois passants du Documentaire [1h10]: Intitulé « Ils nous ont volé nos nuits » [ Nos robaron las noches]

Ce film collectif, réalisé au Mexique en octobre 2016, est un outil de lutte anti-carcérale. C’est un documentaire fait maison, avec nos propres moyens, par des personnes solidaires et non spécialistes. Sa réalisation a été rendue possible grâce à la complicité de mères, de compagnes, de femmes solidaires, de filles de prisonnier.e.s et d’ex-prisonnières, et la participation de La Voix des Zapotèques Xiches en Prison de Oaxaca, du Groupe de Travail Nous ne sommes pas tous et toutes là du Chiapas, de La Croix Noire Anarchiste de Mexico et du groupe Les Trois Passants de Toulouse.

Au fil du temps, nous avons observé la lutte incessante, la résistance et le travail que mènent les femmes dans et en dehors des prisons, non seulement en tant que tisserandes de la mémoire contre l’oubli, mais aussi en tant que porteuses d’une lutte infatigable contre le système judiciaire et pénitentiaire. C’est pourquoi en cette occasion, sans fabriquer une vision innocentante et victimisante, nous avons ouvert un espace de paroles pour les femmes confrontées à l’enfermement, à l’humiliation, à la maltraitance du corps, à la torture sexuelle, au harcèlement, à la stigmatisation et à l’hypothétique “justice”. Elles nous rappellent dans ce documentaire la valeur de la lutte, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des geôles.

EXPO : En support/Complément :

Expo : « Liberté en fuite » [Libertad en Fuga] ; Expo Encres et Photos mêlées « Notre Dame des Landes/Zone À Défendre » CRéATIoN A DeuX MaINs. Expo-vente des affiches, toiles imprimées et cartes de l’expo au profit des compagnon-ne-s incarcéré-e-s.

Voir le programme complet du Festival du Livre et des Cultures Libres des Tanneries à Dijon

Qui sont les prisonnier-e-s que nous soutenons lors de ces journées ?

 

miguelflomMiguel Peralta Betanzos est un membre de l’Assemblée Communautaire d’Eloxochitlán de Flores Magón, Oaxaca et militant anarchiste. Le jeudi 30 avril 2015, vers 5 heures et demie de l’après-midi, Miguel Ángel Peralta Betanzos, membre de l’Assemblée Communautaire a été arrêté au centre-ville de Mexico. Cette arrestation a été exécutée sans identification et sans mandat d’arrêt, avec une grande violence. Toutes ces irrégularités concernant l’arrestation de Miguel constituent une attaque de plus contre l’Assemblée Communautaire d’Eloxochitlán, dans la continuité de celles qui sont perpétrées depuis 5 ans par l’ex-président municipal qui siégea à la Présidence municipale après s’y être imposé de façon autoritaire, piétinant ainsi le système communautaire basé sur les « us et coutumes indigènes » dont l’Assemblée Générale est l’organe de prise de décisions. Miguel se trouve dans la prison de Cuicatlan, Oaxaca.

Qu’est-ce que c’est le temps, quand, en prison, on en a trop ?
On danse avec l’ombre, on joue avec nos rêves et on rit
On marche sur la voute céleste
On pleure en silence
On est parfois morts en vie
On chante et on se révèle face à leurs murs et à leurs barreaux
On se nourrit des déchets que jette la société ; on les recycle
On aiguise nos sens.
On détruit tous les jours ce qui est en place, on dés-arme la réalité…

-Miguel Betanzos-

Plus d’infos

ferFernando Bárcenas Castillo est un jeune anarchiste, musicien et étudiant du Collège de Sciences Humaines, siège Vallejo – ville de Mexico. Il a 22 ans et a été arrêté le 13 décembre 2013, dans le cadre des protestations contre l’augmentation du prix des billets du métro. Il a été accusé d’avoir mis le feu à un l’arbre de Noël de l’entreprise Coca-Cola, depuis lors il se trouve dans la prison Nord à Mexico. En décembre 2014 il a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison. Fernando a élaboré plusieurs projets de diffusion et d’information tels des fanzines et le journal anti-carcéral “El Canero”; dernièrement il a mis en place une bibliothèque gérée par les propres prisonniers et encouragé depuis son arrestation l’organisation de plusieurs collectifs de prisonniers en resistance. Fernando se trouve dans la Prison Nord de la Ville de Mexico.

« (…) Nous sommes la jeunesse qu’ils enferment dans des écoles, en essayant de nous tromper avec les faux nationalismes, les préjugés et le patriotisme qui sont les composants de leur mensonge, leur soumission et leur obéissance. Nous sommes les jeunes humiliés et harcelés par les CRS, les renseignements généraux et par tous types de forces répressives « qui construisent leur démocratie » (…). Nous sommes la cible quotidienne de leur abus de pouvoir (…). Nous sommes les blessé-e-s lors des manifestations ; on nous a cogné la tête contre le béton, nous avons été humiliés, et notre dignité a été piétinée sous leurs bottes, ils nous ont cassé les jambes à coup de matraques et nous ont rempli les poumons de gaz lacrymogène… Aujourd’hui nous cheminons avec la chaleur de notre dignité et de notre rage, pendant toutes les nuits froides qu’ils nous ont fait passer en prison. »

– Fernando Barcenas –

Plus d’infos

portabrahamAbraham Cortés Ávila a été arrêté le 2 octobre 2013 pendant la manifestation commémorant les quarante-cinq ans du massacre de Tlatelolco, il est le seul à rester en prison après les arrestations du 2 octobre 2013. Abraham faisait face à une accusation de tentative d’homicide, pour avoir supposément lancé des cocktails Molotov contre les lignes de policiers anti-émeutes. Ceci en plus d’une autre accusation pour attaques à la paix publique et association de malfaiteurs. Pour ces accusations, le compagnon avait été condamné à 13 ans et 4 mois de prison ; cependant, grâce à une procédure en appel qu’il a mené, une nouvelle sentence a été prononcée de 5 ans et 9 mois. Abraham se trouve dans la Prison Nord de la Ville de Mexico.

« Avant, je pensais que l’esclavage n’existait plus et je pensais que nous étions libres, mais non, la vérité c’est que nous n’avons jamais été libres, nous n’arrivons pas à l’indépendance totale, nous continuons d’être des esclaves, mais à présent nous ne sommes pas esclaves d’un seul patron, mais d’un président, de l’armée, de la police. Nous devons donner toujours notre adresse pour qu’ils aient le contrôle sur nous, sans parler de la carte d’identité, être plus surveillés ce n’est pas possible » (…) « Prison, institution de répression, école de méchanceté, d’obscurité, de froideur, de crainte, d’égoïsme, de vice, le lieu de destruction dans lequel nous sommes séquestrés (…) »

– Abraham Cortés –

Plus d’infos

ALVAROSÁlvaro Sebastián Ramírez, âgé de 56 ans, est indigène zapotèque de San Agustín Loxicha, Oaxaca etadhérent à la Sixième Déclaration zapatiste. Cela fait 19 ans qu’il est privé de sa liberté. Alvaro a été arrêté le 15 décembre 1997 dans la ville d’Oaxaca et condamné à 27 ans de prison accusé d’appartenir à un groupe armé et pour les délits d’homicide qualifié, tentative d’homicide, terrorisme et conspiration. Alvaro travaillait en tant qu’enseignant et il était aussi engagé dans sa communauté pour l’amélioration des conditions d’éducation et de vie en général, il a mené avec ses compagnons une lutte pour la défense de la terre contre les caciques et le gouvernement, il a toujours défendu la forme traditionnelle de gouvernement des Zapotèques, qui refuse l’ingérence des partis politiques grâce aux « us et coutumes ». Malgré l’enfermement, Alvaro Sebastián Ramírez, sa famille et ses compagnons mènent une lutte avec espoir et conviction pour sa libération.

« Dans la société marchande, totalitaire, dans laquelle nous vivons actuellement, les prisons sont remplies d’hommes et de femmes d’EN BAS, humbles et simples comme le sont les paysans, les indigènes, nos voisins, les jeunes des quartiers oubliés, les précaires, les travailleuses sexuelles, les employés en lutte, ceux qui protestent. »

– Álvaro Sebastián Ramírez –

Plus d’infos

ferzamLuis Fernando Sotelo, étudiant âgé de 22 ans, adhérent à la Sixième Déclaration zapatiste, a été arrêté le 5 novembre 2014 suite aux manifestations et aux actions pour la présentation en vie des 43 étudiants disparus depuis le 26 septembre 2014. Le juge a signifié sa mise en détention préventive pour les délits d’attaques à la paix publique [délit qui est pénalement du même type que le délit de terrorisme], d’attaques aux voies de communication et de dégradations (d’une station de Tramway, d’un distributeur de titres de transport et de caméras de surveillance). Après plus de deux ans de procès, notre compagnon Luis Fernando Sotelo a été condamné à 13 ans de prison et à une amende de 519 815,25 pesos (26 000€).

« Ma liberté n’a pas de prix, mais elle a une grande valeur et beaucoup de gens luttent pour la même chose : pas uniquement pour ma liberté mais, à travers elle, pour la liberté qui nous appartient à toutes et tous. Cette liberté autonome digne et rebelle que nous apprenons à semer mais aussi à récupérer des mains de l’oppresseur. Je suis content de votre soutien, compas. Et savoir que la libération des prisonnier-e-s quels qu’ils/elles soient fait partie du projet que l’on nomme liberté m’incite à être heureux ».

-Luis Fer Sotelo-

Plus d’infos

natachaNatacha Lopvet Mrikhi, 45 ans, française, a passé 9 ans dans la prison pour femmes de Santa Martha, elle fait partie des 1500 femmes prisonnières qui survivent dans la prison de femmes de la ville de Mexico : Centre Féminin de Réadaptation Sociale de Santa Martha Acatitla. Accusée de délits d’atteinte à la santé, elle purge une peine de 10 ans d’enfermement ; pour y faire face et survivre, elle a participé à de nombreux projets et ateliers, ainsi elle s’est jointe à une troupe de théâtre et fait également partie d’un collectif d’artistes qui a pour objectif d’aider d’autres femmes à s’exprimer à travers les arts. Elle s’est engagée à partager avec d’autres détenues la joie de la création artistique, et pour ce faire, elle participe à plusieurs ateliers de lecture, écriture, peinture, théâtre et à de nombreuses manifestations culturelles. Natacha a également participé à plusieurs fanzines qui rendent compte de la vie et de la survie en prison, du temps, de ce que c’est qu’être une femme en prison, du travail, de l’enfermement et de la résistance à travers l’art.

« Pour moi, le travail devait être un moyen justement d’être libre, de faire ce que je voulais où je voulais, comme je voulais, m’habiller comme je voulais, avoir la maison de mes rêves, voyager à l’autre bout du monde, profiter et jouir de l’existence. Aujourd’hui, à 45 ans après huit ans et demi passés derrière les barreaux d’une prison, je me rends compte qu’il n’en a pas été ainsi, bien que j’ai beaucoup voyagé. J’ai pris conscience que pendant 25 ans j’étais conforme à une culture, une éducation, des codes sociaux; autant de choses qui m’influençaient sans que jamais je ne décide réellement par moi-même (…) J’ai éprouvé une grande satisfaction à réaliser l’exposition de mes collages, fruit d’un travail ( librement choisi durant les 8 ans passés ici ) où j’ai pu pleinement expérimenter ce que signifie l’auto-décision et c’est en étudiant ces concepts que je peux aujourd’hui continuer à exister pleinement aux côtés de ma compagne ».

-Natacha Lopvet Mrikhi-

Plus d’infos

L’argent recueilli lors de cette soirée sera versé aux prisonnier-e-s par le biais de : La Croix Noire Anarchiste de Mexico, La Voix des Zapotèques Xiches en prison d’Oaxaca et les familles des prisonnie-r-e-s.

[Mexico] Fernando Barcenas : « Je ne reconnais pas la prison et je ne veux pas qu’elle soit améliorée ».

Posted in anti-carcéral, Collectif CIMARRON, compas anarquistas, El Canero, prisonnier-e-s de la guerre sociale., Ville de Mexico on 21 février 2017 by liberonsles

reclunorte

Depuis la prison Nord de la ville de Mexico – ReNo

Une fois de plus l’institution carcérale a cherché à me dissuader et à affaiblir mes convictions rebelles en ordonnant mon transfert au Centre d’Exécution des Sanctions Pénales. Cela s’est fait avec l’approbation du Tribunal pénal 43, qui a fait parvenir le jugement déterminant signifiant que je ne pouvais plus rester dans le Pénitencier Nord puisque ma condamnation était devenue définitive. Sous la direction de Rafael Oñate Farfán, l’administration précédente a eu de nombreux motifs de voir ses intérêts menacés par les troubles répétés ainsi que les protestations à l’intérieur de la prison ; il savaient parfaitement que quel que soit l’endroit où ils m’enverraient, ils rencontreraient le même conflit et la même remise en question permanente des normes quotidiennes, sachant que peu importait l’endroit, il y aurait toujours des tentatives d’insurrection.
Ils ont pu s’en rendre compte dans la zone 3 du module d’entrée et dans la zone 7 et 5 de « mise à l’écart et de sécurité institutionnelle » du module du C.O.C (Centre d’observation et de sélection).

Chaque fois que je me suis révolté ils ont essayé de jouer avec moi, essayant de me faire croire qu’ils étaient mes amis, jusqu’à ce que je sois parfaitement ferme et que je leur fasse clairement connaître ma position face aux circonstances auxquelles j’étais confronté ; l’agression contre les surveillants s’est avérée alors une obligation pour ma survie ici à l’intérieur, faire que la révolte consciente à l’intérieur de ces murs devienne une nécessité constante.

C’est ainsi qu’après deux ans de mise à l’écart dans les zones de « Sécurité Institutionnelle », ils m’ont servi un nouveau châtiment déguisé en « privilège » : mon transfert au Centre d’Exécution des Sanctions ou Annexe Nord, zone dans laquelle les prisonniers sont soumis au chantage avec la promesse de leur liberté en échange d’une parfaite obéissance au régime carcéral, qui inclut de façon obligatoire l’esclavage et les travaux forcés, car il est impossible de protester vu que le travail de domestication inclut aussi le lavage de cerveau, nous faisant croire de la sorte que c’est une chance qui nous est offerte. Mais pour cela, il est indispensabe que nous nous sentions coupables et que nous nous repentions tout le temps, tout en remerciant la miséricorde du système pénal. Par contre, si tu refuses d’accepter la domestication alors tu es menacé d’être transféré aux Tours de Haute Sécurité (équivalent des Q.H.S.) ou au pénitencier. Lire la suite

[Mexico] Fernando Barcenas a été transféré au Centre Nord d’Exécution des Sanctions Pénales

Posted in Archives, Collectif CIMARRON, compas anarquistas, El Canero, Ville de Mexico on 12 février 2017 by liberonsles

tranferenciacvnsp

Le 9 février 2017 Fernando Bárcenas Castillo a été transféré depuis le Pénitencier Préventif Nord pour hommes au Centre Nord pour hommes d’Exécution des Sanctions Pénales, c’est de cette prison que le compagnon n’a cessé d’exprimer son rejet du régime pénitentiaire ainsi que son clair refus de participer à ce que cette juridiction nomme “réinsertion sociale”.

Fernando a été condamné à 6 ans de prison pour les délits d’atteinte à la paix publique et association de malfaiteurs; en décembre 2016, le recours qu’il a déposé a été rejeté par le pouvoir Judiciaire de la Fédération (Parquet), à la suite de quoi son procès juridique a été considéré comme définitif.

La plus grande partie du temps où il a été emprisonné, l’institution l’a maintenu à l’isolement dans différentes zones de la prison au prétexte qu’il constituait “un risque pour la sécurité institutionnelle”. En prison, Fernando a développé différents projets de lutte anti-carcérale dont le journal “El Canero” et d’autres initiatives collectives d’organisation.

N’oublions pas nos compagnon@s qui continuent la lutte à l’intérieur des prisons !

Solidarité avec Fernando Bárcenas !

______________

Fernando Bárcenas Castillofer est un jeune anarchiste, musicien et étudiant du Collège de Sciences Humaines, siège Vallejo – ville de Mexico. Il a 21 ans et a été arrêté le 13 décembre 2013, dans le cadre des protestations contre l’augmentation du prix des billets du métro. Il a été accusé d’avoir mis le feu à un l’arbre de Noël de l’entreprise Coca-Cola, depuis lors il se trouve dans la prison Nord à Mexico. Pendant son arrestation, il a un temps disparu et n’a pas eu le droit à un coup de téléphone, il a aussi subi des agressions physiques et verbales et il n’a disposé d’aucune défense juridique durant la première partie de son procès pénal. En décembre 2014 il a été condamné à 5 ans et 9 mois de prison pour les délits d’attaques à la paix publique et association délictueuse, il a fait appel et il est dans l’attente de la décision. A l’intérieur de la prison, Fernando a élaboré plusieurs projets de diffusion et d’information tels des fanzines et le journal anti-carcéral “El Canero”; dernièrement il a mis en place une bibliothèque gérée par les propres prisonniers. Fer a également encouragé et lancé l’organisation des prisonnier-e-s en résistance, tout d’abord il encourage la formation du C.C.P.R (Coordination Combative de Prisonniers en Résistance) plus tard il participe à la coordination des grèves de la faim avec d’autres prisonniers anarchistes de la ville de Mexico. Par la suite Fer lance et encourage la formation de la C.I.P.RE (Coordination Informelle des Prisonniers en Résistance) comme forme et espace d’organisation pour tous ceux et celles qui ont été brimés et torturés par la machinerie pénitentiaire. La CIPRE étant une organisation informelle s’est dissoute et aujourd’hui s’efface non sans laisser toute une expérience organisationnelle derrière elle. Désarmé, Fer lance une nouvelle proposition donnant lieu au collectif des prisonniers CIMARRON, le nom « cimarron » signifie «s’échapper, fuir». Le marronnage était le nom donné à la fuite d’un esclave hors de la propriété de son maître.

Plus d’infos

______________

Dernière lettre envoyée pour la journée de solidarité avec les prisonnier-e-s en lutte au mexique, 4 février 2017 à Gaillac.

Depuis la prison Nord de la ville de Mexico.
Février 2017.

Lorsque la solitude s’empare de la cellule, il n’y a pas d’autre alternative que de divaguer entre les pensées et les idées, l’architecture carcérale fait son travail et l’on ressent une sensation de pesanteur dans l’environnement. Nul besoin de fantômes ou d’apparitions, ce sont ces couloirs qui génèrent la peur et la tristesse, les couloirs de la mort dans une zone divisée.

De l’autre côté des barreaux tous sont des étrangers, et peu à peu ils s’éteignent dans cette mort lente.

La zone 7 du module du COC (Centre d’observation et de sélection) est le lieu des mémoires coincées, oubliées par des années de punition et de coups et pourtant, aujourd’hui encore, en sortant se promener dans le couloir, on respire la douleur, les cris de ceux qui sont morts au milieu du couloir.

Parce qu’en fin de compte, pourquoi le gardien ou le technicien pénitencier devrait-il se déplacer dans un endroit destiné à ceux que l’on censure, les incorrigibles par leur insertion sociale quelle qu’elle soit ?

Et pourtant, le mépris est mutuel puisque les “incorrigibles” eux aussi haïssent toute forme de réglementation, à moins que ce ne soit celle qu’ils ont établie.

Voici les souvenirs d’une zone oubliée dans laquelle agonisent les restes de ceux qui, un jour, ont été des hommes, venus purger une punition de 15 jours, ou parce qu’il a été décidé qu’ils resteraient dans ce secteur en raison du risque supposé qu’ils représentent pour la sécurité institutionnelle… Rien d’autre à faire, sauf attendre l’ancienneté dans le secteur jusqu’au transfert qui sera décidé vers une autre centrale pénitentiaire…

Chair à prison qui jamais plus ne goûtera le soleil et l’air pur, mais qui demeure plus libre et digne que n’importe quel esclave citoyen.

Parce que pour être totalement libre, l’absence de barreaux ne suffit pas.

FERNANDO BARCENAS
Une forte embrassade et bien des salutations !

Traduit par Amparo et Les trois passants